Bien traiter, n'est pas ce que l'on croit
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Bien traiter, n'est pas ce que l'on croit
Texte publié dans le magazine "Atout Chien" n°219 de Mai 2004.
"Comme un chien dans un jeu de quilles"
Venir, arriver « comme un chien dans un jeu de quilles » c’est un peu arriver « comme un cheveu sur la soupe » ! signifiant l’incongruité d’une arrivée à contre temps, très mal à propos, pêchant contre toute espèce de règle…
D’où sûrement, qu’être reçu « comme un chien dans un jeu de quilles » fait que l’on se voit rabroué, voire renvoyé d’où l’on vient !
La formule plus générale : « traiter comme un chien » est toute contenue dans cette banale expression populaire. Le mot « chien » inspirant sans équivoque, que le traitement sera mauvais, sans égard, avec rudesse ou mépris.
On entend bien là, comment des centaines d’années durant, le chien utile à tout, a été traité plus ou moins rudement suivant les services qu’il rendait.
On a consommé sa chair, utilisé sa peau, tissé son poil (et c’est encore le cas aujourd’hui !) On l’a envoyé à la chasse, au combat (jusqu’à la dernière guerre mondiale), garder ou conduire les troupeaux, tracter les charges, défendre les biens et les personnes, etc.
Quel animal, avec le cheval, a été aussi corvéable que le chien ?
Avec le temps les modes d’élevage et d’utilisation de cet animal ont beaucoup évolués : le chien est toujours gardien et chasseur, aussi guide et sauveteur, mais avant tout chien de compagnie.
Maintenant promu au rang de membre de la famille, il accompagne partout dans leur vie quotidienne, un nombre croissant d’entre nous.
C’est ainsi que certains retournent l’expression « traiter comme un chien » non plus en l’entendant comme maltraiter cet animal, mais comme exactement le contraire.
Sans doute pensent-ils précisément à ceux qui sont objets de beaucoup d’attention et d’affection, traités avec énormément de soin et choyés « comme des enfants » ! Ces chiens d’aujourd’hui sont-ils pour autant « bien » traités ?
Pour comparer et proposer modèle, la seule référence sur laquelle nous nous appuyons, n’est toujours qu’humaine, et nous imaginons difficilement comment mieux considérer notre chien, qu’en le traitant comme un enfant! et c’est ainsi qu’il nous semble tous impossible d’être plus soigneux et plus respectueux de notre animal.
Pourtant, cet anthropocentrisme est une forme de maltraitance, car traiter l’autre pour ce qu’il n’est pas, c’est le nier dans ce qu’il est.
À trop en attendre et se comporter avec son chien comme avec un être humain, on le malmène et provoque chez lui bien des difficultés à s’adapter.
Résultat, le chien exprime son inconfort relationnel par des comportements désordonnés (dangereux ou simplement gênants), s’ensuit l’incompréhension des maîtres, jusque parfois la rupture de la relation et l’abandon.
Il suffit pourtant de reconnaître cet animal dans sa spécificité, et de l’accueillir en se préoccupant d’abord, de connaître les codes sociaux canins qui régissent une relation.
Quand trouverons-nous la bonne mesure ? entre le chien d’autrefois utilitaire et bon à exploiter, et l’animal d’aujourd’hui qui croule souvent sous trop de mauvais amour ?
Danièle Mirat
"Comme un chien dans un jeu de quilles"
Venir, arriver « comme un chien dans un jeu de quilles » c’est un peu arriver « comme un cheveu sur la soupe » ! signifiant l’incongruité d’une arrivée à contre temps, très mal à propos, pêchant contre toute espèce de règle…
D’où sûrement, qu’être reçu « comme un chien dans un jeu de quilles » fait que l’on se voit rabroué, voire renvoyé d’où l’on vient !
La formule plus générale : « traiter comme un chien » est toute contenue dans cette banale expression populaire. Le mot « chien » inspirant sans équivoque, que le traitement sera mauvais, sans égard, avec rudesse ou mépris.
On entend bien là, comment des centaines d’années durant, le chien utile à tout, a été traité plus ou moins rudement suivant les services qu’il rendait.
On a consommé sa chair, utilisé sa peau, tissé son poil (et c’est encore le cas aujourd’hui !) On l’a envoyé à la chasse, au combat (jusqu’à la dernière guerre mondiale), garder ou conduire les troupeaux, tracter les charges, défendre les biens et les personnes, etc.
Quel animal, avec le cheval, a été aussi corvéable que le chien ?
Avec le temps les modes d’élevage et d’utilisation de cet animal ont beaucoup évolués : le chien est toujours gardien et chasseur, aussi guide et sauveteur, mais avant tout chien de compagnie.
Maintenant promu au rang de membre de la famille, il accompagne partout dans leur vie quotidienne, un nombre croissant d’entre nous.
C’est ainsi que certains retournent l’expression « traiter comme un chien » non plus en l’entendant comme maltraiter cet animal, mais comme exactement le contraire.
Sans doute pensent-ils précisément à ceux qui sont objets de beaucoup d’attention et d’affection, traités avec énormément de soin et choyés « comme des enfants » ! Ces chiens d’aujourd’hui sont-ils pour autant « bien » traités ?
Pour comparer et proposer modèle, la seule référence sur laquelle nous nous appuyons, n’est toujours qu’humaine, et nous imaginons difficilement comment mieux considérer notre chien, qu’en le traitant comme un enfant! et c’est ainsi qu’il nous semble tous impossible d’être plus soigneux et plus respectueux de notre animal.
Pourtant, cet anthropocentrisme est une forme de maltraitance, car traiter l’autre pour ce qu’il n’est pas, c’est le nier dans ce qu’il est.
À trop en attendre et se comporter avec son chien comme avec un être humain, on le malmène et provoque chez lui bien des difficultés à s’adapter.
Résultat, le chien exprime son inconfort relationnel par des comportements désordonnés (dangereux ou simplement gênants), s’ensuit l’incompréhension des maîtres, jusque parfois la rupture de la relation et l’abandon.
Il suffit pourtant de reconnaître cet animal dans sa spécificité, et de l’accueillir en se préoccupant d’abord, de connaître les codes sociaux canins qui régissent une relation.
Quand trouverons-nous la bonne mesure ? entre le chien d’autrefois utilitaire et bon à exploiter, et l’animal d’aujourd’hui qui croule souvent sous trop de mauvais amour ?
Danièle Mirat
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