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La consanguinité

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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:30

Le but de l'élevage:

Quand vous vous lancez dans l'élevage de chiens de race, vous allez vouloir obtenir des chiots qui auront des caractéristiques le plus proches possibles du chien idéal.
Vous pourrez estimer avoir fait du bon travail d'élevage quand vous obtiendrez des portées homogènes.

Si le but de votre élevage est juste de produire des chiens équilibrés, sans spécialement vouloir faire des champions, ou que vous ne voulez faire qu'une portée a votre chienne, pour garder un chiot et en donner d'autres a vos amis, alors soyons clair: n'élevez pas en consanguinité ...

Les stratégies:

Vous pouvez aller chez un éleveur, choisir une chienne dans une portée qui vous semble réunir toutes les caractéristiques physiques désirées, étudier les carnets de travail de ses géniteurs, et la ramener chez vous. Vous n'avez plus qu'à choisir un mâle présentant les mêmes caractéristiques, et vous aurez mis de votre coté toutes les chances de produire de beaux chiots....

Hélas, ce n'est pas si simple...
Si vous ne choisissez vos géniteurs qu'en fonction de leur phénotype, vous ne savez pas grand chose de leur génotype. Beaucoup de gènes récessifs ne sont pas visibles chez vos chiens mais apparaîtront dans leur descendance.
En fait, vous aurez beaucoup de chance si vous obtenez des résultats satisfaisants avec une méthode pareille. Spécialement si vous allez acheter votre lice chez un éleveur professionnel, il y a peu de chance qu'il vous vende une chienne dont il pense qu'elle aura une belle descendance, il la gardera pour lui.

Une solution pourrait consister à choisir vos reproducteurs sur les caractères qui apparaissent chez leurs produits. Ainsi, plutôt que de faire un choix sur le phénotype constaté, vous faites votre choix sur le génotype supposé.
La démarche a déjà plus de chance de vous donner satisfaction, mais elle présente de sérieux inconvénients : il vous faudra attendre qu'un lice ait fait plusieurs portées devenues adultes pour la choisir. Difficile à trouver.

Il vous faudra donc, si vous voulez vraiment faire un élevage, commencer avec une lice dont vous ne connaissez pas totalement la valeur génétique, et patiemment améliorer ce patrimoine, génération après génération. Si la lice est belle et qu'elle chasse bien, elle a des gènes qui vous intéressent, il ne vous reste plus qu'à renforcer la présence de ces gènes dans votre élevage, tout en éliminant les défauts qui sont cachées dans son patrimoine génétique et qui ne manqueront pas de ressortir un jour.

En fait, le renforcement des gènes désirables et l'élimination des gènes non désirables se font grâce à la même technique. Dans les deux cas, pour arriver au résultat, on va augmenter la consanguinité, et sélectionner les produits.
Mise en oeuvre :

Vous avez donc ces milliers d'allèles, qui sont reparties au hasard si vos chiens ne sont pas consanguins (tout les chiens de race sont un peu consanguins, mais on va négliger cette consanguinité que vous n'avez pas maîtrisée). En augmentant la consanguinité, vous allez trier ces gène en mettant deux par deux les allèles similaire. Certains caractères récessifs ressortiront, vous éliminerez les mauvais et garderez les bons.

Hélas, vous aurez des difficultés à obtenir des chiens avec tous les bons caractères et aucun mauvais. Plus la consanguinité sera poussée, plus le nombre de chiens avec un défaut rédhibitoire augmentera. Quand vos portées ne vous donneront plus que des chiens tarés, cela voudra dire que vous êtes allé trop loin. Mais ce moment arrivera d'autant plus tard que vos chiens de départ auront un bon patrimoine génétique.

Nous allons maintenant voir les différentes stratégies d'élevage en consanguinité, mais d'abord, nous allons rappeler deux règles fondamentales à ne jamais oublier:

-On ne doit élever en consanguinité que des bons, voire de très bons sujets. Si le patrimoine génétique de départ de vos chiens n'est pas bon, la consanguinité ne va rien améliorer.

-Plus on élève en consanguinité, plus la sélection qu'on effectue doit être sévère, sous peine de porter un grand tort à la race en diffusant des sujets tarés.

La première stratégie qui peut être utilisée est de trouver un très bon mâle, et de faire de la consanguinité sur lui. Vous allez faire saillir votre femelle par ce champion, garder la meilleure femelle, et la faire saillir par son père.

Les produits ainsi obtenus auront toutes les chances de ressembler à leur père, ce qui était le but. Cependant, cette méthode vous amènera en une génération à un pourcentage de consanguinité F(COI) de 25% (voir 'Comment calculer un pourcentage de consanguinité' pour les calculs), ce qui est élevé, d'ou le risque de n'avoir aucun bon chiot dans votre portée.

Et encore, on a pris comme hypothèse que les géniteurs que vous utilisez au départ ont un coefficient F de 0%, ce qui n'est pas le cas. Souvent, un champion aura déjà un coefficient élevé, ce qui amènera votre portée à des coefficients très élevés (30%, 40%, voire 50%).

Cette manière de faire de la consanguinité poussée peut être cependant utilisée avec avantage dans un but de test: quand vous avez produit un très bon sujet qui brille en exposition et en field trial, lui faire faire une portée en consanguinité poussée peut servir à révéler ses défauts avant de l'utiliser à fond. Si cette portée de test révèle des défauts graves, vous devez utiliser votre mâle avec discernement, sous peine de diffuser largement dans la race ce défaut.

Si vous êtes moins pressé, vous attendrez une génération de plus, et ferez saillir au champion sa petite-fille. Ainsi, F ne sera 'que' de 12,5%, et vous pourrez toujours rajouter une dose des gènes du champion en croisant les produits avec un fils ou une fille du champion, qui sera l'oncle ou la tante de vos produits. Cette manière de procéder par petite touches parait plus prudente, mais bien sur elle prend plus de temps. Elle vous permet quand même de minimiser les chances d'avoir une première portée complètement tarée, ce qui hélas arrive souvent quand on fait de la consanguinité.

Une autre stratégie consiste à marier des individus d'une même génération.

Là encore, le mariage le plus consanguin, frère/soeur, vous apportera les résultats les plus rapides avec cependant de grands risques d'échouer. Il est indispensable avant de se lancer dans une telle entreprise d'être sur que les géniteurs sont tous deux très bons, voire exceptionnels, et même que les parents eux même valent vraiment le coup. En effet, dans ce cas-la, vous faites à la fois de la consanguinité sur le père et la mère de vos géniteurs.

Mais si le vos deux géniteurs sont très bons, ainsi que leurs parents, on se demande ce que vous cherchez encore...

Plus sage aussi, est de marier des demi-frère et soeur, donnant un coefficient F moins élevé, et vous permettant de maximiser la présence des gènes d'un individu particulier, le père ou la mère que vos chiens ont en commun, qui lui est vraiment exceptionnel.
Et après ?

Bon, admettons que vous avez réussi à obtenir un beau chien qui a une consanguinité élevée. Que faites-vous maintenant ?

Vous cherchez une chienne, belle aussi, qui soit le moins consanguine possible avec votre chien, tout en étant elle même consanguine, et vous leur faites faire des chiots.

Comme votre chien est très consanguin, il est « raceur », c'est-à -dire qu'il se reproduit a l'identique (ou presque). Si la chienne que vous avez choisie est très consanguine aussi, elle est « raceuse » aussi, donc vous avez maximisé vos chances que vos chiots ressemblent au père ou à la mère. Donc. Si les deux parents sont beaux, vos chiots devraient être beaux.
Et pourquoi donc choisir une femelle qui n'est pas consanguine avec votre mâle ? Parce que vous avez fait beaucoup d'efforts pour obtenir ce mâle très consanguin, donc vous savez que chaque augmentation de consanguinité entraîne des problèmes. Donc, si votre mâle est bien raceur, pas la peine de tenter le diable en voulant faire toujours plus ; les chiens peu consanguins sont souvent plus équilibrés mentalement, et tombent moins malades. C'est donc ces chiens qui doivent sortir de votre élevage.

Dans le bourbonnais, vu le faible effectif de la race, vous vous rendrez compte en étudiant les pedigree qu'on n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour avoir de la consanguinité. Tous les chiens que nous avons aujourd'hui sont issus de quelques sujets que j'ai bien connus et qui n'étaient pas exempts de défauts. Des générations de sélection ont permis d'avoir de beaux chiens, mais le nombre de géniteurs vraiment valables n'est pas très grand. Dans ses meilleurs moments (milieu des années 90), la race atteignait 170 naissances par an. Aujourd'hui, on est autour de 100 en France. Nous travaillons donc tous en consanguinité, nous contentant d'orienter cette consanguinité vers les meilleurs sujets.

Nous avons vu comment augmenter la consanguinité, essayons maintenant de voir comment la diminuer. Cela peut être utile aussi, quand on est arrivé à un point ou chaque portée fait ressortir des tares chez les chiots. En fait, si vous élevez pendant de nombreuses années, vous en passerez forcement par là . Préserver la diversité génétique dans la race est indispensable, et le but « 100% homozygote » ne peut pas être atteint car beaucoup de gènes, inoffensif dans leur forme hétérozygote, sont létaux sous leur forme homozygote (ceci explique pourquoi le nombre de chiots par portée diminue quand la consanguinité augmente).

Donc vous êtes allé trop loin en consanguinité, et vous cherchez du sang neuf, allez voir le chapitre suivant sur la retrempe pour savoir comment faire.

Michaël Comte
Christine
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:45

Utilisation de la retrempe

Sachez d'abord que le sujet le plus consanguin marié à un sujet non apparenté donnera des produits absolument non consanguin. Pouvoir en un mariage ramener notre fameux coefficient F à 0, ça c'est une bonne nouvelle. Et si les 2 sujets sont très consanguins mais non apparentés, leurs produits auront aussi un coefficient F égal à 0.

La mauvaise nouvelle, c'est que dans le bourbonnais, ce sujet n'existe pas. Comme je vous l'ai dit, les chiens d'une race sont tous plus ou moins apparentés entre eux. Mais dans les races à faible effectif comme la notre, cette parenté n'est pas très éloignée. Au mieux elle remonte aux années 70, quand mon père s'affairait à faire ressortir le sang bourbonnais en travaillant en consanguinité poussée. Si vous voulez vous en convaincre, envoyez-moi les pedigrees de vos chiens, je remonterai leur généalogie jusqu'à Rasteau/Pyrrhus.

Si vous êtes prévoyant, vous aurez pris soin de repérer depuis quelques années un éleveur ami qui fait de beaux chiens peu apparentés aux vôtres. Même si cet autre élevage a débuté avec les mêmes géniteurs que vous, après quelques générations, il sera peu apparenté au votre. En effet, à chaque génération, la consanguinité entre les deux élevages sera divisée par deux. Et il est fort possible que cet éleveur ait lui aussi besoin de sang neuf chez vous.

Et si vous vous apercevez que tous les élevages, ayant pris des saillies au même male, sans discernement, sont étroitement apparentés? Où donc allez-vous chercher cette retrempe? Nous avons connu cette situation au début des années 90, quand on trouvait « Uno du Rocher des Jastres » et « Extra du Pontelle de Maicou » dans tous les pedigrees.

Nous allons voir de quelles manières on a tenté de résoudre le problème...

La retrempe sauvage:

D'abord, il y a la méthode rapide, malhonnête et dangereuse: rapide pour l'éleveur, malhonnête pour le client et dangereuse pour la race. Prenez un bon chien dans une race voisine, mettons le braque français, faites le saillir une femelle braque du bourbonnais, mettez un vrai bourbonnais sur les papiers de saillie, et le tour est joué. La proximité des deux races vous donnera même des chiots qui auront l'air assez bourbonnais, et le beau pedigree vous permettra de vendre les chiots restants au plein prix à des gens de bonne foi.

Cela semble très séduisant, et la méthode est pratiquée par certains, pourtant, elle a quelques inconvénients :

1- Les chiots que vous avez gardes ont peut-être l'air bourbonnais, mais ils ne sont qu'à une génération d'un braque français. Il se pourrait donc bien qu'à la prochaine génération, vos chiots ressemblent bien à des braques français.

2- La proximité des deux races pose un problème. On risque bien avec cette méthode de ne plus reconnaître un jour un braque français d'un braque du bourbonnais. C'est la mort assurée de la race la moins nombreuse, c'est-à-dire la notre. Pour illustrer ceci, voici ce qui était arrivé à l'exposition canine de Paris en 1952: un braque du Bourbonnais avait obtenu le CAC(Certificat d'Aptitude au Championnat) des braque français par le juge Baumas; monsieur Bisson, secrétaire général du CBB de l'époque, demanda a la SCC de sévir, et, n'obtenant pas satisfaction, démissionna. Cet épisode marqua le début du déclin du CBB.

3- Ceci est totalement illégal, et un client floué pourrait bien vous attaquer au tribunal. Et avec les progrès de la science génétique, il peut aujourd'hui vous confondre aisément.

En fait, cette méthode fut employée dans le bourbonnais en 1993. Les deux éleveurs les plus prolifiques de l'époque, membres du comité du CBB, pratiquèrent une retrempe sauvage avec un braque français. Quand il fut clair qu'ils comptaient bien vendre les chiots avec de faux pedigrees, le comité les sanctionna en les excluant de son sein sans toutefois les exclure du club.
Ce peu de sévérité s'expliquait par le fait que le principe de retrempe était accepté, à tel point que mon père en faisait déjà une. Il fallait juste la faire honnêtement.
Il est à noter que les deux éleveurs, bien que peu sanctionnés, en conçurent tout de même une haine tenace contre le comité du CBB. Cela parce que ce genre de pratique est admis parmi beaucoup de professionnels de l'élevage qui n'ont pas volé leur mauvaise réputation.
La retrempe légale:

Voici la deuxième méthode :

1- D'abord, choisir une race qui n'est pas trop proche de la notre, mais pas trop éloignée quand même (on ne va pas prendre un caniche!). On aura de vrais bâtards, identifiés comme tels, et on ne pourra réintroduire les produits de retrempe qu'après une difficile sélection, quand ils ressembleront bien à des bourbonnais. Si cette race peut apporter un vrai plus, parce qu'elle a des qualités qu'on veut voir chez nos chiens (peu de dysplasie, un nez exceptionnel), c'est encore mieux. Ce raisonnement nous amena à choisir un pointer, comme l'avaient fait avant nous les anciens éleveurs du bourbonnais. La tête du pointer, si caractéristique et différente de celle du bourbonnais, est un critère de sélection efficace dès la naissance.

2- Annoncer à tous, par l'intermédiaire du club que l'on fait de la retrempe. En faisant de la retrempe officielle, on peut se payer le luxe de prendre un chien d'un élevage bien connu, sans avoir peur de se faire dénoncer, et donc apporter de la qualité dans la race.

3- Ensuite, faire un premier croisement. De cette portée, garder un sujet bien typé, et le croiser encore avec un bourbonnais. Si cela ne donne pas de bons chiens, refaire la portée. Quand enfin on a un ou deux bons sujets, les inscrire à titre initial.

C'est le travail que nous avons fait patiemment avec mon père durant les années 90.

La chienne pointer utilisée venait de chez monsieur Condado et s'appelait « Donna de la Mazorra ». Voici son pedigree : cliquez ici.

Elle fut mariée a divers bourbonnais, mais une seule chienne qu'elle produit avec « I'Gribouille du Rocher des Jastres » fut gardée.

Mon père, ayant le pardon large et facile, proposa a un des éleveurs fraudeurs de 1993 d'utiliser un de ses males pour la génération suivante. Ainsi, « Extra du Pontelle de Maicou » fut le père de deux chiennes a Titre Initial qui naquirent chez nous : Olokine et Oubi. La première resta chez nous, et la deuxième alla chez monsieur Mallet.
Ces chiennes ont depuis apporté ce sang neuf et de qualité qui a régénéré la race, produisant de bons bourbonnais équilibrés.

Bien sur, la méthode a des inconvénients :

1- Elle coûte cher : nombre de bâtards issus de cette retrempe font le bonheurs de chasseurs à qui ils ont été donnés, mais ils nous ont coûté cher à produire.

2- Les chiots d'une chienne inscrite à titre initial ont un demi pedigree, ils se vendent moins bien.

Mais elle a de gros avantages:

1- Elle permet à d'autres éleveurs d'utiliser les produits en connaissance de cause.

2- Elle est honnête!

Donc, si vous voulez retremper, ne vous trompez pas de méthode.
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:50

J'ai ouvert ce sujet à la demande d'Hubert (propriétaire de Camawach Elka going light) Wink
Je rapporte donc un maximum d'informations piochées sur le net et trouvées dans mes bouquins, avec des points de vues différents sur la question ...
Je ne mets pas mon expérience personnelle sur ce sujet, pour l'instant Wink
Le but est de permettre un éventuel futur débat Very Happy Exclamation
Cordiale bien sûr cheers
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:51

Une expérience de retrempe dans les années 30
Braque du Bourbonnais

Extrait du Bulletin N11 du CBB, daté de Mars 1933

Voici le recit d'une expérience de retrempe par monsieur Dubut:

La pureté d'une race est chose toute relative.

Pour qu'un animal fût qualifié de pur sang, s'il fallait qu'à aucun moment aucun sang étranger n'ait été infusé à aucun de ses ascendants, on peut affirmer qu'il n'existe nulle part, aujourd'hui, un produit qui réunisse ces conditions. A ce compte, il n'y aurait, ni -un sujet pur, ni une race pure.
Notamment, en ce qui concerne nos races de chiens, soit anglaises, soit françaises, il est de toute évidence qu'aucune n'a pu vivre, se maintenir, s'améliorer, sans l'apport d'un sang nouveau, sans un rafraîchissement du sang, sans une retrempe.
Cette intransigeance, quant au sang rigoureusement pur, n'est donc ni légitime, ni sage, ni même honnête, car certains puristes forcenés ne se privaient pas dans l'ombre, d'user de la retrempe, mais ils ne l'avouaient jamais. Cette intransigeance était donc plus verbale que réelle.
A mon sens, et au jugement des praticiens qui ont un peu de zootechnie, la retrempe est, dans certains cas, non seulement recommandable, mais nécessaire.

Sur le principe de la retrempe, l'accord est à peu près unanime aujourd'hui. On se rend compte que, sans elle, toutes nos races domestiques finiraient par sombrer dans une consanguinité excessive et malheureuse.
Les éleveurs avertis et loyaux admettent parfaitement qu'un animal peut et doit être réputé pur sang dès que son pedigree ne comporte qu'une fraction minime de sang étranger, insuffisant pour altérer le type de la race fixé au standard.
Ainsi, pour préciser à l'aide de chiffres, on admet généralement qu'un animal, dont le pedigree n'accuse que 1/8 de ce sang étranger, peut être considéré comme de race pure.
Il en est même chez qui malgré 1/4 de sang étranger, on ne relève aucune trace de mésalliance.
Avant de quitter les généralités, disons que toute tentative de retrempe comporte deux opérations délicates:

Le choix de l'étalon de retrempe, l'élimination des produits adultérés.

Sur ces deux points, si vous me le permettez, je vais éclairer ma lanterne à l'aide d'un cas particulier, qui m'est personnel.
Quand j'ai débuté dans l'élevage du Braque du Bourbonnais, il y a une trentaine d'années, le dogme de la pureté absolue de la race était la doctrine officielle, intangible, de l'élevage canin; et le fin du fin, c'était de marier ensemble tous les champions de la race, ou tout au moins leurs descendants. Les familles royales, sauf votre respect, ne se perpétuaient, pas d'autres manière. Ce n'est, peut-être pas suffisant pour généraliser la méthode.

Les sentiers battus ne sont pas toujours les meilleurs, mais sont les plus faciles: je fis comme tout le monde.
Je donnai d'abord ma chienne Kate à Hercule de Bosc le Hard, petit-fils de Champion Mascotte. Je la donnai ensuite à Champion Roi d'Ys. Je donnai Douce, fille de Kate à Goliath. Je trouvai, chez M. Godinot, Guêpe, arrière-petite-fille de Champion Yan. J'obtins de l'obligeance de M. Canu, Gousse et Loustic issus de Champion Fanette. J'étais triomphant.
Songez! En quelques années, j'avais rassemblé dans mon chenil le sang de tous les rois ou reines de la race !
Quelle bonne besogne j'allais faire! Quels succès, me semblait-il, devaient couronner mes efforts !... O naïve et sainte innocence de l'homme de foi!
Cette méthode me donna un certain nombre de chiens honnêtes; pas un as, pas un chien totalement réussi, soit au physique, soit au moral. Plus se concentrait mon aristocratique macédoine, plus je percevais de fâcheuses déficiences.

Que faire?

Quand on élève des pointers ou des setters - races nombreuses aux variétés voisines - on peut, pendant un assez long temps, trouver des géniteurs de sang variés qu'on peut sans danger marier ensemble.
Mais si vous élevez des Bourbonnais, race alors peu nombreuse et peu répandue, la difficulté s'accroît vite et devient rapidement invincible. Vous ne disposez que d'un très petit nombre de reproducteurs et vous tombez fatalement dans une consanguinité outrée.
Et ce qui fait qu'une telle consanguinité devient vite dangereuse, c'est que parmi ces quelques spécimens célèbres de la race, quelques-uns, bien que champions, ont des tares physiques ou morales qui les rendent absolument dangereux pour toute reproduction consanguine, pour tout croisement, en dedans.
Et ces tares, souvent vous les ignorez.

Telle était la situation de mon élevage vers 1908.

II m'apparut de toute évidence, que seule une retrempe pouvait relever, revivifier, sauver mon braque du Bourbonnais.
Quelles conditions doit réunir une retrempe judicieuse et efficace?...
Où s'adresser pour cette retrempe?
Ce sont deux questions qu'il me fallut résoudre. Voici comment. Pour tenter une retrempe sérieuse, rationnelle, dont les traces, et non le bénéfice, s'effacent assez rapidement, il m'apparut que certaines précautions sont nécessaires.
Et d'abord, quelles sont les caractéristiques essentielles de la race à retremper, en espèce, le Braque du Bourbonnais.
Au physique, chien solidement bâti, plus trapu qu'élégant, type médioligne, tête en poire, de format ample, robe blanche truitée, fouet court.
Au moral, chien bien doué, bien équilibré, bon caractère, sociable, docile surtout, quête allure, arrêt, dans la note chasse pratique et cependant sportive,
Le problème, donc, est de trouver un géniteur qui joigne aux aptitudes spéciales de sa race, les qualités de Famille qui se rapprochent de celles du Bourbonnais.
Au point de vue robe et type, j'aurais pu prendre un braque, soit français, soit allemand. A cette époque, le braque français était presque inexistant et le braque allemand était très rare en France.
J'éliminai le braque bleu d'Auvergne, parce que, s'il est resté pur, sa tête est trop différente de celle du Bourbonnais; s'il est pointérisé, ce qui est le cas le plus fréquent, autant alors s'adresser directement au pointer.
Je le fis d'autant plus volontiers qu'il me semblait possible, en cherchant un peu, de trouver dans les pointers de petite taille, des chiens aussi voisins que possible des Bourbonnais, soit au physique, soit au moral.
Inutile de dire que je ne songeai pas à prendre un chien courant, même à poil ras, et que ne m'est jamais venue l'idée saugrenue de faire appel à un chien à long poil: épagneul, setter ou autre.
Pour être tout à fait sûr de ne pas introduire dans mes Bourbonnais un élément de perturbation, je fabriquai mon étalon de retrempe avec des géniteurs de mon choix.
J'achetai une chienne dans un chenil de pointers où dominait le souci de la qualité. Cette chienne était douce et docile au possible, et, par ailleurs, excellemment douée.
Il y avait chez un de mes amis, provenant d'un autre chenil très réputé à cette époque, un pointer dont l'origine était des plus fashionables, étalon d'un modèle parfait: de l'os, du muscle, du cachet, un tempérament s'il en fut jamais, et passionné chasseur.

Je lui donnai ma chienne pointer.

J'en eus plusieurs produits, notamment un mâle que je jugeai particulièrement intéressant pour le format et pour la robe. Je l'élevai et le dressai moi-même. J'en fis un chien remarquable de tous points: il réunissait, à un très haut degré, les qualités physiques et morales qui caractérisent le très bon chien.
Me permettez-vous de vous en apporter la preuve?
Un jour, je me disposais à aller chasser, j'avais déjà sur l'épaule mon fusil et mon carnier, et mon chien était là , prêt à partir, joyeux. Je m'aperçois que j'ai oublié quelque chose à la maison. Je laisse mon chien dans la cour close d'une grille, et je rentre à l'intérieur. En sortant de nouveau quelques minutes après, que vois-je?... Mon chien avait essayé pour me rejoindre, de passer à travers la grille de clôture. II avait réussi à passer la tête, puis une épaule. Impossible de passer la deuxième épaule, impossible de reculer. Pour délivrer le captif, je dus desceller le barreau de la grille.
Telle était la passion de la chasse chez ce chien.
Savez-vous comment on chasse le lièvre, dans mon pays, en fin de saison? Par temps sec et froid, les lièvres se gîtent dans les labours. Quand ils ont été levés une fois ou deux, ils deviennent extrêmement prudents et méfiants. Dès qu'un chasseur et son chien apparaissent à la limite du champ les lièvres vident leur gîte. On n'a de chance de les tirer à bonne portée qu'aux premières heures de la matinée et à la condition d'avancer doucement, sans bruit, sans gestes inutiles le nez dans le vent et son chien sur les talons.
Pour ces cas-là , je commandais à mon chien: Derrière! Et mon chien se tenait rigoureusement derrière moi, sans que jamais sa tête ne dépassât mon jarret. J'aurais pu battre 10 hectares de labour, sans avoir besoin de le rappeler à l'ordre.
Le labour fini d'explorer, je lui disais: Allez! Et immédiatement il reprenait sa quête rapide, étendue, mais toujours régulière, prudente, impeccable, piquant à grande distance des arrêts sûrs qu'à mon approche il coulait avec sagesse.
J'ai acquis la certitude par la suite et par une longue expérience, que ce bon chien, que cet excellent chien m'a permis de maintenir et d'accroître toutes les qualités de tempérament, de caractère, de nez et de docilité de mes Bourbonnais.

Si je ne vous ai pas trop ennuyés, voulez-vous, pour finir, que j'envisage sous un angle spécial, mais qui n'est pas sans intérêt, la question de la retrempe d'une race.
Si vous voulez bien vous représenter que j'ai dû sacrifier (autrement dit: donner) tous mes demi-sang et quelques trois quarts de sang, que, pour la retrempe, comme pour le retour au type primitif, il m'a fallu, pendant plusieurs années, élever et entretenir un grand nombre de chiens invendables, vous vous rendrez compte de ce qu'une opération de ce genre peut exiger de temps, de soins, de dépenses.
Comme bien des passions, la passion du chien coûte parfois un peu cher. Encore si elle vous apportait toujours le résultat espéré, le succès !...

En 1920, en présence d'un cheptel, dévasté par la guerre, acculé à une consanguinité trop en dedans, j'ai tenté une nouvelle retrempe. J'ai trouvé, chez un ami, un chien que je connaissais particulièrement, que j'avais vu chasser souvent et qui me dormait sensiblement les mêmes garanties que le pointer que j'avais fabriqué avant la guerre, avec des éléments sélectionnés.
Les produits issus de cette seconde retrempe, Cob de la Bresle, Cube, Elga, Fan, Fane, de la Bresle sont des Bourbonnais typés, vigoureux, maniables et supérieurement doués.
Après ce que je viens de vous dire au sujet de la retrempe, vous vous dites peut-être: ' Mais ce n'est pris très malin cette histoire-là . Avec un peu de flair et quelques précautions tout le monde peut en faire autant.'

N'en croyez rien, et ne vous emballez pas.

Si vous êtes un débutant, sans grande expérience, contentez-vous de faire de la reproduction avec des animaux de race pure.
Laissez faire de la retrempe ou de la consanguinité aux amateurs qui ont des connaissances, de l'expérience, une longue pratique.
Ces opérations-là , soyez-en bien convaincu, comportent des difficultés, des risques, des déboires, beaucoup de temps et beaucoup d'argent.
Savez-vous quel est l'amateur de chiens qui a un peu d'agrément et même un peu de profit?... C'est celui qui a, dans son chenil, une bonne chienne, une très bonne chienne, produisant, beau et bon, et à laquelle il fait faire une portée tous les ans, ou même tous les deux ans. Celui-là peut avoir l'espoir de céder quelques chiots et de se couvrir ainsi de ses frais de chenil et même de chasse.
Mais si vous avez beaucoup de chien, si vous élevez en grand, attention ! Gare à la maladie! Gare à l'eczéma ! Gare aux ennuis de toute sorte !
Croyez-en un vieux fervent de notre brave Bourbonnais.

E. Dubut, Chenil de la Bresle.
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:54

Le choix des reproducteurs et consanguinité

L'apparition de la vie, puis les milliards d'années d'évolution ont abouti non seulement à l'homo sapiens, mais aussi à toutes les formes de vie sur notre planète. S'il est certain que les protozoaires et les amibes sont nos lointains ancêtres, les années, les climats, les hasards des mutations génétiques ont joué leur rôle pour faire de nous ce que nous sommes.

Si demain vous décidez de recréer l'homme à partir d'amibes, il vous suffira de quelques milliards d'années, de retrouver les conditions climatiques géologiques et l'activité solaire identiques aux milliards d'années déjà écoulées et d'avoir une incroyablement improbable chance d'obtenir les mêmes mutations génétiques pour y arriver.

Pour votre élevage, il en est un peu de même en ce qui concerne le choix des reproducteurs. Plus vous partirez de reproducteurs d'un haut niveau, plus il y a de probabilités (il s'agit bien de probabilités et non de certitudes !) que vous réussirez à avoir de beaux chiots. Si vous ne profitez pas du travail de sélection de la nature et des éleveurs qui vous ont précédé, avec du temps et de la chance vous y arriverez peut-être aussi. Ce n'est qu'une question de probabilité. Vous n'aurez par contre AUCUNE chance d'y parvenir si le capital génétique de tous les reproducteurs successifs que vous allez utiliser ne comporte pas les gènes des caractères recherchés. Il vous faudra attendre une mutation génétique favorable, et alors là : patience et bonne chance !

Partons du postulat que vous possédez une petite femelle et que vous voulez avoir de beaux chiots. Votre chienne étant d'un certain niveau, elle transmettra la moitié de ses gênes à ses bébés, l'autre moitié proviendra de l'étalon. Le niveau de l'étalon peut être jaugé au travers des instruments de sélection (voir grille de sélection) qui, s'ils ne sont pas absolus car principalement basés sur le phénotype, méritent tout de même d'exister. Plus l'étalon en question sera consanguin, plus il aura de chances d'être homozygote pour les caractères recherchés et plus vous aurez de chances de les récupérer pour vos futurs bébés. Voila pourquoi il est plus que souhaitable que non seulement le niveau de l'étalon soit élevé et supérieur à celui de votre chienne, mais encore qu'il soit issu d'une lignée fortement consanguine.

Si vous souhaitez de beaux chiots, mettez un maximum de chances de votre côté. La situation idéale est que les 2 géniteurs soient de vrais cracks, ce qui relève du loto lorsqu'on démarre son élevage en achetant la femelle à 2-3 mois. L'étalon "crack" lui, même s'il n'est pas chez vous, reste souvent accessible.

Dès que vous vous serez lancé dans le choix des reproducteurs, vous vous trouverez donc face à un point incontournable, la consanguinité. Elle peut être la meilleure et la pire des choses car elle a pour particularité de fixer les caractéristiques génétiques d'une souche. Ces caractéristiques peuvent être très recherchées ou pas du tout et on parle alors de tares.

Chez les animaux sauvages qui vivent en société, généralement seul le mâle dominant s'accouple avec les femelles qui sont souvent ses sœurs, ses filles, ses cousines etc… Soit il a de grandes qualités génétiques qui seront fixées dans sa souche du fait de la consanguinité et cette souche perdurera. Soit il véhicule certaines tares génétiques préjudiciables et à nouveau du fait de la consanguinité elles seront fixées aussi mais, soumise la rigueur de la sélection naturelle qui ne tolère aucune faiblesse, sa souche ainsi diminuée finira par disparaître.

Tous les dangers de l'élevage consanguin décidé par l'homme résident là. L'homme qui sélectionne par consanguinité ses animaux reproducteurs n'est pas, loin s'en faut, aussi rigoureux que la nature par rapport aux animaux qu'il aura produit. Il s'acharnera à essayer de faire vivre et reproduire les sujets porteurs de tares génétiques importantes allant ainsi droit vers l'impasse et la catastrophe. Voila pourquoi beaucoup de spécialistes (vétérinaires) mettent la consanguinité à l'index : ils n'ont (souvent à juste titre) qu'une confiance limitée dans les capacités et la rigueur de la sélection de l'éleveur et préfèrent conseiller une voie à moindre risque.

N'oublions pas toutefois que de nombreuses grandes races de chiens sont issues d'un nombre très restreint de géniteurs.

La consanguinité existe dans la nature et est partout autour de nous. D'ailleurs ne peuvent s'accoupler que les espèces avec un certain degré de consanguinité (un chien avec un chien mais pas un chien avec un chat). Il ne faudrait donc parler que de degré de consanguinité et non pas de consanguinité tout court. Si aucune n'apparaît dans le pedigree de votre chien, vous la retrouverez si vous pouvez "remonter" de quelques générations de plus. Ce n'est donc qu'une question d'information.

Si dans le pedigree de vos chiots apparaît à plusieurs reprises le nom d'un géniteur, cela prouve une consanguinité plus ou moins forte. Ce qui importe c'est de connaître la valeur génétique de ce géniteur. Est-il reproducteur Elite, a-t-il reproduit de très beaux sujets, a-t-il un excellent caractère ? Si la réponse est oui c'est une consanguinité intéressante. Si au contraire c'est un chien quelconque, à la limite du type et qui a déjà notoirement transmis des tares c'est une consanguinité catastrophique.

La consanguinité permet l'établissement de souches avec des caractéristiques fixées. Il est intéressant ensuite, si l'on veut introduire dans cette souche d'autres caractéristiques qui lui manquent de procéder à une retrempe, à savoir de trouver un reproducteur d'une autre souche bien distincte (mais avec une consanguinité forte à l'intérieur de cette souche) et chez laquelle ces caractéristiques qui manquent à la première sont bien fixées.

Pour simplifier, si votre chienne a de très belles oreilles et que c'est le cas de presque tous ses frères, sœurs et cousins et que ces belles oreilles sont dues au reproducteur X très présent dans leur ascendance, il est souhaitable de la marier avec un chien issu d'une souche consanguine sur le reproducteur Y où la situation est la même concernant les yeux. Ainsi vous aurez des chances d'avoir une partie des chiots avec de belles oreilles et de beaux yeux et qui retransmettront ces deux facteurs à leur propre descendance.

Notons au passage que, du fait de l'homozygotie qu'elle induit, seule la consanguinité permet l'éradication de certaines tares dues à un gène récessif.

Si c'est une méthode de choix pour un bon élevage de sélection, la consanguinité ne pardonne pas la médiocrité des géniteurs ou du sélectionneur vis-à-vis des gènes majeurs. Ceux qui auront eu la chance de partir avec un bon stock de gènes et de peu se tromper en route auront d'excellents résultats. Inversement si un éleveur clame qu'il est contre la consanguinité, il proclame du même coup son ignorance et son incompétence.

Pourquoi alors cette odeur de souffre autour de la consanguinité ? Tout d'abord parce que chez les humains elle est entourée de considérations morales, religieuses ou patrimoniales qui n'ont rien à voir avec la génétique. La génétique humaine elle-même est "suspecte" dès que l'on s'y intéresse. Certains exemples du passé récent ont d'ailleurs de quoi nous faire frémir et méritent de rester longtemps dans la mémoire collective. Notre éthique nous interdit toute sélection génétique sur l'homme.

L'homme se permet de braver les lois de la nature et de la génétique grâce aux progrès d'une médecine de plus en plus performante. Il a même pratiqué la génétique à rebours en envoyant d'une part se faire tuer à la guerre des classes entières de "jeunes mâles sains" et laissant à la maison et, oserais-je dire "à la reproduction", les autres. Heureusement les survivants, le "système D" et les "planqués" ont quelque peu atténué ces aberrations.

Il n'en reste pas moins que comme en éducation, l'anthropomorphisme n'est pas de mise en sélection canine et nous ne devons en aucun cas transposer en génétique animale les interdits et les tabous que nous impose la morale en génétique humaine.

* Beaucoup d'entre vous l'auront constaté, cet article est fortement inspiré par les travaux du Professeur Guy Queinnec.
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:55

La consanguinité est refusée par l'humain car elle est entachée du pêché de l'inceste. Mais lorsqu'on parle de chiens, il faut éviter de faire de l'anthropomorphisme (c'est-à-dire qu'il ne faut pas voir le chien comme un être humain), surtout dans le domaine de la reproduction. En effet, lorsqu'un éleveur pratique la consanguinité, il peut être amené à faire saillir une chienne par son fils ou par son père ou son grand père. Mais dans le royaume des animaux, la morale est sauve. Nous vous invitons à lire cet article pour comprendre enfin ce que la consanguinité implique dans l'élevage canin ... Quels en sont les méthodes, les bénéfices et les déviances ?


Lorsque l'on veut parler de consanguinité, il faut parler de « sélection » et de « lignée » ! Qu'est ce que c'est ?

Un éleveur qui sélectionne choisit les meilleurs reproducteurs, c'est à dire ceux dont la valeur génétique est la plus intéressante, selon les objectifs de caractères à améliorer en priorité ; il faut entendre ici le mot « caractère » dans son ensemble, c'est-à-dire ce qui constitue le chien ( exemples : oreille dressée, queue en panache, hauteur, couleur …) . Les objectifs de la sélection dépendent du standard, bien sûr, mais aussi du type de marché ciblé (beauté ou travail) et des limites imposées par la nature (prognathisme, fente palatine, obésité …).

C'est ainsi qu'il se créera une lignée, famille de chiens, obtenue par consanguinité présentant une certaine stabilité et des caractères particuliers (comportement, ossature, qualité de travail …).

La sélection par consanguinité fait appel à 2 notions de génétiques que sont le génotype : ensemble de gênes. C'est la combinaison des chromosomes (Mendel a prouvé que l'hérédité se transmet grâce aux gênes portés sur les chromosomes des cellules) et le phénotype : ensemble de caractères visibles chez un individu qu'ils soient héréditaires ou non. C'est le résultat de l'assemblage de 2 génotypes mais en fonction de la force du génotype des parents, les résultats peuvent être surprenant.

Soyons clair, elle n'apporte aucune maladie , par elle même. En revanche, si 2 géniteurs sont porteurs d'une tare génétique celle-ci sera révélée (comme dans l'exemple des couleurs). Ceci est valable pour toutes les espèces, y compris l'espèce humaine – il s'agit de tares ou de maladies héréditaires (par opposition aux anomalies provoquées par des accidents ou aberrations chromosomiques survenues lors de la division des cellules).

Bien sûr, la consanguinité peut être un piège : en cherchant à renforcer des caractères importants, telles que la couleur ou la stature, on peut, d'un autre côté, renforcer également des caractères que l'on ne souhaite justement pas développer (agressivité, peur, etc …). Il faut donc connaître parfaitement la généalogie des chiens que l'on utilise. Il suffit de voir ce qui s'est passé sur de nombreuses races qui ont connu des effets de mode impressionnants .

La consanguinité n'apporte pas de maladies, ni de chiens plus fragiles ;
Elle sert à fixer une bonne lignée.

Puisque le mot « lignée » revient, rappelons en passant que l'affixe ou le préfixe d'un chien correspond à son nom d'élevage, mais que des chiens portant le même nom d'élevage ne sont pas forcément parents. Un mariage entre 2 chiens portant le même nom d'élevage n'est donc aucunement révélateur de consanguinité.

Les éleveurs ne sont pas là pour jouer à la loterie ! Leur but est de vous offrir des chiens beaux, certes, mais bons, surtout.


La sélection par la consanguinité fait appel à des méthodes génétiques éprouvées. Elle demande du courage et des compétences.

Du courage, car les résultats ne sont pas toujours immédiats (il faut du temps pour corriger un défaut par une qualité) et oblige parfois à une sélection draconienne dans le choix des reproducteurs et au placement des chiots qui ne conviennent pas. Il faut savoir garder les portées, pour voir le résultat du mariage, et savoir vendre à un âge où le chiot est moins séduisant !

Des compétences, car il ne s'agit pas de jouer à l'apprenti sorcier ou à la loterie, les mariages consanguins sont réalisés après une analyse sérieuse des génotypes (assemblage chromosomique). Cette analyse passe par des coûts financiers qui peuvent être importants (contrôle des yeux, des hanches, des coudes, etc …).

Nous l'avons vu tout au long de cet article, la consanguinité permet de révéler les défauts comme fixer les qualités d'un cheptel même restreint en nombre, à condition de tenir compte des résultats de chaque portée et de demeurer lucide et intraitable avec soi même !

La consanguinité ne fait pas de cadeau à l'éleveur qui doit savoir ce qu'il veut et surtout ne veut pas ! Et donc doit mettre en adéquation sa volonté et ses actes.
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Message  Christine Mer 18 Nov - 19:58

Jean marie Pilard l'autre : la consanguinité est le seul moyen de conserver une lignée de bons chiens.
Faire reproduire un chien après l'autre, sans jamais recroiser la lignée est beaucoup plus hasardeux au niveau des résultats...
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Message  Christine Mer 18 Nov - 20:07

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Message  Christine Mer 18 Nov - 20:09

FAQ

Question : Une saillie intempestive est arrivée entre mon mâle et sa fille. je suis toujours étonnée de voir la peur des gens face à la consanguinité et je m'explique mal cette réaction. On m'a conseillé s'il y a des chiots de les tuer à la naissance.

Réponse : La consanguinité effraie beaucoup de personnes. En général, les mêmes qui vous vantent la santé des chiens sans papiers, sans réaliser qu’évoluant toujours sur un même territoire, ils sont souvent d’une très grande consanguinité. On ne peut pas avoir une lignée homogène sans un minimum de consanguinité.



Question : Le chien que je viens de choisir pour ma chienne est consanguin avec elle. Les clubs ne sont pas contre mais je doute de leur bonne fois en ce qui concerne "l'amélioration" de la race. Pour eux, la consanguinité n'est même pas un problème. Je me renseigne donc maintenant auprès d'autres personnes en qui j'ai confiance ainsi que d'autres qui, j'espère, seront impartiales et honnêtes. Pouvez vous me donner votre avis?

Réponse :

La consanguinité met en évidence les qualités et les défauts qui existent dans les lignées et elle les fixe. C’est une bonne façon de savoir la valeur de votre élevage si vous avez le courage d’enlever de la reproduction tous les chiens porteurs de tares évidentes (euthanasie ou stérilisation) et de retirer du circuit les reproducteurs et leurs familles ( frères sœurs, etc.) en cas de tares évidentes et importantes. Ce n’est pas près d’être fait dans le monde canin.

il y a une connotation sentimentale qui est trop forte (heureusement)
pour d’autres un rapport avec l’argent non négligeable
pour la médecine humaine c’est d’un intérêt primordiale pour les recherches sur les maladies génétiques .
, La consanguinité est le seul moyen d’homogénéiser une race, le seul moyen d’avoir des reproducteurs qui seront traceurs. Trop de consanguinité stérilise la race et elle se reproduit de moins en moins.

Voici ce que je fais lorsque je veux rentrer de la consanguinité dans ma lignée. C’est très artisanal

je ne le fais de préférence qu’à la 3ème générations après avoir fait avant deux portées assez éloignées
je regarde honnêtement le bilan des qualités et des défauts des 2 chiens et de leur lignée, tous les renseignements que je possède et plus particulièrement les défauts des chiens qui reviennent souvent dans le futur croisement en m’aidant des commentaires d’expos, par exemple.
Je ne prends que les renseignements de première main et j’élimine les ragots.
Je classe les défauts par ordre d’importance (les critères sont différents selon ce que l’on recherche !)
Je ne choisis d’essayer de privilégier qu’une seule qualité et d’essayer d’éviter un seul défaut à la fois.
Après c’est la nature qui fait le reste et la génétique est quelquefois surprenante car en privilégiant une qualité vous fixez peut être en même temps un gros défaut dont vous n’aviez pas conscience. En éliminant un défaut mineur, vous faites peut être disparaître en même temps un autre critère qualitatif. On ne le sait qu’après plusieurs générations.

C’est aussi pour cela que, d’après moi, un club de race ne devait pas être trop sélectif pour ses reproducteurs car il peut y avoir un contre coup important.

Question : sur le pedigree de mon chien, plusieurs chiens viennent du même élevage, est ce qu'ils sont consanguins?

Réponse : Ce n'est pas parce que les chiens portent le même affixe qu'ils seront obligatoirement consanguins. ce n'est pas parce qu'ils portent des noms d'affixe différents qu'ils ne le seront pas!

Il peut y avoir plusieurs lignées bien différentes dans un même élevage, il peut y avoir des lignées communes dans des élevages différents.

Il faut à la fois de l’hétérogénéité et de la consanguinité. La consanguinité lorsqu’elle est bien gérée, fixe les caractères d’une race et elle permet à l’éleveur de connaître la qualité de son élevage. Cela ne crée pas les tares mais cela les révèle plus rapidement ainsi que les qualités. Ce qu’il ne faut pas faire ensuite, c’est laisser se reproduire un chien taré ou continuer une lignée qui a de gros problèmes. Mais si c’est facile chez les animaux de rente, c’est très difficile à faire dans le monde canin car le côté sentimental est très présent
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Message  Christine Mer 18 Nov - 20:17

Définition du Pr. GRAIN (termes utilisé pour les chiens): Beaucoup de races canines (et domestiques) sont issus d'un nombre très limité d'étalons, voire d'une seul, aussi, la consanguinité est définie comme l'accouplement entre géniteurs plus apparentés que la moyenne de la population dont il est issu.



Terminologie:
Close inbreeding: Accouplement entre individus de 1er ou 2ème degré de parenté (frère-soeur , parents-enfants). C'est une consanguinité proche.
Inbreeding: accouplement entre parenté au 3ème et 4ème degré (oncle-nièce, cousins germains)
Linebreeding: présence d'au moins 5 degré de parenté entre les géniteurs.
Outbreeding: accouplement d'individus non apparentés.
Sélection: trie des meilleurs allèles en choisissant les meilleurs géniteurs.
Allèles: Gênes situés de part et d'autres d'un chromosomes de même paire (1 du père et 1 de la mère), placés sur un lieu précis appelé LOCUS.





Pourquoi faire de la sélection par consanguinité???

Dans l'élevage en général (chiens, chats, chevaux, bétails..) c'est pour obtenir une homogénéité pour certains critères : conformation (relative aux standards divers ou adapté à la production), couleur de robes, textures de poils..).

Chez les furets, la consanguinité n'est généralement utilisée que dans les grands élevages Américains et Européens. Elle a pour but de fixer des critères relatif au standard (pour les pays qui en ont comme les USA) ou relatifs aux objectifs de l'élevage (petits furets, couleurs particulières, belle fourrure...) pour créer de nouvelles couleurs ou textures de poils (longs, angoras). Cependant c'est aussi pour des raisons de facilité et pour éviter d'avoir à entretenir et loger plusieurs mâles.
En plus, les animaux étant le plus souvent vendus stérilisés, cela réduit le nombre de reproducteurs potentiels aux individus nés à l'élevage.

En France, il n'y a pas (encore) de standard et les animaux ne sont pas (encore) tous vendus stérilisés. Le choix reste donc plus étendu et la fixation de critères particuliers peu intéressantes.
Par contre, la sélection par élimination de la reproduction des animaux "tarés" est indispensable.



Les problèmes réels liés à la consanguinité

Deux principales conséquences négatives de la consanguinité:

- L'effet dépressif.
Maintenir 1 sélection par consanguinité sur plus de 5 générations et par des mariages proches (Close inbreeding) peut entraîner un effet néfaste, dit : Dépressif.
Cet effet se traduit par une baisse de vigueur , des défenses immunitaires, des performances de reproduction, une descendance chétive, petite.
En gros, c'est une dégénérescence de la race ou de l'espèce qui apparaît si on ne contre pas cet effet par un apport de "nouveau sang" et si l'ont n'élimine pas les sujets faibles de la reproduction.

L'effet dépressif n'apparaît qu'après plusieurs générations de consanguinité. Par contre certains problèmes peuvent survenir après une seule génération.



- L'apparition d'anomalie lié au croisement de 2 animaux porteurs d'un gêne récessif défavorable.
En effet certains de ces gênes ont besoin d'être "croisés" à un "semblable" pour exprimer son caractère défavorable et donc de laisser apparaître des anomalies (malformations, maladies génétique...). Il est évident qu'en croisant 2 individus de même famille proche, on accentue beaucoup ce risque.

Mais comme les deux reproducteurs sont porteurs du gêne responsable de cette tare, la maladie pourrait tout autant se déclarer chez un descendant en croisant l'un de ces reproducteurs avec un sujet non issu de la même famille mais également porteur du gêne. C'est rare mais très possible, c'est en général ce qui arrive dans l'espèce humaine.



Et dans la nature alors il y en a ?

Les animaux sauvages, évitent d'eux même la consanguinité pour ne pas tomber dans l'effet de dépression et la baisse de l'immunité. Cependant, la consanguinité n'aurait pas d'interêt, vu qu'il n'y a pas de race, juste des espèces et aucun standard . En plus la nature s'occupe d'éliminer les mauvais sujets. c'est une sélection naturelle.



Les idées reçues

La plupart du temps se contentent de dire que la consanguinité ne produit que des animaux tarés. Sans savoir (ni chercher) les arguments pour étayer leurs dires. Ils ont toujours entendus cela et le répètent, en ignorant parfois ce que la consanguinité à fait de bons pour les races domestiques.

Cela ne fait que des tarés !

Non. la consanguinité à permit à chaque races dans chaque espèces domestiques d'être ce qu'elle est, du Yorkshire au Pur sang anglais en passant par le Dobermann, la vache Normande ou le chat angora, et.. le furet albinos.
C'est également à elle que l'on doit les meilleurs sujets dans chacune des races.
Elle n'apporte aucune maladie par elle même, cependant si les deux reproducteurs sont porteurs d'une tare qui nécessite que l'autre repro le porte aussi, il y a plus de chance pour que cela arrive en mariage consanguin proche.

C'est la dégénérescence d'une race !

Ca c'est vrai si on l'on reste toujours dans les mêmes lignées consanguines. Sans apport nouveau, on tombe dans l'effet de dépression qui va affaiblir et détruire la race.

Homogénéité, d'accord mais c'est la fin de la diversité des races !

L'homogénéité est bonne pour beaucoup de critères et pour répondre simplement à la définition de race : avoir des animaux qui peuvent être regroupés par des caractéristiques communes. Paradoxalement, c'est à la consanguinité que l'on doit la grande variété d'animaux au sein d'une race. Pourquoi? Car c'est surtout elle qui fixe des critères typiques d'une race tels que : la couleur blanche du dogue Argentin, la finesse du Dobermann pour ce qui est des chiens. Le nez écrasé du chat persan, la puissance du Quarter horse chez les chevaux ou encore les oreilles tombantes du lapin bélier et la texture du poil des furets angoras. Sans elle, on n'aurai que des chiens loups , des chats de gouttière et des chevaux primitif ainsi que des furets putoisés.

Voyez les nobles d'antan, ils étaient devenus dégénérés à force de vouloir garder le sang bleu !

C'est exact. Car il n'y avait jamais d'apport de sang neuf. Du coup il y a eu effet de dépression. Les descendants étaient de moins en moins vaillants ! C'est la même chose dans les petits villages isolés ou la population tourne en "vase clos". Malgré tout, l'espèce humaine ne pratique aucune sélection : les sujets malades, "tarés" se reproduisent et ont souvent des descendants aussi , voire plus atteints.
Sans sélection et sans aucun apport extérieur, la consanguinité est une catastrophe et détruit peu à peu le cheptel.

Dans la nature, il n'y a pas de consanguinité, il y a bien une raison !

C'est vrai même si les rongeurs ont peu de scrupules par exemple.... Mais comme je l'ai dis plus haut, la nature opère par sélection naturelle pour avoir une espèce saine et forte. Les animaux les plus résistants et capables sont seuls à se reproduirent et même à survivre ! Les jeunes chétifs sont délaissés par la mère et meurent immanquablement. Elle n'a pas de critères a suivre ou à fixer si ce n'est celui de survivre au mieux dans son milieu. Il n'y a pas de races, il n'y a pas besoin de consanguinité.

Chez les humains cela ne se fait pas et personne ne le préconise !

C'est avant tout un problème éthique et de moral qui varie selon les cultures.

En Inde par exemple, comme dans d'autres pays (ou certaines tribus) les mariages sont le plus souvent arrangés entre cousins.
Jamais entre frères et sœurs ou parents, mais parfois entre oncle-nièce.
Les problèmes n'y sont pas plus fréquent qu'ailleurs.

Pourquoi le préconiser? L'espèce humaine n'a pas à fixer des caractères précis...





Conclusion sur les furets et la consanguinité

La consanguinité n'est pas utile dans l'élevage amateur du furet. Vu qu'elle ne serai pas intéressante , autant l'éviter.

Préférez donc systématiquement les mariage en panmixie (pas de même lignée). Deux furets acheté le même jour dans une même animalerie voire deux animaleries différentes ont de fortes chances d'être frères et soeurs, les fournisseurs étant souvent les même.

Que les sujets soient ou non consanguins, éliminer de la reproduction ceux qui ont un défaut quelconque (maladies trop fréquentes, handicap, malformation, monochordie...) même si c'est pour vous le plus beau furet du monde et le plus gentil...

L'albinisme a été obtenu en croisant (souvent en consanguinité) des sujet atteint de cette "tare" de façon tout à fait volontaire.
Afin de créer d'autres couleurs (non dues à une tare, elles) la consanguinité s'avère donc des plus utile, voire indispensable dans des pays comme la France où l'on trouve très peu de sujets. Malgré tout, des apports extérieurs doivent intervenir à partir de la 4-5ème génération consanguine et revenir par la suite régulièrement au sein des lignées.

Dossier établie par Katia avec Elite (eh oui par un chien !!!! ça change !) issu de consanguinité
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Message  Christine Mer 18 Nov - 20:18

La préservation de la variabilité génétique : une nécessité !
Veiller à la destinée d’une race est un défi éthique.


Si la notion de race peut être définie de maintes façons, elle repose, à l’origine, sur la notion de terroir, car l’action du milieu géographique favorise, du fait de l’évolution naturelle, certains caractères différenciant ainsi un groupe au sein de l’espèce.

Trop souvent, l’Homme exerce une pression de sélection trop forte ou insensée, mettant en péril le fruit d’une longue sélection naturelle.

Il faut savoir reconnaître que la pression de sélection exercée chez le Dalmatien pour favoriser l’expression du gène sw responsable du fond de robe blanc a été à l’origine excessive : la surdité liée à la dégénérescence de certaines cellules de l’oreille interne par manque de pigment est là pour nous le rappeler.

Sélectionner une race canine sur la seule beauté est une aberration :
Même si la beauté se définit comme l’adaptation à la fonction (ainsi un beau jarret est bien angulé de façon à assurer une exccellente propulsion responsable d’un trot puissant), un chien ne se réduit pas à son anatomie.

Nous attendons d’un chien de bonne compagnie qu’il soit :
équilibré et sociable ;
intelligent ;
doté d’une bonne santé et d’une bonne longévité.

Jusqu’à il y a peu, la sélection reposait sur les seules expositions de beauté… Heureusement, mais depuis quelques années seulement, interviennent le Test d’Aptitudes Naturelles (TAN) pour répondre aux deux premières conditions, et la prévention des maladies génétiques, tributaire de la préservation de la variabilité génétique, pour répondre à la troisième condition.

La préservation de la variabilité génétique : une nécessité !
La rusticité d’une race, autrement dit sa résistance aux maladies, sa prolificité, sa longévité, est corrélée à sa variabilité génétique, c’est-à-dire à un capital d’allèles différents élevé.
Lorsqu’on s’adresse à une race à effectif réduit comme le Dalmatien, la consanguinité met à mal la variabilité génétique.
Il est de notre devoir de préserver, au sein de notre race, une bonne variabilité génétique de façon à garder la possibilité d’évoluer vers des caractères, qu’ils soient morphologiques ou psychiques, quelque peu différents le cas échéant.

La formule de l’Ecuyer Baucher, relative à l’usage du mors de bride pour conduire le cheval : « un rasoir entre les mains d’un singe » s’applique, me semble-t-il, parfaitement à la consanguinité.

Une excellente formation biologique, une prudence extrême, une grande expérience de l’élevage, sont de rigueur pour avoir recours à la consanguinité étroite dans une race à effectif réduit !
La consanguinité concentre les gènes, les « bons » comme les
« délétères » (mauvais) dont elle favorise le passage à l’état homozygote.
Quand des poules très consanguines sont décimées par des affections héréditaires, nous sommes loin du drame qui frappe les Maîtres d’un chien encore jeune atteint de cécité à rapporter à une dégénérescence rétinienne, ou disparaissant des suites d’une insuffisance cardiaque. La liste des races sinistrées est malheureusement très longue…

Pour préserver la variabilité génétique, la sagesse consiste à utiliser le plus grand nombre possible d’étalons, ce qui est facilité par la grille de cotation, bien plus utile que le championnat car elle permet de juger un étalon sur sa descendance, certes sur le critère de la beauté, mais autrement plus important, en prenant en compte son statut à l’égard de la surdité (PEA) et sa stabilité émotionnelle (TAN).

Au contraire, le recours à l’étalon en vogue ou à ses descendants n’est pas sans danger.

Docteur D. Vincent
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Message  HG Ven 20 Nov - 16:43

Alors, personne ne post? sujet sensible ou quoi! Shocked

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Message  Christine Ven 20 Nov - 16:45

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Message  HG Ven 20 Nov - 16:47

La consanguinité et ses effets sur le système immunitaire
Par le Dr. Heather E. Lorimer
(Reproduit avec la permission de l'auteur)

[Traduit par Catherine Muller-Sautreau, Chatterie d'Ailuropus]

Tous les éleveurs félins ont une idée des dangers de la consanguinité. Nous avons tous entendu parler des résultats tragiques du couplage de gènes récessifs dangereux (et nombre d'entre nous les avons constatés). Une façon d'éviter de faire ressortir des allèles récessifs dangereux est de marier des chats aussi peu apparentés que possible. D'un autre côté, la lignée avec laquelle on fait cet outcross peut porter l'allèle même qu'on cherche à éviter.

Néanmoins, il est possible, dans une certaine mesure, d'écarter des défauts génétiques, même dans les lignées les plus consanguines. Les scientifiques s'y emploient en permanence : ils ont produit des souches de souris, de rats et d'autres animaux qui sont si consanguines qu'elles sont génétiquement identiques. Chaque animal qui appartient à cette souche est le jumeau identique (sexe excepté) de tous les autres animaux de la souche. Ces animaux ne sont porteurs d'aucun allèle létal et ils sont en parfaite santé, excepté à un égard : ils doivent être maintenus dans un environnement quasi stérile, car leur système immunitaire n'est pas capable de lutter contre toute la diversité de maladies rencontrées dans des conditions normales.

Le système immunitaire de tous les animaux dépend totalement de la diversité génétique. Il y a schématiquement deux types de réponses immunitaires :

Les cellules qu'on appelle les lymphocytes B fabriquent les anticorps capables d'inactiver ou de tuer les molécules étrangères (telles que bactéries ou virus) qui entrent dans le corps.
Les cellules qu'on appelle les lymphocytes T détruisent les cellules dangereuses, comme les tumeurs ou les cellules infectées par un virus.
A bien des égards, ces deux systèmes sont identiques : ces cellules sont très spécifiques; une cellule fabrique uniquement un type d'anticorps ou reconnaît et détruit seulement un type de cellule dangereuse. Le plus surprenant dans ce système, c'est que pour chaque type d'infection ou chaque cancer auxquels l'animal peut se trouver confronté, il y a déjà, dans le corps de l'animal, une cellule spécifique à cette infection ou ce cancer.

Cela signifie apparemment qu'il y a probablement, chez tous les animaux adultes, des millions de gènes qui encodent chacun un anticorps ou un récepteur de surface des cellules. Le problème, c'est qu'il n'y a pas la place matérielle pour un tel nombre de gènes sur les chromosomes. En fait, nous autres mammifères avons une technique très astucieuse pour résoudre ce paradoxe : les cellules de notre système immunitaire n'ont pas des gènes complets pour fabriquer les anticorps ; au lieu de cela, il y a tout plein de petits segments de gènes que les cellules découpent et assemblent pour faire un gène complet. Les cellules du système immunitaire sont les seules cellules qui altèrent leur propre ADN. Si cela arrivait dans n'importe quels autres gènes que ceux du répertoire immunitaire, cela serait très dangereux. Dans le répertoire des gènes immunitaires, à l'inverse, c'est essentiel : sans cela, nous ne serions pas capable de nous défendre contre toutes les maladies dans leur diversité.

Pour l'exemple qui suit, j'ai considéré arbitrairement qu'il y avait six segments de gènes dans l'ADN original (génomique - germ-line), chaque segment permettant dix choix différents (dans la vraie vie, il y en a beaucoup plus). Ces six segments peuvent donc servir à produire 10x10x10x10x10x10 (un million) d'anticorps différents.

Si les deux chromosomes d'un chat (ou d'un autre mammifère) portent des segments de gènes du répertoire immunitaire qui sont identiques, l'animal en question a perdu la moitié de son potentiel de fabrication d'anticorps. Si on consanguinise davantage sur cet animal, on commence à perdre d'autres segments de gènes individuels, sous l'effet d'un phénomène génétique appelé le "crossing-over". Chaque segment de gène perdu représente des milliers d'anticorps potentiels.

Dans l'exemple ci-dessus, un animal avec deux chromosomes entièrement différents peut fabriquer deux millions d'anticorps différents, chacun d'entre eux étant spécifique à un type d'infection. Un animal qui a deux chromosomes identiques pour ces gènes du système immunitaire (qui est homozygote) peut seulement fabriquer un million d'anticorps différents. Un animal qui a perdu un segment de gène par crossing-over peut seulement fabriquer neuf cent mille anticorps différents. On voit donc, dans cet exemple, que la perte d'un seul segment de gène représente la perte de cent mille anticorps potentiels. Quand cela arrive, l'animal commence à perdre de ses capacités à lutter contre certaines maladies. Si, parmi un groupe d'animaux, il manque les mêmes segments de gènes, comme c'est le cas dans des lignées consanguines, des chatteries ou des lignées entières peuvent être perdues à cause d'infections qui n'auraient eu que peu d'effets sur un chat normal.

Un exemple bien connu de ce type de sensibilité à une maladie, causée par un manque de diversité génétique, s'est présenté dans les populations sauvages et captives de guépards. Les programmes de croisements des guépards en captivité ont été mis à mal par des tailles moyennes des portées faibles et une mortalité infantile élevée. Pour ajouter un problème à un autre, les guépards se sont avérés être très susceptibles à la Péritonite Infectieuse Féline (PIF). La plupart des chats sont contaminés par le virus qui peut causer la PIF quand ils y sont exposés, mais, en général, moins de 10% de ces chats développeront vraiment une PIF létale. En revanche, les guépards exposés au virus encourent un taux de mortalité de 50%. Stephen J. O'Brien et ses collègues ont étudié le problème des guépards dans un article publié en mai 1986, dans un numéro du Scientific American. Ils ont découvert que les guépards sont presque génétiquement identiques - si identiques que des animaux nés à plusieurs milliers de kilomètres l'un de l'autre, ne rejetaient pas des greffes de peau mutuelles (ce que l'on observe normalement chez les vrais jumeaux). A un moment de son histoire, la population de guépards doit avoir été réduite à si peu d'individus que leur diversité immunologique a été perdue, et, de la sorte, ces grands et beaux félins sont en danger d'extinction.

Nous, en tant qu'éleveurs félins, devons protéger nos magnifiques compagnons d'un tel destin. Nous devons prendre garde à ne pas "fixer" une immunodéficience quand nous nous efforçons de "fixer" un type. Heureusement, ce n'est pas difficile. Quand vous cherchez à sélectionner un caractère pour vos chats, comme la taille ou le placement des oreilles, utilisez plus d'une source. Souvenez-vous que vous ne perdrez pas en type dans un outcross, à moins que le chat avec lequel vous outcrossez manque de type. Et le plus important, soyez attentifs aux signes d'alerte d'une consanguinité excessive. Ils sont :

Une baisse de fertilité des mâles ou des femelles.
Des portées constamment de petite taille (un ou deux chatons).
Des asymétries, des mâchoires mal alignées, des nez crochus, des placements d'yeux irréguliers.
Des apparitions régulières de cancers chez des jeunes chats.
La perte d'une large proportion de chats à cause d'une maladie donnée. Si la moitié d'une portée de chatons ou d'un groupe d'adultes décède des suites d'une seule infection, il n'y a pas assez de diversité immunitaire dans votre lignée.
Note de l'auteur (juin 1998). De nouvelles connaissances sur le complexe majeur d'histocompatibilité indiquent qu'un manque d'hétérozygotie pour les gènes de ce complexe peut constituer un problème encore plus important que pour les gènes servant à fabriquer les anticorps et les récepteurs des lymphocytes T (TCR). Des données récentes indiquent une défaillance plus sérieuse du système immunitaire sous l'effet de la consanguinité que les éléments mentionnés dans cet article. Il en sera probablement traité dans un numéro à venir du Cat Fanciers Journal.


Heather E. Lorimer, Ph.D.
Professeur assistant, Génétique
Département de Sciences Biologiques
Université d'état de Youngstown
Youngstown, OH 44555, Etats-Unis

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Message  HG Ven 20 Nov - 16:54

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Les familles royales vont apprécier: contrairement à ce qu’on pensait jusqu’ici, une étude islandaise montre que les mariages consanguins ne sont pas si désatreux pour l’héritage génétique des descendants. Mieux, se marier entre cousins éloignés augmente la fertilité du couple et de ses enfants, preuve de bonne santé.


Des risques de la consanguinité
Se reproduire avec un partenaire non apparenté est généralement considérée comme bénéfique car on diminue ainsi le risque que sa descendance concentre les tares génétiques familiales. En effet, la plupart des maladies génétiques, comme la mucoviscidose ou la myopathie, ne se manifestent que si le même gène défectueux a été transmis à la fois par la mère et par le père. Ainsi plus père et mère sont apparentés, plus ils partagent de gènes en commun, plus grand est le risque pour les enfants de développer des maladies génétiques familiales.


Cousins fertiles
Pourtant une étude publiée vendredi dans Science montre qu’un peu de consanguinité peut augmenter la fertilité du couple et de sa descendance. Agnar Helgason et ses collègues de l’institut deCODE Genetics de Reykjavik (Islande) ont analysé les arbres généalogiques de près de 160.000 couples islandais mariés entre 1800 et 1965. Ils se sont ainsi aperçus que si les mariés étaient cousins ils avaient en moyenne plus d’enfant et de petits enfants que s’ils n’étaient pas apparentés.


Plus d’enfants, plus de petits-enfants

L’étude montre d’abord que les couples de cousins germain ou au second degré ont plus de bébés que les non apparentés, mais que ces enfants sont moins fertiles et meurent plus jeune. Ce qui concorde avec les études antérieures qui montrent que les descendants d’unions entre cousins germains ont un risque 4% plus élevé d’une mort par maladie.


En revanche, les cousins au troisième et au quatrième degré ont plus d’enfants et ceux-ci sont à leur tour plus fertiles que ceux dont les parents ne sont pas apparentés. Ainsi, entre 1925 et 1949, les femmes qui se sont mariées avec un cousin au troisième degré ont eu en moyenne 3,3 enfants et 6,6 petits-enfants; contre 2,5 enfants et 4,9 petits-enfants pour les mère mariées à des cousins au huitième degré ou plus.


Consanguinité contre compatibilité génétique

Selon les chercheurs, l’homogénéité sociale et économique de la population islandaise étudiée indique que cet avantage à la consanguinité a probablement une explication biologique et non culturelle. Ils évoquent notamment le risque de rejet du fœtus par le système immunitaire de sa mère quand les deux parents n’ont pas le même groupe sanguin rhésus (Rh).

Yaroslav Pigenet

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Message  Christine Ven 20 Nov - 16:59

Very Happy Très intéressant ... Et instructif.
Il éclaire une zone d'ombre sur certaines interrogations que j'avais Wink Exclamation La consanguinité 53686
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Message  HG Ven 20 Nov - 17:09

Internet,c'est comme la vraie vie, on lit tout et son contraire. Twisted Evil
Alors vous les éleveurs, à votre avis?

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Message  HG Ven 20 Nov - 17:14

Quand un éleveur introduit dans son élevage des lignées de fondation pour la première fois, il est amené à se poser les questions suivantes : quels sont les modes de sélection les plus efficaces ? Que penser des tests par mariage consanguin ? Quand sont-ils nécessaires et à quel moment deviennent-ils plutôt inutiles ?

Même si beaucoup d'éleveurs pensent qu'un accouplement incestueux permettra de révéler les gènes récessifs, ce mode de dépistage ne nous donne en réalité que des informations vagues et partielles. En général les chats de fondation ont un génotype qui nous est inconnu. Ce qui veut dire que nous ignorons s'ils sont porteurs ou pas. Porteurs de quoi ? Nous ne savons pas vraiment ce que nous recherchons chez un chat de fondation, n'est-ce pas ? En d'autres termes, il est impossible de déterminer combien de chatons seraient nécessaires pour nous permettre de tirer des conclusions à propos de n'importe quel gène. C'est là que des tests par mariage consanguin jouent leur rôle. Comme on ne peut définir la probabilité de l'existence des gènes récessifs des chats de fondation, il faudrait produire beaucoup, beaucoup de portées issues d'individus apparentés pour qualifier une nouvelle lignée. Ce qui pourrait très bien signifier 100 chatons, ou peut-être même plus.

Que dire de la portée éthique de mariages consanguins sur de longues périodes ? Si nous accouplons un frère et une sœur pendant plusieurs générations, nous obtenons des chatons dont les gènes t et b sont plus ou moins égaux. Comme ce sont les gènes responsables de reconnaître et de combattre la maladie, le système immunitaire de l'animal sera affaibli en proportion. Autrefois, des éleveurs de notre race ont fait beaucoup de tests par mariage consanguin pour travailler la couleur ou le type (il est bon de noter que la meilleure façon de révéler les caractères récessifs d'un Maine Coon de fondation serait de le croiser avec un siamois plutôt qu'avec son frère - mais ceci n'est pas dans le sujet). Le résultat était souvent des chats « sniffeurs » aux intestins fragiles qui devaient être gardés dans un environnement presque stérile pour rester à peu près en bonne santé. Ce type d'expérimentation, si elle est conduite pendant quelques générations, fera voir le jour à beaucoup de bébés qui ont une grande chance de mourir jeunes d'un cancer, d'hériter de mauvaises gencives et de mauvaises dents, de développer toutes sortes d'allergies, et/ou de devenir des porteurs chroniques d' URI (Infection Respiratoire des voies supérieures). Tout cela parce qu'ils ont un système immunitaire peu résistant. Saviez-vous que la schizophrénie et un comportement irritable sont également des symptômes secondaires d'un déficit immunitaire due à la consanguinité ? On oublie souvent que les propriétaires des chatons résultant des tests devront assumer tous les soins médicaux si le système immunitaire de leurs chatons est atteint. La tête dans nos projets - et le plus souvent avec les meilleures intentions, je vous l'accorde - nous avons tendance à oublier qu'il ne s'agit pas seulement de pedigrees et de génétique. Le meilleur environnement pour nos bébés étant de vivre au sein d'une famille comme animal de compagnie, est-ce juste vis-à-vis du propriétaire et de l'animal ?

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Message  HG Ven 20 Nov - 17:17

La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! Albert Einstein

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Message  HG Ven 20 Nov - 17:37

Généralement, la consanguinité n'a pas très bonne presse. Elle est mentalement associée à une idée de "dégénérescence" plus ou moins "viscérale", et à des images plus ou moins clichés & folkloriques genre "l'idiot du village". Il est vrai que pour provoquer une telle "aversion", l'endogamie est, dans les sociétés humaines, étroitement associée à différents tabous, au premier chef l'inceste, question "morale" qui ne s'applique pas à nos amis les animaux (laissons aux humains leurs questions d'humains...). Les problèmes posés par la consanguinité sont centrés, sur ses effets sur la santé (... point sur lequel, finalement, le "bon sens", malgré ses imprécisions, et les données plus "techniques" se rejoignent).
Plus largement, la question posée est celle de la pérennité à terme d'une race, avec le maintien d'une diversité génétique suffisante

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Message  Christine Ven 20 Nov - 17:49

J'adore la citation de Einstein lol!
Et le texte précédent, est aussi très intéressant.
Il est vrai qu'un éleveur se doit d'essayer de créer une ligne, d'être cohérent dans ses choix et normalement d'améliorer sa race.
Pour ma part, je ne souhaites pas améliorer le staffie, race qui est parfaite comme elle est (je parles des chiens qui ont bien sûr gardé les vraies caractéristiques physiques et psychologiques originelles ), mais maintenir et péréniser cette "perfection" ...

"est-ce juste vis-à-vis du propriétaire et de l'animal ?"
Un bon éleveur se doit d'avoir une éthique solide, et bien évidemment, de se poser ce genre de questions.
Il me semble qu'il n'y ait pas une seule réponse, malheureusement. Ce serait trop simple.
Comme il n'existe pas qu'une seule réponse en ce qui concerne la consaguinité.
Elever n'est pas simple, passionnant, mais pas simple lol!

En tant qu'éleveuse, Ma seule certitude ... est, que je sais que ne sais rien.

lol!
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Message  HG Sam 21 Nov - 15:07

- Modification des standards de race : En Angleterre, la sélection basée sur les standards de race a été mise au second plan, après la sélection pour une meilleure santé et un meilleur tempérament. Grâce à une collaboration entre l’UKC (Kennel Club) et les organisations vétérinaires, les standards de race associés à l’apparition de maladie ont été éliminés.


- Partage de l’information génétique: Au USA, certains aimeraient que les éleveurs aient accès librement aux pedigree, aux ‘carnets de santé’ et aux performances des chiens candidats reproducteurs. Ils soutiennent que les éleveurs pourront mieux prédire les risques de propagation de maladie s’ils ont cette information, même au niveau phénotypique, alors que sans cette information, les résultats des accouplements sont totalement imprévisibles. Ils proposent de permettre aux éleveurs d’avoir librement accès à un registre national où les porteurs de maladies génétiques seraient identifiés. Actuellement, lorsque cette information est fournie, l’éleveur et son stock de reproducteurs sont défavorisés. Les éleveurs ont donc tendance à dissimuler et à ne pas divulguer l’apparition de maladies génétiques dans leur élevage.

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Message  Christine Dim 22 Nov - 7:02

Quand on voit en France, que le monde des Magics ponies et des Chocopops crient au scandale quand il y a un copeau dans une gamelle d'eau, ou qu'ils diffusent des informations érronées sur une couleur de robe parce qu'ils ne l'aiment pas ... Imaginez ce qu'il se passerait si ces mêmes gens avaient accès à toutes informations vétérinaires de chaque élevage ... Ils détruiraient les années de travail de certains éleveurs pour un ongle cassé il y a 20 ans sur un chien parce qu'ils n'aiment pas cette personne ou parce cet élevage est potentiellement dangereux pour leur business, leur fait de l'ombre, ou parce que eux ont des problèmes dans leur élevage et diriger les projecteurs sur quelqu'un d'autre permet qu'on les oublie ...

L'idée en soi est très bonne, mais dans un monde parfait ... Et pour des personnes honnêtes et réellement soucieuses de faire avancer les choses. Wink Exclamation

La consanguinité Magic_11

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Message  HG Dim 22 Nov - 15:14

Christine, je parle d'un monde parfait. Laisse moi rêver!

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Message  Christine Dim 22 Nov - 16:52

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