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Morsures: comprendre et prévenir

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Morsures: comprendre et prévenir Empty Morsures: comprendre et prévenir

Message  Christine Mar 8 Déc - 7:26

Texte publié dans le magazine "Chien Mag" de Juillet/août 2006

Co-rédigé avec Michel Quertainmont Comportementaliste

Morsures: comprendre et prévenir

Les statistiques sont formelles à ce sujet, les morsures sont le plus souvent le fait d’un chien connu de la victime. C’est celui de la famille, des voisins ou d’un proche, et malheureusement les enfants sont le plus souvent touchés.
Les races catégorisées comme « inoffensives » ou « gentilles » sont en tête des données récoltées sur les morsures, et non pas celles dites « dangereuses ». Ce qui inviterait à repenser les hâtives conclusions selon lesquelles il faut durcir encore la loi sur ces catégories !
La manière dont sont vues les réactions du chien est en général axée sur « l’agressivité » de l’animal, avec qui pourtant l’on partage parfois plusieurs années de vie commune avant la survenue d’un accident. S’il s’agissait d’un capital « agressivité », on peut supposer qu’il surgisse bien avant cette longue période de cohabitation « sans problème ». C’est alors suite à l’accident que sont tenus par les proches des victimes, des propos montrant à quel point la réalité canine est mal connue, mal interprétée et/ou mal présentée : « Pourtant il était gentil avec les enfants... », « il m’a mordu sans prévenir et sans raison... », « je ne comprends pas, il connaissait bien cette personne...etc. »

Une soudaine morsure

Ce sera chaque fois une réactivité individuelle face à une situation particulière, et rien à voir donc avec le fait d’une race ou d’un type de chien.
La conduite agressive peut être directement liée au contexte, ex : tel chien va réagir défensivement à une douleur, tel autre à l’inquiétante approche (plutôt rapide ou/et bruyante) comme à la trop grande proximité d’une personne, tel autre encore, s’il est mis en impossibilité de fuir devant ce qui dérange...
Mais ce peut être aussi l’aboutissement de faits en cascade, ou somme de « petites » situations du quotidien apparemment sans importance, et le tout à peine perceptible aux yeux des non-avertis.
Ce sont ces situations dont on entend le plus souvent parler, perçues comme soudaines et non annoncées. On peut y voir comme une accumulation de tensions vécues par le chien, qu’au fil du temps il ne peut plus contenir et qu’il libère à un moment inattendu (qui ne connaît pas l’expression populaire de la goutte d’eau qui fait déborder le vase ?)

Pour exemple

Balto, beauceron mâle de 3 ans vient de passer l’hiver pendant lequel ses promenades habituelles ont été réduites, pour des raisons de confort de ses propriétaires qui reculent devant la météo peu clémente. Sandrine et Marc estiment apporter à leur animal une compensation réparatrice, en le laissant accéder au jardin à sa demande et autant qu’il le veut. Les beaux jours arrivent, et voilà que de nombreuses chiennes du quartier ont leurs « chaleurs », ce qui rend légitimement Balto un peu nerveux.
Le jeune couple décide d’inviter des amis pour un repas au jardin. Sandrine et Marc un peu tendus (en fait pas encore prêts, car retardés dans leurs préparatifs) accueillent leurs amis avec leur jeune fils Louis, âgé de 7 ans et qui a peur de Balto. Propriétaires eux aussi d’un chien mâle, ils sont venus sans lui car les 2 chiens ne s’entendent pas vraiment.
« Sans raisons, Balto a mordu Louis juste après leur arrivée chez nous » diront Sandrine et Marc atterrés et dépités de cette « agressivité » qu’ils ne s’expliquent pas.
Pourtant les tensions présentes chez Balto au moment de cette visite sont identifiables :
1) une longue période pendant laquelle le jardin lui est confié, avec ni plus ni moins l’attribution de la gestion des entrées et sorties de cet espace
2) la disposition sexuelle des femelles du quartier (qui irrite le chien)
3) l’intrusion soudaine de 3 personnes véhiculant les odeurs de leur propre chien mâle (traces olfactives d’une potentielle concurrence sexuelle)
4) L’enfant, qui par sa peur, montre son intention de fuir l’animal
Voilà réunis de nombreux éléments qui ne font pas de Balto un chien méchant, mais qui concourent à une accumulation de petites tensions favorisant cette réponse là... à ce moment là....

Prévenir c’est éviter le pire

Le plus souvent, l’animal émet des signes annonciateurs avant de mordre. Grognements, aboiements du chien doivent toujours alerter ses propriétaires sur l’inconfort de leur animal. Il convient de respecter ces formes d’avertissement et de ne pas vouloir contrer ou affronter le chien, mais d’apprendre à mieux gérer ces situations.
Par exemple, ne pas le laisser contrôler l’accès du milieu de vie aux visiteurs, connus ou pas. Pour cela on isole l’animal un instant dans une pièce et l’on est soi-même à l’accueil des personnes. Un peu plus tard, quand tout le monde est tranquillement installé on invite son chien à partager la rencontre. Pas d’arrivée soudaine vécue comme une intrusion par le chien, pas d’agitation comble, rien qu’une gestion organisée des allées et venues sur un espace de vie, occupé par des humains et un chien.
Toute gestion du quotidien doit se faire dans l’optique de freiner les situations tendues pour sécuriser la cohabitation avec un chien, et encore davantage avec la proximité d’enfants.

Recommandations

Tout chien peu potentiellement représenter un danger, qui s’il n’est pas ignoré peut parfaitement être contrôlé dans ses risques : rappelons que les morsures d'enfant par des chiens représentent 2 % des accidents domestiques. C’est à la fois peu et toujours trop !
En conséquence, on veillera à ne jamais laisser un (ou plusieurs) enfant (s) seul(s) avec un (ou plusieurs) chien(s) même très sociable(s). Par maladresse, l’enfant peut faire mal ou faire peur au chien le plus placide et soulever sa vive réaction défensive.

Dès le plus jeune âge, on apprendra à l’enfant que l’on ne va jamais déranger un chien qui mange ou qui se repose dans son panier (chez soi ou chez la famille et les amis).
A la maison, un chien n’a pas à supporter les tyrannies enfantines (ça peut mal finir !), on mettra donc vite bon ordre à toute agitation trop bruyante (cris, combats, courses et poursuites sont à modérer absolument, idem pour les câlins et bisous vécus souvent comme contraintes)
A l’extérieur, connu ou non, un chien mis à l’attache devant une boutique, errant seul ou bien en laisse avec son maître ne doit pas être approché sans précaution, on conseillera donc à l’enfant de ne jamais le caresser sans demander.
Danièle Mirat et Michel Quertainmont Comportementalistes
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Message  Christine Mar 8 Déc - 7:27

Texte publié dans les magazines "Santé Pratique Animaux" n°24 d'Avril 2005
Et "Molosses News" n° 36 de Mars/Avril 2005

Co-rédaction de Danièle Mirat et
Laurence Bruder-Sergent : http://www.comportement-canin.com

Voir aussi: Bonheur des uns, cauchemar des autres: les balades avec un molosse (et possibles conduites agressives)
Les conduites agressives liées à la nourriture

Parmi les nombreuses causes de conduites agressives des chiens, celles qui surprennent souvent autant qu’elles déstabilisent leurs propriétaires, sont liées à la convoitise ou possession de nourriture.
(Convoitise ou possession d’objet, spécialement les jouets, pouvant soulever le même type de comportement de l’animal)
Archaïquement, posséder de la nourriture représente la survie, c’est pourquoi s’alimenter suscite le vif et légitime intérêt de tout être vivant.
Quand il leur semble qu’il n’y aura peut-être pas de pain ou de riz pour tout le monde, même des Hommes (êtres vivants les plus évolués sur l’échelle de l’évolution) en viennent encore aujourd’hui à s’entre battre, sur notre planète.
Même si de nos jours nos chiens n’ont plus à « se soucier » de ce qu’ils vont manger, convoiter ou préserver une nourriture reste pour eux déclencheur de plus ou moins vives inquiétudes, et réactions en conséquence.
On peut noter que meilleure est la qualité de cette nourriture, comme des restes de table, os de boucherie, os en peau de buffle -qui sont de vrais/faux jouet à ronger et manger- plus l’agression est prononcée.
Les menaces (grognements, aboiements) ou morsures du chiot ou de l'adulte, qui défend ce qu’il considère comme son bien ou son dû, peut s’exercer sur les humains comme sur ses congénères.

Pour exemples, et selon les contextes et circonstances, le chien peut être amené à :
Grogner et montrer les dents si ses maîtres s’approchent de sa gamelle quand il mange, ou qu’ils essaient simplement de l’atteindre pour la remplir
Agresser la main d’un membre de la famille qui veut ramasser un morceau de nourriture tombé au sol (schéma très courant, sous ou près de la table, lors des repas ou de leur préparation)
Grogner ou mordre si l’on veut lui retirer de la gueule, l’ordure, la charogne qu’il a ramassée en promenade, le fromage qu’il vient de « chaparder » sur la table, ou bien le goûter des mains du bambin de la maison, ou d’un enfant croisé dans la rue.
Attaquer tout congénère, qui s’approche ou rôde chez lui près de sa gamelle, ou tout autre congénère en promenade qui souhaite s’approprier sa balle ou son bâton.

Prévenir c’est guérir, avec pour mot clé : respect

Il est beaucoup plus facile d'éviter les conduites agressives reliées à la nourriture, que de les traiter quand elles sont apparues. Dès l’arrivée d’un chiot dans la famille, si l’on constate déjà que le moment de la gamelle éveille chez lui une agitation incontrôlable, loin de s’en amuser ou de vouloir la contrer, il y a lieu d’organiser avec méthode, les prises de repas de tous dans la famille.
Il est indispensable de commencer par là, surtout si le chiot montre des signes d’agressivité.
La compétition pour s’alimenter dans une gamelle commune avec d’autres chiots ou chiens chez son éleveur -ou dans sa famille d’élevage- est peut-être le seul modèle qu’il connaisse pour se nourrir. Les craintes -et conduites agressives associées- du chiot s’apaiseront rapidement, si sa nouvelle famille lui fait découvrir qu’il n’a pas à craindre que sa nourriture lui soit reprise.

Tout animal doit être respecté quand il mange et cela implique de lui offrir de s’alimenter dans les meilleures conditions de calme et tranquillité. En commençant très tôt à initier la confiance du petit animal autour de la prise de nourriture, on prépare un chien adulte qui ne se sentira pas en devoir de défendre âprement une gamelle.
Pour les chiots les plus sensibles ou qui dans leur élevage ont craint de manquer, il n’est rien de plus inquiétant que des maîtres qui donnent et retirent « exprès » la gamelle, ou pire même, mettent les mains dedans pour « montrer qui est le maître ! » Tout cela généralement retenu dans des lectures de qualité discutable ou sur les conseils irresponsables de l’entourage, pour n’aboutir qu’à éveiller la peur du chiot qui peut alors réagir défensivement par des grognements et des morsures si l’on insiste ! Ces mêmes dangereux « conseilleurs » de renchérir, en préconisant dans ces cas, de saisir vivement le chiot grogneur par la peau du cou, de le secouer et l’aplatir en position de soumission !
Avec ces conseils que nous considérons comme brutaux et inutiles, on risque fort de se faire mordre, tout en installant avec l’animal une relation basée sur la crainte et la contrainte physique.
Ce ne sont assurément pas ces démonstrations autoritaristes qui permettent d’obtenir le respect naturel du chien. Au contraire, loin d’user de ces méthodes d’un autre âge, les maîtres sont inhibiteurs de conflits quand ils exercent sur leur chien une influence et un contrôle rassurants et sécurisants.
Ne peut-on donc pas raisonnablement laisser tranquille un animal qui mange, plutôt que de le soumettre au stress de lui disputer une gamelle qu’il a tant attendue, pour le brutaliser ensuite s’il réagit en grognant ?! (le plus souvent par peur d’ailleurs, sans que cette émotion soit reconnue comme telle)

Rappel de quelques règles élémentaires

Avec un chiot ou un adulte, craintif ou non, et qui a déjà grogné autour de la distribution de nourriture, suivre quelques règles avec rigueur, permettra de le voir s’apaiser.
On procèdera de même si l’on veut faire cohabiter harmonieusement plusieurs chiens, ou introduire par exemple, un chiot ou un chaton auprès de l'animal.
Pour un chiot ou un adulte plus paisible, on peut rester attentif à ce que rien ne vienne l’inquiéter dans ce domaine, sans être pour autant aussi rigoureux sur ces quelques règles :

Préparer les repas de la famille ainsi que la gamelle du chien en dehors de la présence de l’animal. A ces moments, la cuisine est le lieu de sur stimulations pouvant entraîner une trop grande excitation qui peut dégénérer, et de plus nuire à la bonne assimilation de l’aliment absorbé par les chiens de grandes races, sensibles aux torsions d’estomac.

Faire manger le chien seul et tranquille dans une pièce fermée au besoin, en lui laissant sa gamelle 10mn à ¼ d’h, pour la ranger dès qu’il a terminé. S’il n’a pas tout absorbé, il est impératif de ne pas laisser de « restes », mais de les ranger pour les resservir au prochain repas. Cette consigne est à observer avec rigueur pour 2 raisons :
1. d’une part, sa nourriture « qui traîne » peut éveiller chez le chien le souci (légitime) de la défendre au passage de quiconque à proximité (humain ou animal)
2. le chien va petit à petit, de lui-même et pour sa bonne santé, mieux réguler son comportement alimentaire, en vidant sa gamelle dans le temps imparti (à condition que lui soit donné la quantité nécessaire -et pas trop- selon son âge et sa condition physique)

Ne pas charger un enfant de préparer et donner au chiot sa gamelle, avant que celui-ci n’ait été tranquillisé et canalisé à ce niveau par ses parents. (La charge de nourrir un chien devant à mon avis rester celle des adultes d'une famille)

Ne pas prendre de repas à table en présence du chiot ou d'un chien adulte, surtout s’il y a des enfants. La trop grande proximité des aliments ne peut que susciter la convoitise et surexciter l’animal qui va quémander ou se saisir de ce qui pourrait tomber (les goûters ou plateaux télé sur table basse par ex. peuvent être d’insupportables tentations canines propres à soulever vive agitation et dérives agressives, pour des aliments trop à portée de l’animal

Ne pas soumettre le chiot –et l’adulte plus tard- au stress de voir gesticuler dans la maison ou en balade autour de lui, des enfants qui grignotent bonbons et gâteaux.

Ne pas laisser la moindre nourriture à portée d’un chien -et surtout pas d’un chiot- pour le qualifier ensuite de « voleur »… Selon les codes sociaux canins, tout aliment dont s’est détourné le leader du groupe, représente « les restes » que tout subordonné est en droit de consommer. La poubelle dans la cuisine, le sac de croquettes dans le garage, le poulet sur la table, le paquet de biscuits oublié sur le canapé, sont donc autant de « restes » que le chien peut légitimement s’approprier si vous vous en détournez ne serait-ce qu’un instant !
Le chien n’a pas « volé » mais pris un aliment à sa portée, et la « bêtise » ce sont ses maîtres qui l’ont commise, en s’en détournant !

Tout ce qui touche à la nourriture est donc une « affaire sérieuse » pour un chien.
Ne pas en être conscient peut exposer à des conduites agressives dont on sait qu’elles peuvent en être les conséquences, spécialement avec des chiens de grande race.
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Message  Christine Mar 8 Déc - 7:28

Texte publié dans le magazine Atout chien n° 241 de Mars 2006

Qui a mordu, mordra... !

Dans le trop grand registre des idées reçues, suivre cette assertion serait encore une fois ne considérer le chien que comme une mécanique agissant sans motivation, au centre de ce qu’il vit.
Énoncer sans plus de nuance et réflexion qu’un chien qui a mordu remordra fatalement, revient à prendre un raccourci sans doute bien arrangeant.
Pourquoi ne pas plutôt se questionner davantage sur un tel fait ? Sinon peut-être pour se débarrasser bien vite d’une situation délicate (et probablement du chien avec !)

Chien qui mord ou chien qui ne mord pas : il n’y a rien là de constant et d’inchangeable dans les comportements d’agressions de cet animal, ou dans leur absence d’apparition d’ailleurs.
Car tout chien peut en venir un jour à mordre, il suffit déjà pour cela qu’il ait peur ou qu’il ait mal. Et chaque fois qu’il sera remis dans les mêmes (ou proches) conditions où il avait motif à mordre… alors il y a risque qu’il remorde.
Voilà qui semble suffisant pour chercher à comprendre ce qui peut pousser un chien à une conduite agressive, pour veiller ensuite à ce qu’il ne soit plus mis dans les conditions qui l’y ont amené.
Dès lors ce chien ne remordra pas fatalement, puisque ses motivations auront disparues.

A mieux y regarder

La peur, la douleur, une expérience antérieure traumatique, une mauvaise organisation des relations avec ses maîtres… sont autant de raisons (parfois ajoutées) pouvant conduire un chien à mordre.
Revisiter chaque conduite agressive en la replaçant dans son contexte, fait apparaître qu’on aurait dû mieux y regarder avant de cataloguer l’animal de méchant, ou fou et mordeur à tout coup.
Cet examen minutieux n’est pas si simple et nécessite de bien connaître les codes de comportements sociaux des canidés, de remonter souvent jusqu’aux conditions de développement précoce de l’animal et d’étudier le système relationnel que ses maîtres ont mis en place dans leur cohabitation avec lui.
Cette recherche apporte une mesure de la plus ou moins grande tolérance de ce chien à vivre certaines situations. Car c’est bien de seuil de tolérance dont il s’agit, et un exemple éclairera mon propos (exemple courant de la cohabitation avec un chien et qui peut prendre un tour des plus dramatiques qui soient)

Ne jamais condamner sans comprendre

Vulcain n’a jamais vécu avec des enfants (ni dans son élevage, ni chez ses maîtres) et les approches souvent un peu brusques et trop facilement démonstratives des bambins du quartier ou chez les amis, ne le rassurent vraiment pas.

Un petit enfant court, saute, crie, lance des objets… C’est ainsi qu’il apprend la maîtrise de l’espace et des choses : c’est normal. C’est aussi parfois de cette manière qu’une brusquerie enfantine déclenche une peur chez le chien.

Petit enfant on découvre, on touche, on tire, on tente… C'est ainsi qu'on apprend et qu'on identifie : c'est normal. C'est aussi parfois de cette manière qu’un animal est harcelé.

Devant ces situations, un chien peut commencer par menacer, d’abord de manière discrète (oreilles baissées, grognements) puis de façon un peu plus significative (dents découvertes) : ce qui est tout aussi normal. Si l'enfant comprend la menace et en tient compte en cessant de s’agiter, tout peut bien se passer.
Mais un très jeune enfant ne sait pas encore reconnaître les menaces dans les différentes expressions du chien, et comme il ne modère pas ses actions, l’animal peut passer des menaces à l’agression avec morsure.

Gageons que face à un bambin qui crie fort ou gesticule et le malmène un peu, Vulcain réagira plus vite par des grognements et peut-être une morsure (pour calmer cette agitation enfantine) qu’un de ses congénères qui n’a pas peur du chahut de gamins dont il supporte mieux les débordements.
Cela dit, n’importe quel chien et y compris le plus habitué, n’a pas à endurer les agaceries d’enfants qui ne respecteraient pas, par exemple, son repos ou sa gamelle !
Le plus permissif et le plus paisible des chiens peut légitimement vouloir faire cesser un abus, et cela en grognant et en mordant si sa menace n’est pas entendue, car il n’est pas supposé devoir tout supporter.
C’est aux parents d’apprendre à leur enfant le respect d’un animal et à ne jamais les laisser seuls sans surveillance.
Toute conduite agressive d’un chien ne doit donc pas être considérée comme un comportement isolé, mais comme un élément d’une situation toute entière, qu’il convient toujours de chercher à comprendre.
Considérer par exemple qu’un chien « a simplement mauvais caractère » quand il grogne (souvent ou même occasionnellement) c’est déjà se voiler la face et s’exposer à une agression au moment où l’on ne s’y attendra pas.

Par contre, si l'on s'interroge sur ce qui inconforte l’animal qui menace de la sorte, on se protège d'une première ou nouvelle morsure dans les mêmes circonstances, et l'on participe à rendre fausse l’assertion selon laquelle: un chien qui a mordu, remordra…

Réactions de peur

Les approches avec déplacements rapides et les cris des enfants peuvent faire peur à un chien peu habitué à leur présence. De même leurs étreintes spontanées et embrassades maladroites peuvent être vécues comme des blocages insupportables, qui conduiront l’animal à mordre pour faire cesser cette situation contraignante.
Sa capacité à s’adapter (voire se plier) à ces comportements qui ne lui sont aucunement familiers, ne sera pas aussi grande que celle d’un de ses congénères habitué à mieux gérer sa cohabitation avec des enfants.

Enfants (et adultes aussi): une nécessaire mise en garde

Nous devons tous ajuster nos contacts à la familiarité dans laquelle on est (ou pas) avec un chien, à sa morphologie robuste ou délicate, ainsi qu’à son âge (un chien délicat ou âgé peut réagir vivement sous la douleur d’une simple caresse).
Sur tous ces aspects, les enfants doivent être mis en garde précocement et pas question d’aller caresser le chien du voisin et encore moins étreindre un chien croisé en balade comme celui de la famille !
L’absence de toucher et l’approche neutre mettent adulte ou enfant à l’abri des morsures, pour aborder les chiens peu ou pas connus (surtout les peureux !)
La plus grande réserve ou neutralité est préférable en attendant de savoir si l’animal est confiant ou craintif d’une part, et s’il est animé lui-même d’une envie d’entrer en contact ou pas.
Danièle Mirat
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