Bartok, le chien qui "sait" qui est au téléphone

Bartok, le chien qui "sait" qui est au téléphone

Bartok, est un chien mâle de 4 ans, qui vit seul avec son maître. D’après ce dernier, Bartok sait exactement qui téléphone, et manifeste son désaccord en aboyant lorsque l’interlocuteur n’est pas à son goût. Son propriétaire se trouve légèrement en froid avec son frère, mais pas avec sa sœur. Et Bartok fait très bien, semble t il, la différence entre les appelants !
Avant de conclure à une intelligence rare chez son chien, il convient d’abord d’éliminer les possibilités les plus basiques.

En cas d’émotion forte, nous transmettons des phéromones spécifiques, et les chiens, grâce à leur odorat beaucoup plus développé que le nôtre, les perçoivent parfaitement.

D’autre part, nos animaux nous observent, ils connaissent bien nos gestes et nos habitudes. Lorsque nous sommes tendus ou nerveux, nos attitudes changent, nos mouvements se font plus brusques, nos traits se crispent. Tous ces petits signes sont clairs pour le chien, ils lui signifient qu’il se passe quelque chose de spécial, d’inhabituel.

En effet, le maître de Bartok se détend instantanément ou au contraire se raidit, une fois qu’il a pris connaissance de l’identité de la personne.
Certains chiens, comme certains humains, sont de véritables éponges affectives et ressentent fortement les émotions d’autrui. Ils vont alors réagir de différentes manières : un individu s’immobilisera (on croit alors qu’il n’a rien perçu de la situation alors que l’immobilisation est bien une forme de réaction), tandis qu’un autre fera face (par exemple, en aboyant ou en menaçant).

Un autre exemple représentatif m’est souvent relaté : un chien qui a vécu une expérience déplaisante avec un congénère d’une certaine race ne supporte plus d’en croiser un représentant.

Certes, le traumatisme d’une bagarre peut laisser des traces dans l’esprit du chien, mais du maître aussi ! L’appréhension que ce dernier dégage en voyant s’approcher un danger potentiel suffit à lui seul à provoquer une réaction de l’animal.
Boris Cyrulnik nomme cette faculté la contagion émotive : un être vivant « contamine » un autre par son état émotionnel.

Article écrit par Laurence Bruder Sergent
Comportementaliste