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Le comportementaliste est-il l’ultime solution aux problèmes avec son chien ?

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Le comportementaliste est-il l’ultime solution aux problèmes avec son chien ? Empty Le comportementaliste est-il l’ultime solution aux problèmes avec son chien ?

Message  Christine Mar 8 Déc - 7:23

Texte publié dans le magazine Rottweiler News n° 2 de Novembre/décembre 2006
(en co-rédaction avec Jean Paul Hadjadj Comportementaliste)


Le comportementaliste est-il l’ultime solution aux problèmes avec un Rott ?
(ou tout autre chien de n'importe quelle race!)

Plus que tout autre, le propriétaire d'un Rottweiler est attentif à l'évolution de son animal. Il est soumis comme ses concitoyens, au matraquage médiatique sur les accidents fort regrettables impliquant des chiens de cette race (ou qui lui ressemblent).
Il redoute que son compagnon déjà classé par la loi dans la catégorie « chiens dangereux » ne le devienne réellement et il a besoin de professionnels pour le conseiller et l’aider.
« Mon Rott a des problèmes »…ou bien : « J'ai des problèmes avec mon Rott » sont les deux versions d'une même plainte formulée, et trop souvent restée sans réponse véritable faute d'avoir trouvé le bon interlocuteur.

Des problèmes ?

Ce terme peut recouvrir une multitude de réalités.
Le chien peut être décrit comme « désobéissant » exemple : trop occupé à flairer, il tarde à revenir au rappel, ou bien il tire sur sa laisse, il saute sur tout le monde, ou encore il agresse ses congénères...
D’autres fois, on dit de lui « qu’il se conduit mal » exemple : mon Rott détruit dans l’habitat, il a peur de tout, il aboie pour un rien, ou il urine ici et là, il grogne quand on le caresse, il veut nous chevaucher...

A qui s'adresser ?

Le propriétaire consciencieux va d'abord avec raison, consulter son éleveur ou/et son vétérinaire. Une maladie ou une lésion douloureuse peuvent en effet altérer l'humeur du chien, mais si le praticien ne décèle pas d’anomalie organique, notre propriétaire va de nouveau se demander vers qui se tourner.
Peut-être lui sera-t-il conseillé d'aller voir un éducateur canin.

Si les difficultés rencontrées sont liées à un difficile contrôle de son chien en extérieur, c’est effectivement le bon interlocuteur. Mais pour les autres problèmes, il ne faudra pas attendre du dressage ce qu’il ne peut pas apporter (car comment dresserait-on un chien à ne pas détruire, gémir, aboyer, uriner ou déféquer quand on s’absente de la maison par exemple ?)

En désespoir de cause et avec de la chance, quelqu'un l’orientera peut-être vers un comportementaliste, professionnel moins connu et dernier recours pour ce maître désemparé, dont les problèmes ne sont peut-être pas encore complètement réglés.

Le comportementaliste, ultime recours ?

Consulté souvent en dernier, le comportementaliste doit-il rester le professionnel de la dernière chance ? Cela fait penser à ce malade incurable avec qui tout semble avoir été tenté, et sur lequel les médecins essaient une dernière thérapie !

Le public sait encore mal de quel professionnel il a besoin, en regard des difficultés rencontrées avec son chien. Il tarde ainsi à consulter le comportementaliste, dont c’est pourtant le métier de trier les difficultés, analyser les attentes spécifiques et discerner clairement les besoins des maîtres dans l'embarras avec leur compagnon à 4 pattes. Il peut vite identifier si le besoin est d’acquérir un meilleur contrôle du chien en extérieur et il orientera vers un éducateur canin.

Mais s’agissant de comportements inadaptés, inquiétants et/ou inexpliqués du chien dans la cohabitation, la vocation du comportementaliste est de les résoudre en guidant, de manière toujours personnalisée, vers une résolution de ces problèmes, qui eux sont d’ordre relationnel.



A noter : les « désobéissants » en balade sont aussi souvent des chiens qui «se conduisent mal » à la maison ! En effet les consultations pour problèmes rencontrés en promenade, montrent souvent une mauvaise organisation des relations, et les consultations pour difficultés à l’intérieur sont souvent associées à des balades difficilement gérables.
C’est une meilleure organisation/gestion des interactions entre le chien et ses maîtres, qui peut faire évoluer notablement le déroulement des sorties. Plus sécurisé par de meilleurs échanges au sein de sa structure familiale, le chien est aussi plus stable et confiant dans sa confrontation avec le monde extérieur (ainsi que plus disponible pour les apprentissages)
A méditer donc sur ce qu’il faudrait aborder et régler en premier, pour ne pas faire du comportementaliste, un intervenant de la dernière chance... du chien.

Comment ce professionnel agit-il ?

Le comportementaliste appréhende les comportements gênants, mal expliqués et/ou inquiétants de l’animal, comme des difficultés d’adaptation de celui-ci à son milieu et à ce qui est attendu de lui.
Spécialiste des relations de l’Homme et du chien, le comportementaliste refuse d’observer un Rott et ses désordres du comportement, comme s’il était un sujet isolé, autonome, imperméable et indépendant de son environnement et de ses relations à ses maîtres.
Chaque Rott est unique (de par sa lignée, son vécu prénatal, sa naissance, son développement précoce à l’élevage et ses expériences dans son environnement familial). Chaque famille aussi est unique (avec son histoire, la sensibilité et les diverses attentes de chacun face au chien)
Cette infinie diversité fait que la situation problématique d’une famille avec son animal, n’aura jamais exactement les mêmes raisons ni les mêmes solutions.
Pour le comportementaliste, ces solutions seront donc adaptées à chaque cas particulier, sans standardisation de protocole, sans séance/type avec questionnaire/type.
Les comportements désordonnés d’un Rott ne font pas forcément de lui un « détraqué », un malade, un animal méchant que l’on doit dresser ou médicaliser, et s’il se comporte d’une manière que l’on s’explique mal, il a justement d’abord besoin d’être mieux compris.
Les altérations des comportements du chien étant le plus souvent engendrées par une mauvaise communication entre les deux espèces (humaine et canine) en présence, la tâche première du comportementaliste consiste à rendre intelligible le comportement du Rott pour son propriétaire. Lui faire comprendre parfois, que d’un strict point de vue canin, ce comportement peut être « normal » et en tout cas légitime, malgré les désagréments (voire danger) qu'il provoque.

Quelles pistes le comportementaliste suit-il ?

Pour mener à bien cette tâche, le comportementaliste va remonter jusqu’aux conditions d’élevage du chiot pour y chercher les possibles germes des difficultés présentes.
Il va faire la traque de l’anthropomorphisme (l’interprétation faussée des comportements du chien, entraînant ses maîtres dans le contre sens)
Il va aussi traquer les idées reçues sur l’éducation, sur les races, ex : le Rott qui n’échappe pas à l’étiquette de têtu et/ou de dominant... tout cela pris abusivement comme vérité inébranlable et irréversible.
Il va faire percevoir qu’impatience, inconstance et incohérence (avec des règles de vie changeantes et fluctuantes au gré des humeurs dans la famille) n’aide pas à la constance du chien.
Que l’étouffement ou la répression des comportements naturels (reproduction, prédation et même exploration et flairage parfois) sont écrasant et frustrant pour leur compagnon.
Que certaines conditions de cohabitation sont peu propices au bon équilibre psycho-comportemental de l’animal et qu’elles peuvent le conduire par exemple, à une surexcitabilité que personne n’explique. C’est le cas de l’enfermement prolongé et l’inactivité, ou au contraire de la sur-stimulation (dans certaines familles avec enfant, où règnent cris, bruits, allées et venues incessantes, desquels le chien ne peut se soustraire un instant, faute de place prévue et/ou respectée).

C’est donc (rapidement survolé ici) l’histoire et l’ensemble du quotidien environnemental et interactionnel du chien qui est à examiner avec ses propriétaires, pour conduire ceux-ci à modifier un peu de leur cohabitation.
Meilleure gestion des échanges avec le Rott, meilleure gestion de son émotionnel, meilleure gestion des déplacements et repos de chacun sur le lieu de vie... autant d’éléments propices à une meilleure communication, qui mèneront progressivement à l’apaisement des tensions avec le chien et à des comportements plus adaptés et attendus de sa part.

Et sans exiger du comportementaliste une résolution « éclair » des problèmes (surtout pour des difficultés installées depuis longtemps) il serait plus prévoyant et responsable de faire appel à ses services, dès le projet d’acquisition d’un chiot (ou d’un chien en refuge).

Co-rédaction de Danièle Mirat et Jean Paul Hadjadj
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