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Les bâillements chez le chien

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Les bâillements chez le chien Empty Les bâillements chez le chien

Message  Christine Jeu 19 Nov - 9:19

Il s'agit sans doute là d'un des messages canins les plus accessibles à notre compréhension, du moins en apparence.
La plupart des gens s'imaginent en effet qu'un chien qui bâille manifeste ainsi sa fatigue, ou son ennui, et qu'il n'y a pas à chercher plus loin. Ils se trompent lourdement.

D'un simple point de vue physiologique, le bâillement a la même finalité chez le chien que chez l'homme : il fournit au cerveau un apport supplémentaire d'oxygène, ce qui permet de rester éveillé ou de reprendre plus facilement ses esprits au réveil. Aussi n'est-il pas étonnant que, comme nous, les chiens bâillent lorsqu'ils se sentent fatigués, même si ce réflexe a également d'autres fonctions. Il est notamment le fait de chiens tendus, ou stressés. Très souvent je les vois bâiller pendant les séances de dressage, lorsque leurs maîtres viennent de les gronder ou de leur administrer une correction sévère. Quand on dresse un chien à rester assis ou couché, par exemple, au début il est assez fréquent qu'au lieu d'obéir à la personne qui leur en a donné l'ordre il s'empresse de la suivre dès qu'elle s'éloigne ou tente de se mêler aux autres chiens.
Pour cette raison, la grande majorité des novices en dressage utilisent un ton très dur et courroucé, qui doit résonner aux oreilles des pauvres bêtes avec des accents de Jugement dernier. Après un minimum d'entraînement, elles réagissent la plupart du temps en restant posées sur leur arrière-train et en bâillant à se décrocher les mâchoires tandis que leurs maîtres gagnent l'autre bout de la pièce. Il suffit cependant de leur parler moins rudement pour que, dans la plupart des cas, les bâillements disparaissent.
En l'occurrence, il convient donc bien de les interpréter comme un signe d'extrême tension, d'angoisse ou de nervosité.

Ils ont par ailleurs la fonction particulièrement intéressante de servir de message de pacification. L'étymologie latine de ce mot nous renseigne clairement sur sa signification, puisqu'il vient de pax, "paix" et de facere, "faire".
Le bâillement dont il est ici question ne comporte aucunes connotations craintive, dominante ou agressive. C'est très exactement le contraire d'une menace : la réponse qu'un chien non désireux de se battre adresse à celui de ses congénères qui lui envoie des signaux agressifs. Alors que le compagnon humain du sujet qui se met à bâiller n'y voit trop souvent qu'une preuve de nonchalance ou de profond désintérêt, il s'agit bel et bien d'une tentative d'apaisement (à ne pas confondre avec un signe de soumission) qui a généralement pour effet d'amener le chien belliqueux à de meilleurs sentiments. Il n'est pas rare qu'après avoir un peu hésité sur la conduite à tenir, il adopte assez vite une attitude plus cordiale.
Il arrive également qu'un chien dominant prenne l'initiative de ce geste de paix auquel correspond parfois le bâillement. Imaginons qu'un tel chien approche un non-dominant et que celui-ci, inquiet, s'emploie à protéger ce qui l'occupait jusqu'alors (de la nourriture, par exemple). Le dominant peut alors se mettre à bâiller, afin peut-être de marquer qu'il n'a nullement l'intention de jouer les trouble-fête. Quoiqu'il en soit, ce comportement suffit généralement à tranquilliser l'autre.
Pour en terminer sur ce point, j'ajouterai que les chiens ne sont pas insensibles à nos bâillements.
Témoin cette anecdote, survenue lors d'une émission de télévision à laquelle je participais. Il s'agissait de débattre des affinités éventuelles entre les traits de caractère humains et les préférences pour telle ou telle race de chien, et nous étions plusieurs à avoir été invités avec nos chiens pour parler des rapports que nous entretenions avec eux et des raisons pour lesquelles nous les avions choisis. Au moment où je suis arrivé sur le plateau, trois chiens et leurs maîtres s'y trouvaient déjà. Je devrais prendre place le présentateur de l'émission et une dame, propriétaire d'un Rottweiler de belle taille. Comme je m'asseyais, le molosse poussa un grondement sourd, et, les yeux plantés dans les miens, commença à retrousser les babines et à montrer les crocs. Lui qui ne devait déjà guère apprécier l'étrangeté de la situation considérait sûrement comme un affront innommable le fait qu'un inconnu s'installe près de lui avec autant de désinvolture. Il me signalait donc qu'il me trouvait sans-gêne et voulait que je m'éloigne. Malheureusement, cela m'était impossible. De plus, comme il ne restait que une ou deux minutes avant que nous passions à l'antenne, je n'avais absolument pas le temps d'engager le petit rituel de salutations auquel je me livre d'habitude pour lier connaissance avec un chien. En désespoir de cause, je me contentai de détourner les yeux afin de ne plus croiser le regard de mon voisin et je bâillai ostensiblement. Le chien qui me fixait toujours se mit à ciller. A mon tour, je clignai des paupières et, calmé, il s'allongea par terre, la tête calée sur mon pied. J'étais sauvé.
Depuis, j'ai eu plusieurs fois recours à cette stratégie du bâillement, et je ne saurai trop la conseiller pour désamorcer des situations potentiellement dangereuse. Pour peu qu'elle s'accompagne de quelque autre signe de reconnaissance anodin (un clin d'oeil, par exemple), elle amène le chien qu'on veut amadouer, soit à renoncer à son comportement agressif, soit au pire, à baisser un peu la garde. Même si bâiller en public peut passer pour inconvenant, sinon grossier, dans la société des hommes, entre chiens ou avec eux c'est bel et bien un élément de conversation et de conciliation.

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Les bâillements chez le chien Empty Re: Les bâillements chez le chien

Message  Christine Jeu 19 Nov - 12:25

It's doubtless there about one of the canine messages the most accessible to our understanding, at least seemingly.
Most of people indeed imagine themselves that a dog which yawns so shows his fatigue, or his boredom, and that there isn't to look farther. They make a mistake heavily.

From a simple physiological point of view, the yawn has the same end to the dog as to the man: it supplies in the brain a supplementary contribution of oxygen, what allows to remain awake or to resume more easily his spirits in the alarm clock. So it's not surprising that, as us, dogs yawn when they feel tired, even if this reflex also has the other functions. It's notably the fact of tense dogs, or put under stress. Very often I see them yawning during the sessions of training, when their bosses have just scolded them or to administer them an austere correction. When we raise a dog to remain sat or slept, for example, at the beginning he's rather frequent that instead of obeying the person who gave them the order he hurries to follow him as soon as he goes away or tries to get involved in the other dogs.
For that reason, the great majority of the novices in training use a very hard and wrathful tone, which has to resound in the ears of the poor animals with accents of Last Judgment. After a minimum of training, they react most of the time by remaining put on their backside and by yawning to fall down jaws whereas their bosses gain the other end of the room. It's however enough to speak to them less tremendously so that, in most of the cases, the yawns disappear.
In this particular case, are thus advisable many to interpret them as a sign of extreme tension, of fear or nervousness.

They have besides the particularly interesting function to serve as message of pacification. The Latin etymology of this word informs us clearly about its meaning, because he(it) comes of pax, "peace" and of facere, "to make".
The yawn of which it's here question contains no timorous, dominant or aggressive connotations. It's very exactly the opposite of a threat: the answer which a dog not avid to fight sends to that of his congeners which sends him aggressive signals. While the human companion of the subject who begins yawning sees too often only a proof of nonchalance or profound indifference there, it's well and truly about an attempt of reassurance (of not confusing with a sign of submission) which generally has the effect of bringing the belligerent dog to better feelings. It's not rare that having a little hesitated on the behaviour to be held, he adopts rather fast a more cordial attitude.
It also happens that a dominant dog takes the initiative of this peace gesture to which sometimes corresponds the yawn. Let us imagine that such a dog approaches a non-dominant and that this one, worried, is used to protect what occupied him until then (of the food, for example). The dominant can then begin yawning, maybe to mark that he intends by no means to play the killjoys. Although he's there, this behavior is generally enough to reassure the other one.
To end it on this point, I shall add that dogs are not insensible in our yawns.
Witness this anecdote, arisen during a emission of television in which I participated. It was a question of discussing possible affinities between the human characteristics and the preferences for such or such race of dog, and we were some to have been invited with our dogs to speak about connections which we maintained with them and reasons for which we had chosen them. As I arrived on the plateau, three dogs and their bosses were there already. I should take place the presenter of the emission and the lady, the owner of Rottweiler of beautiful size. How I sat down, The big dog pushed a deaf rumbling, and, eyes planted in mine, began to tuck up chops and to show hooks. He who already hardly had to appreciate the strangeness of the situation considered certainly as an unspeakable insult the fact that a stranger settles down near him with so much carelessness. He thus indicated me that he found me shamelessness and wanted that I go away. Regrettably, it was impossible for me. Furthermore, as it remained only one or two minutes before we passed in the antenna, I absolutely had no time to engage the small rite of greetings in which I am usually engaged to bind knowledge with a dog. As a last resort, I contented with diverting eyes not to cross any more the glance of my neighbour and I yawned obviously. The dog which always fixed me began blinking. In my tour, I winked eyelids and, calmed, he lengthened on the ground, the head was propped up on my foot. I was saved.
Since, I had several times appeal to this strategy of the yawn, and I shall not too much know how to to advise it to defuse situations potentially dangerous. Although it comes along with some other harmless sign of recognition (a wink, for example), it brings the dog which we want to cajole, either to give up his aggressive behavior, or in the worst, to fall a little the nurse. Even if to yawn in public can be supposed to be for improper, otherwise unrefined, in the society of the men, between dogs or with them it's well and truly an element of conversation and conciliation.

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