Le léchage
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Le léchage
Ce comportement donne lieu à plus d'erreurs d'interprétation encore que les bâillements. Si l'on demande aux gens ce qu'un chien cherche à exprimer quand il se met à leur lécher la main, la plupart réagiront à l'instar de cette mère que j'ai entendu s'exclamer : "Tu as vu, mon bébé ? Médor te fait de gros bisous." Or, généralement, ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit. Les coups de langue peuvent revêtir plusieurs sens dont les nuances varient selon le contexte, mais on aura tort d'y voir une simple expression d'affection. Pour les traduire correctement, il faut tenir compte à la fois de la forme qu'ils prennent et de la situation qui leur sert de cadre.
Lécher n'est pas embrasser, et ces deux gestes sont très différents à bien des égards. Pour s'embrasser, les humains et les primates non humains, les chimpanzés par exemple, se servent de leurs lèvres, alors que les chiens et toutes les autres créatures se servent de leur langue pour lécher.
Les baisers que nous échangeons en famille, entre amis ou dans des occasions mondaines n'intéressent guère que la figure et les mains.
Les chiens, eux, nous lèchent volontiers la figure et les mains, mais aussi les pieds, les genoux, n'importe qu'elle partie du corps qui leur est accessible.
Chez les primates en général, humains compris, les baisers font normalement partie du rituel de salutation.
On embrasse sa tante ou sa belle-soeur sur la joue pour lui dire bonjour ou au revoir, pas parce qu'on en est follement épris, ni nécessairement parce qu'on éprouve pour elle une affection débordante.
Dans notre société humaine, ce genre de baisers a en réalité la même fonction que la poignée de main, et il en va de même chez les chimpanzés. Il arrive certes que des chiens qui se connaissent bien se lèchent la figure pour se saluer, mais la plupart du temps ils ne s'en tiennent pas là. Ils s'attardent à renifler les plus riches en sécrétions corporelles et, partant, les plus odorantes (la gueule, la truffe, l'anus, la région urogénitale), et prolongent souvent ce contact olfactif par quelques coups de langue.
S'il existe donc des parallèles entre le baiser et le léchage, s'agissant de l'espèce canine ce dernier a toutefois une signification beaucoup plus large, socialement parlant.
A suivre
Lécher n'est pas embrasser, et ces deux gestes sont très différents à bien des égards. Pour s'embrasser, les humains et les primates non humains, les chimpanzés par exemple, se servent de leurs lèvres, alors que les chiens et toutes les autres créatures se servent de leur langue pour lécher.
Les baisers que nous échangeons en famille, entre amis ou dans des occasions mondaines n'intéressent guère que la figure et les mains.
Les chiens, eux, nous lèchent volontiers la figure et les mains, mais aussi les pieds, les genoux, n'importe qu'elle partie du corps qui leur est accessible.
Chez les primates en général, humains compris, les baisers font normalement partie du rituel de salutation.
On embrasse sa tante ou sa belle-soeur sur la joue pour lui dire bonjour ou au revoir, pas parce qu'on en est follement épris, ni nécessairement parce qu'on éprouve pour elle une affection débordante.
Dans notre société humaine, ce genre de baisers a en réalité la même fonction que la poignée de main, et il en va de même chez les chimpanzés. Il arrive certes que des chiens qui se connaissent bien se lèchent la figure pour se saluer, mais la plupart du temps ils ne s'en tiennent pas là. Ils s'attardent à renifler les plus riches en sécrétions corporelles et, partant, les plus odorantes (la gueule, la truffe, l'anus, la région urogénitale), et prolongent souvent ce contact olfactif par quelques coups de langue.
S'il existe donc des parallèles entre le baiser et le léchage, s'agissant de l'espèce canine ce dernier a toutefois une signification beaucoup plus large, socialement parlant.
A suivre
Re: Le léchage
Il permet de communiquer des informations sur le statut hiérarchique, les intentions, l'humeur, et, comme le bâillement, sert avant tout à pacifier ou à rassurer. Les gestes d'apaisement ont tous en commun de reprendre des éléments liés à la petite enfance, ils sont en somme, l'équivalent de notre drapeau blanc. Les individus adultes de la plupart des espèces animales sont naturellement portés à protéger les petits, et des interdits ou des inhibitions fortes répriment les envies d'agression qu'ils pourraient éprouver à leur égard. Cela explique que des adultes non dominants, effrayés ou plus faibles, miment une conduite juvénile, voire infantile, pour éviter d'être brutalisés. Les postures ou les activités qu'ils adoptent alors suffisent en principe à dissuader l'animal qui les menace d'aller plus loin. Chez les chiens, ces tentatives de pacification incluent entre autres certaines variantes du léchage. Il n'est donc pas inutile d'observer le comportement des jeunes chiots pour interpréter correctement la signification de ces pratiques.
A suivre ...
A suivre ...
Re: Le léchage
Les chiennes qui viennent de mettre bas entreprennent de nettoyer, bien sûr, mais aussi pour stimuler les fonctions respiratoires. Par la suite, le léchage va activement participer de l'éducation de base. La mère continue à lécher ses chiots en insistant surtout sur la zone uro-génitale, ce qui, à mon avis, apporte une démonstration éclatante de l'abnégation propre à l'amour maternel. Il faut toutefois noter que lorsqu'elle les lèche ainsi, c'est pour les nettoyer, pas pour les embrasser. Dans l'espèce humaine, les mères changent leurs bébés et les lavent, mais il ne viendrait sûrement à l'esprit de personne d'assimiler ses soins à des baisers. Si les chiennes se servent de leur langues, c'est tout simplement parce qu'elles sont plus maladroites avec leurs pattes et n'ont pas la possibilité de les baigner ou de leur mettre des couches propres.
En grandissant, les chiots apprennent à se nettoyer, tous seuls ou mutuellement. Au-delà de leur utilité hygiénique, les échanges de bons services auxquels ils se livrent alors ont également des fonctions sociales, puisqu'ils contribuent à renforcer les liens qui existent entre eux. Le développement de leur affection repose essentiellement sur la satisfaction réciproque. Un petit chiot a besoin de l'aide de ses compagnons pour nettoyer ces endroits difficilement accessibles que sont les oreilles, le dos, le museau, et il leur rend la pareille en les léchant à son tour. Ces gestes prévenants qui vont de soi au sein d'une même protée transforment petit à petit le fait de lécher un autre chien en moyen de communication à part entière. Activité d'abord utile et salutaire, le léchage acquiert progressivement une dimension plus ritualisée, à jamais associée à une attention offerte et acceptée de bonne grâce. "Tu as vu comme je suis mignon", dit le petit chien occupé à lécher un de ses semblables. Au fil du temps, ce message initial acquiert un sens plus général, rassurant dans la plupart des cas ("Je ne te veux pas de mal"), ou à la tonalité implorante ("Ne me repousse pas, sois gentil").
A Suivre ... Même si ce texte est intéressant et aide à mieux comprendre les moyens de communication de nos amis les chiens, l'auteur (Stanley Coren) à mon sens, fait un peu trop d'anthropomorphisme dans certaines phrases.
En grandissant, les chiots apprennent à se nettoyer, tous seuls ou mutuellement. Au-delà de leur utilité hygiénique, les échanges de bons services auxquels ils se livrent alors ont également des fonctions sociales, puisqu'ils contribuent à renforcer les liens qui existent entre eux. Le développement de leur affection repose essentiellement sur la satisfaction réciproque. Un petit chiot a besoin de l'aide de ses compagnons pour nettoyer ces endroits difficilement accessibles que sont les oreilles, le dos, le museau, et il leur rend la pareille en les léchant à son tour. Ces gestes prévenants qui vont de soi au sein d'une même protée transforment petit à petit le fait de lécher un autre chien en moyen de communication à part entière. Activité d'abord utile et salutaire, le léchage acquiert progressivement une dimension plus ritualisée, à jamais associée à une attention offerte et acceptée de bonne grâce. "Tu as vu comme je suis mignon", dit le petit chien occupé à lécher un de ses semblables. Au fil du temps, ce message initial acquiert un sens plus général, rassurant dans la plupart des cas ("Je ne te veux pas de mal"), ou à la tonalité implorante ("Ne me repousse pas, sois gentil").
A Suivre ... Même si ce texte est intéressant et aide à mieux comprendre les moyens de communication de nos amis les chiens, l'auteur (Stanley Coren) à mon sens, fait un peu trop d'anthropomorphisme dans certaines phrases.
Re: Le léchage
Au bout de quelques semaines, le jeune chiot commence à moins téter sa mère et le léchage revêt une signification supplémentaire. Quand une louve vivant à l'état sauvage retourne à sa tanière pour nourrir sa progéniture, le plus souvent elle a déjà prélevée sa part sur la proie qu'elle rapporte. A son arrivée, les petits se pressent autour d'elle et se mettent à lui lécher le museau, Les esprits romantiques sont enclins à voir là une démonstration d'affection spontanée; ils imaginent volontiers que les louveteaux , fous de joie de voir leur mère rentrer après une longue absence, se précipitent pour l'embrasser avec amour. Leurs coups de langue ont cependant une visée beaucoup plus fonctionnelle. Les canidés non domestiqués ont des réflexes de régurgitation très développés, et les jeunes loups ne lèchent ainsi leur mère que pour provoquer ces réflexes et l'obliger à recracher ce qu'elle a ingéré. La nature est ainsi faite qu'il est plus pratique pour elle de transporter la viande dans son estomac plutôt que d'essayer de la traîner jusqu'à sa tanière entre les dents. De surcroît, la nourriture qui a déjà subi en partie le processus de la digestion convient parfaitement aux besoins des jeunes.
A suivre ...
A suivre ...
Re: Le léchage
Comparés aux loups et aux chacals, les chiens domestiques ont des réflexes de régurgitation assez émoussés, et il est rare de voir des chiots se livrer sur leur mère aux pratiques susceptibles de les déclencher. Ce comportement qui est souvent un signe de malnutrition ne se rencontre guère que chez les races ayant conservé le museau allongé des canidés sauvages.
Ce bref exposé des premières finalités du léchage devrait permettre de comprendre une autre des fonctions qu'il remplit pour les chiens adultes. S'agissant de ces derniers, le fait de passer la langue sur le museau d'un congénère est une marque de respect ou de déférence vis-à-vis d'un dominant. Ils s'y prennent généralement en courbant l'échine, comme pour se rendre plus petits, et en levant les yeux dans une attitude qui souligne encore leur soumission. Quant au chien qui reçoit cet hommage, il affirme son statut de dominant en se tenant la tête droite, et jamais au grand jamais il ne lèche l'autre en retour.
Dorénavant, quand votre chien essayera de vous lécher la figure vous devriez avoir une idée plus claire de ce qu'il cherche à communiquer. Peut-être est-ce simplement qu'il a faim et réclame une gâterie. Bien sûr vous n'allez pas régurgiter votre repas pour le nourrir, mais il se contentera volontiers du biscuit que vous lui offrirez. Selon le contexte, il se peut aussi qu'il vous adresse un message de soumission et de paix, sa manière à lui de dire : "Regarde, je ne suis qu'un chiot et je dépends de toi qui est une grande personne. J'ai besoin que tu m'aimes et que tu m'aides." Enfin, il est aussi possible qu'il veuille vous prouver le respect qu'il vous porte, à vous qui à ses yeux tenez le rang de chef de meute.
C'est souvent quand ils sont tendus ou apeurés que les chiens s'adonnent à la pratique du léchage, et ce comportement devient parfois si ritualisé qu'ils se lèchent eux-mêmes plutôt que de gratifier de leurs coups de langue un autre chien ou un être humain. Ils se lèchent les lèvres, un peu comme nous mordons les nôtres lorsque nous sommes angoissés; à d'autres moments, ils sortent la langue comme pour laper l'air, ou bien, affalés par terre, ils se lèchent nerveusement les pattes ou le corps.
J'ai maintes fois observé ce genre de comportement chez les chiens qui assistent à leur premier cours de dressage. Ils arrivent la plupart du temps stressés (peut-être parce que leurs maîtres sont eux-mêmes un peu nerveux), se retrouvent dans un environnement qui doit leur paraître très étrange, en compagnie de chiens qu'ils n'ont jamais rencontrés. Par la suite, à mesure qu'ils se familiarisent avec le cadre, la situation et leurs congénères ils se lèchent de moins en moins souvent. Plusieurs vétérinaires m'ont confié que les choses ne se passaient pas autrement dans leurs cabinets. Perturbés par ces lieux nouveaux pour eux où , mêlés des inconnus, ils ignorent ce que l'avenir leur réserve, les chiens qu'on leur amène en consultation lapent l'air et se lèchent les babines.
Signal éminemment complexe, le léchage ne doit donc pas être systématiquement pris pour la forme canine du baiser. Il est chargé de significations importantes sur le plan relationnel, qu'il faut déchiffrer en tenant compte et du contexte, et du schéma de comportement précis de l'animal. Dans la mesure où, cependant, ces messages ne sont jamais de nature agressive, c'est sans scrupule aucun que je me rallie à l'opinion commune et raconte à mes petits-enfants que mes chiens les lèchent pour mieux les embrasser. Ce mythe assurément aussi inoffensif que celui du Père Noël remplit tout autant de joie ceux et celles qui reçoivent ces coups de langues.
Stanley Coren
Ce bref exposé des premières finalités du léchage devrait permettre de comprendre une autre des fonctions qu'il remplit pour les chiens adultes. S'agissant de ces derniers, le fait de passer la langue sur le museau d'un congénère est une marque de respect ou de déférence vis-à-vis d'un dominant. Ils s'y prennent généralement en courbant l'échine, comme pour se rendre plus petits, et en levant les yeux dans une attitude qui souligne encore leur soumission. Quant au chien qui reçoit cet hommage, il affirme son statut de dominant en se tenant la tête droite, et jamais au grand jamais il ne lèche l'autre en retour.
Dorénavant, quand votre chien essayera de vous lécher la figure vous devriez avoir une idée plus claire de ce qu'il cherche à communiquer. Peut-être est-ce simplement qu'il a faim et réclame une gâterie. Bien sûr vous n'allez pas régurgiter votre repas pour le nourrir, mais il se contentera volontiers du biscuit que vous lui offrirez. Selon le contexte, il se peut aussi qu'il vous adresse un message de soumission et de paix, sa manière à lui de dire : "Regarde, je ne suis qu'un chiot et je dépends de toi qui est une grande personne. J'ai besoin que tu m'aimes et que tu m'aides." Enfin, il est aussi possible qu'il veuille vous prouver le respect qu'il vous porte, à vous qui à ses yeux tenez le rang de chef de meute.
C'est souvent quand ils sont tendus ou apeurés que les chiens s'adonnent à la pratique du léchage, et ce comportement devient parfois si ritualisé qu'ils se lèchent eux-mêmes plutôt que de gratifier de leurs coups de langue un autre chien ou un être humain. Ils se lèchent les lèvres, un peu comme nous mordons les nôtres lorsque nous sommes angoissés; à d'autres moments, ils sortent la langue comme pour laper l'air, ou bien, affalés par terre, ils se lèchent nerveusement les pattes ou le corps.
J'ai maintes fois observé ce genre de comportement chez les chiens qui assistent à leur premier cours de dressage. Ils arrivent la plupart du temps stressés (peut-être parce que leurs maîtres sont eux-mêmes un peu nerveux), se retrouvent dans un environnement qui doit leur paraître très étrange, en compagnie de chiens qu'ils n'ont jamais rencontrés. Par la suite, à mesure qu'ils se familiarisent avec le cadre, la situation et leurs congénères ils se lèchent de moins en moins souvent. Plusieurs vétérinaires m'ont confié que les choses ne se passaient pas autrement dans leurs cabinets. Perturbés par ces lieux nouveaux pour eux où , mêlés des inconnus, ils ignorent ce que l'avenir leur réserve, les chiens qu'on leur amène en consultation lapent l'air et se lèchent les babines.
Signal éminemment complexe, le léchage ne doit donc pas être systématiquement pris pour la forme canine du baiser. Il est chargé de significations importantes sur le plan relationnel, qu'il faut déchiffrer en tenant compte et du contexte, et du schéma de comportement précis de l'animal. Dans la mesure où, cependant, ces messages ne sont jamais de nature agressive, c'est sans scrupule aucun que je me rallie à l'opinion commune et raconte à mes petits-enfants que mes chiens les lèchent pour mieux les embrasser. Ce mythe assurément aussi inoffensif que celui du Père Noël remplit tout autant de joie ceux et celles qui reçoivent ces coups de langues.
Stanley Coren
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