Aboiements

Les aboiements sont une nuisance sonore pour le maître et l’entourage, et bien souvent source de conflit de voisinage. Cependant, l’aboiement est un comportement naturel pour le chien puisqu’il fait partie de ses moyens de communication.

Si certains aboiements sont légitimes (fonction d’alerte pour le chien qui garde, appel au jeu…), d’autres nous paraissent tout à fait intempestifs et l’on tente de les faire cesser à tout prix à l’aide de divers moyens répressifs, dont les colliers électriques, vibreurs, à ultrasons, à jet d’air ou à la citronnelle.... Ces aboiements sont pourtant l’expression d’un ressenti du chien, en tentant de les réprimer de cette façon, on nie l’état d’angoisse, voire de détresse de son chien.

En s’attachant au contraire à déterminer et à comprendre les causes de ces aboiements qui peuvent être multiples : frustration, angoisse de solitude, sur-stimulation, excitation excessive… nous pourrons réduire considérablement voire faire cesser ces aboiements en respectant le bien-être de l’animal.

Aboiements : nuisances sonores ou communication ?



Parmi les quelques 8 millions de chiens qui vivent en France, plus de 3 millions se situent en zone urbaine. Les aboiements comptent pour 35% des nuisances dues au bruit et le tiers des abandons de chiens aurait pour origine l’aboiement intempestif que le maître ne peut empêcher et qui entraine des conflits de voisinage. Ce phénomène est donc une importante source de problèmes pour les propriétaires de chiens en milieu urbain.

Bien loin de ces considérations de nuisance, l’aboiement est un comportement naturel pour le chien puisqu’il fait partie de ses moyens de communication. Le chien utilise de nombreuses vocalises pour communiquer avec ses congénères : aboiement, grognement, hurlement, gémissement, jappement... Selon leur type, les vocalises expriment l’état émotionnel du chien ; de type aigu, elles expriment la peur, la douleur, l’invitation au jeu ; de type grave, elles sont destinées à prévenir, à menacer, elles expriment l’irritation, une possible agression.

Depuis sa domestication, l’homme a utilisé le chien dans des fonctions de chasse, de garde ou de défense, les aboiements étant alors fort utiles pour prévenir ou menacer. Mais voilà qu’aujourd’hui, notre chien devenu un simple compagnon sans mission à remplir, se révèle être bien gênant lorsqu’il aboie de façon répétée, sans qu’on comprenne toujours pourquoi : « Mais qu’est-ce qu’il a ce chien à aboyer sans cesse ?? !! »

Outre la fonction d’alerte et de communication, les aboiements répétés et intempestifs peuvent être un signe d’anxiété, de détresse (angoisse de solitude), de peur, de frustration et expriment les émotions du chien.

Les méthodes proposées pour faire cesser les aboiements sont de type répressives : punitions, enfermement, colliers électriques, vibreurs, à ultrasons, à jet d’air qui envoient une impulsion à chaque aboiement, appareils à jet de citronnelle qui expulsent un répulsif auquel le chien ne peut se soustraire et cela bien après qu’il ait aboyé.

Ces méthodes répressives apportent souvent un effet immédiat sur le comportement gênant du chien, mais ne tiennent aucun compte du stress subi par l’animal ni des émotions que celui-ci exprime. Elles occultent les conséquences possibles d’une telle répression des émotions. Agir sur le symptôme sans en chercher les causes, exposer l’animal à un stress répété et prolongé, peut faire surgir d’autres comportements de peur, de destruction de l’environnement, d’agressivité.

Il a été notamment démontré que les chiens ayant reçu des chocs électriques ont appris que la présence de leur maître annonçait la réception de chocs. Le bien-être de ces chiens en présence de leur maître et peut-être aussi en d’autres circonstances est donc fortement compromis. Des problèmes d’ordre technique peuvent également survenir : certains systèmes ne permettent pas d’ajuster l’intensité du choc électrique à la taille ou à l’état de santé de l’animal, de plus le collier est susceptible de se dérégler et d’infliger des chocs de façon excessive.

Si les préoccupations des maitres face à des nuisances sonores non acceptables pour l’entourage sont bien légitimes, il est indispensable de prendre en considération le bien-être de notre compagnon à 4 pattes. Pour cela, plutôt que de se tourner immédiatement vers des moyens répressifs, adoptons une démarche plus constructive :

déterminer les causes exactes et les circonstances de ces aboiements,
rechercher ce qui, dans l’environnement du chien, vient renforcer ce comportement,
examiner en détail les possibilités de soustraire le chien aux stimuli qui déclenchent les aboiements, chercher les aménagements possibles et les mettre en place.
Si ces aménagements ne sont pas suffisants, faites appel à un comportementaliste professionnel qui saura vous aider à contrôler ce problème, dans le respect des émotions de votre brave toutou !

Sylvie Chantre

Aboiements : une méthode de contrôle non répressive

http://www.comportementaliste-azur.com/aboiements%20methode%20controle.htm