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Quelles conditions d'élevage pour faire acquisition d'un chiot équilibré

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Quelles conditions d'élevage pour faire acquisition d'un chiot équilibré Empty Quelles conditions d'élevage pour faire acquisition d'un chiot équilibré

Message  Christine Mar 8 Déc - 7:22

Texte publié dans le magazine "Chien Mag" de Janvier/février 2007

Co-rédigé avec Michel Quertainmont Comportementaliste

Quelles conditions d'élevage pour faire acquisition d'un chiot équilibré

Aujourd’hui, l’activité de vente de chiots étant étendue non pas seulement aux éleveurs professionnels mais également aux particuliers (dans la limite d’une portée annuelle) ou aux animaleries, il est capital de déterminer les éléments qui sont à prendre en compte pour faire l’acquisition responsable, d’un chiot bien né et dont il aura été pris soin.
Il sera aisé de collecter ces éléments directement auprès d’éleveurs professionnels ou occasionnels, mais il sera bien difficile de les réunir dans le cas d’un achat en animalerie (l’origine des chiots n’étant pas souvent avancée).
La précipitation à acquérir un chiot est toujours mauvaise conseillère et embarquent souvent dans l’achat d’un petit animal qui se révèlera vite difficile à gérer, ou même malade, sans que l’on s’en soit douté.

Premières précautions

S’informer des bonnes conditions d'hygiène de l'élevage et s’inquiéter de l'état de santé des parents d’un chiot (absence de tare génétique, ex : la dysplasie) est primordial mais n’est pas tout, car l’équilibre émotionnel du petit animal est aussi un critère de santé, dont il faut particulièrement se préoccuper.
La qualité du vécu prénatal influe sur le comportement du chiot qui naîtra, le bien être ou au contraire, le mal être psychique de la génitrice, faisant toute la différence.
Quand il n’est pas offert une gestation paisible et confortable à une femelle, les chiots « baignent » dans la gamme des émotions négatives des chocs et du stress vécus par leur mère. C’est déjà une certaine sensibilité qui s’acquiert là, in utero. Des conditions de vie paisibles sont donc à privilégier pour la reproductrice.

Un petit qui se construit est influencé par le milieu dans lequel il se développe et par les individus qui le peuplent. Le tout est source intarissable de stimulations pour le chiot, et une carence ou au contraire un excès en ce domaine, serait annonciateur de difficultés futures pour l’adaptation et l’intégration du petit animal, dans la famille et la société.

Inné et acquis

Tout chiot est d’abord l’expression de son patrimoine génétique. Cependant, cette « promesse » génétique ne se réalisera pour donner un animal apte à vivre en société, que si toutes les conditions sont réunies pour favoriser son bon développement physiologique, mais aussi psychique et comportemental.
Le chiot fait l’acquisition de mécanismes adaptatifs à son environnement en général (c. à d. à tous milieux de vie urbaine ou rurale et des êtres vivants qui les peuplent) par la richesse et la qualité de ses expériences très précoces.
La stabilité émotionnelle du chiot commence à se forger déjà in utero, et liée ensuite au comportement exploratoire, elle continue essentiellement de s’installer entre sa 3è et sa 8è semaine, si le petit animal sécurisé par la proximité de sa mère et sa fratrie, peut rencontrer un monde diversifié.
C’est durant cette période de forte attraction sociale, qu’un univers varié et stimulant lui permet de découvrir et se familiariser avec des formes, des matières et des couleurs, des sons et des odeurs. Il peut apprendre à aborder les objets, à exercer sa motricité et devenir de plus en plus confiant et assuré.
Enrichi d’expériences multiples, le chiot est ainsi préparé pour plus tard, à des réactions pondérées devant toute nouveauté.

Parallèlement, il doit apprendre à interagir avec les êtres vivants (d’abord ses congénères) et doit pour cela être laissé absolument au minimum 8 pleines semaines, avec sa mère et sa fratrie.
Ce sont les interactions avec les siens qui lui permettent de structurer des comportements sociaux pour le préparer à une future vie collective avec humains et congénères. L’apprentissage de la ritualisation des contacts entre chiens se fait là, et les mécanismes de l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure se mettent en place. Le chiot apprend le contrôle et l’interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats.
Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal «tornade» (qualifié d’ingérable par ceux qui en ont fait les frais !) avec ses propres congénères et les humains.
De plus, de quotidiennes manipulations douces et attentives du chiot par les éleveurs, l’habituent à considérer l’humain comme espèce amie. Le maximum de profils masculins et féminins, adultes et enfants sont à lui faire rencontrer, si possible en admettant un peu la fratrie dans l’habitat.
Familiarisé aux bruits et odeurs d’un intérieur d’humains, à leurs gestuelles, voix et contacts, le chiot est mieux armé pour la vie en famille et préparé à aborder tout nouveau contexte, sans stress majeur.

Rencontrer les éleveurs

Toutes ces bonnes conditions de développement précoce et de socialisation des chiots sont donc à privilégier pour une prochaine acquisition, et d’évidence l’élevage en chenils et boxes isolés (donc pauvre en stimulations) ne favorisera pas leur plein épanouissement sensoriel et émotionnel.
Beaucoup de questions sont donc à poser à l’éleveur et une visite des lieux est conseillée.Tout professionnel consciencieux autorise à voir ses locaux et conditions d’élevage, en prenant le soin d’imposer quelques élémentaires mesures restrictives, d’hygiène et de tranquillité de ses chiens. Une femelle peut parfois être très soucieuse de la sécurité de ses petits et se monter peu « aimable », il n’est donc pas utile de la soumettre à ce stress. La reproductrice et les chiots pouvant alors être vus séparément.

Se hâter d’acquérir un chiot, sans mesurer avec sérieux la qualité de ses conditions de vie précoce, n’a jamais été source de bienfaits pour les nouveaux maîtres, moins encore pour le petit animal carencé dans son développement.
Il n’est pas inhabituel, et il est même recommandé, de mener plusieurs mois de recherches pour trouver réunis tous les éléments d’élevage favorables à l’adoption de son futur petit compagnon.
Le bon chiot (enfin sélectionné dans le « bon » élevage) est prêt pour plus d’une décennie de vie avec ses propriétaires, et tous ces soins pour le trouver, loin d’être superflus, donneront l’assurance d’avoir un chiot équilibré auquel il restera à offrir des conditions de vie respectueuses de ses besoins, pour que se capitalisent tous les efforts déployés jusque là par l’éleveur.

Co-rédaction de Danièle Mirat et Michel Quertainmont
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