L'éthologie
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L'éthologie
Science qui a pour objet, l'étude du comportement d'un être vivant dans son milieu naturel.
En cherchant le sens d’un comportement, sa finalité, son intentionnalité, on le rend cohérent, et donner une cohérence, est un mécanisme fondamental de tranquillisation » Boris Cyrulnik ("Mémoire de singe et paroles d'Homme" éd. Hachette)
On entend par comportement, tout acte moteur, manière d'être, d'agir, tout mouvement, attitude, émission chimique ou sonore, nés d'une stimulation à l'intérieur de son propre organisme ou venant de son environnement extérieur.
Cet acte moteur, attitude, émission chimique ou sonore venant signifier: «le monde qui m'entoure et les êtres qui le peuplent, m'intéressent, m'attirent mais me font peur, cela modifie ma biologie, alors je cherche à agir sur cet environnement en vue de maintenir mon équilibre intérieur». Tout comportement est donc toujours une réponse adaptative devant ce qui est vécu par un individu.
On distingue deux grands groupes de comportements: les comportements instinctifs (innés), et les comportements d'adaptation qui eux sont acquis par apprentissage.
Les comportements instinctifs sont très peu nombreux et concernent la survie de l'individu et de son espèce; ils s'organisent autour des besoins primordiaux: faim, soif, reproduction.
Ex:) Pour le loup, la faim va déclencher le comportement alimentaire d'un prédateur, c'est à dire chasser, tuer, manger. L'instinct de reproduction va déclencher la recherche de partenaire sexuel, l'accouplement et la mise bas.
Pour le chien de la famille que son environnement humain a modelé à ses manières de vivre, la faim va plutôt déclencher maintenant un comportement de quémande. Quant à son instinct de reproduction, il sera soit exploité, voire surexploité dans le cas de l'élevage, soit réprimé ou carrément condamné.
Tous les autres comportements, les comportements sociaux propres à chaque espèce, devront être appris au contact des parents et de la fratrie. De même pour les comportements sociaux entre espèces différentes (ex: l'espèce humaine, l'espèce féline, etc.) qui nécessitent d'en faire l'apprentissage par des contacts précoces.
Une espèce est dite sociale, si la rencontre de plusieurs individus dans un espace donné est un événement régulier et non fortuit, c’est à dire si ces individus vivent durablement en couple, en famille, en groupes structurés; groupes se caractérisant par l'existence d'une hiérarchie sociale entre leurs membres et interagissant essentiellement entre eux.
C’est le cas de l’espèce humaine, ainsi que des deux représentants de l'espèce des canidés qui nous intéressent ici: le loup et ses descendants, nos chiens familiers; chacun pouvant former des groupes sociaux dont les membres sont capables de se reconnaître individuellement.
Voilà un point commun qui leur offre dès le départ, la possibilité de vivre ensemble.
Encore faut-il pour ces deux espèces, acquérir les bonnes manières sociales par des contacts précoces et spécifiques au cours de tranches de la vie, appelées phases de socialisation.
Dès sa naissance, pour l'animal comme pour l'homme, le premier objet à construire est l'individu lui-même.
A ce stade, le cerveau toujours en développement, est immature et d'une grande plasticité. Hormis des cellules nerveuses (neurones) à l'activité autonome, et d'autres transitoires (utiles pour assurer les réflexes des nouveaux nés) une majorité de neurones se trouveront mis en activité par les stimulations de l'environnement, reçues de tous les organes des sens. Des contacts corporels, de la lumière, des bruits, des odeurs, puis des interactions avec les congénères, et autres espèces vont forger, sculpter et programmer richement ce cerveau.
Pas de stimuli extérieurs à lui-même, résultat: pas de capacités motrices, tactiles, visuelles, auditives, olfactives, performantes; pas de capacité à connaître et ensuite reconnaître les siens, non plus que de capacités à communiquer aisément et efficacement.
Ainsi, par exemple, pour le bébé, le sourire pour devenir un moyen de communication nécessite un apprentissage (la réaction de la maman)
Pour tout animal, il y a un "âge critique de socialisation"; période pendant laquelle la richesse des stimulations de tous ordres va façonner le cerveau (+ de sollicitations et stimulations conduisant à + de connexions neuronales), et préparer le jeune animal, au fur et à mesure du perfectionnement de ses capacités sensorielles et motrices, à se familiariser avec son monde, c'est à dire à l'apprendre.
C'est la période dite de l'empreinte - ou imprégnation- où tout acquis sera très durable et quasi irréversible. C'est cette irréversibilité de l'empreinte qui peut faire par exemple, qu'un jeune d'une espèce élevé par des parents adoptifs d'une autre espèce, ne reconnaisse plus ensuite les siens, jusque dans ses préférences sexuelles futures.
Dès après la naissance, cette période dite sensible, ne dure que quelques heures, quelques semaines, ou quelques mois suivant l'espèce animale, deux à trois ans chez l'homme. Ce sont comme des fenêtres qui s'ouvrent à ce moment pour faciliter un apprentissage, une fois les fenêtres refermées il est presque toujours trop tard.
C'est ce phénomène de l'empreinte, étudié par Konrad Lorenz sur ses oies et canetons, qui fit connaître au grand public, ce célèbre éthologiste.
Danièle Mirat
http://www.communicanis.com
En cherchant le sens d’un comportement, sa finalité, son intentionnalité, on le rend cohérent, et donner une cohérence, est un mécanisme fondamental de tranquillisation » Boris Cyrulnik ("Mémoire de singe et paroles d'Homme" éd. Hachette)
On entend par comportement, tout acte moteur, manière d'être, d'agir, tout mouvement, attitude, émission chimique ou sonore, nés d'une stimulation à l'intérieur de son propre organisme ou venant de son environnement extérieur.
Cet acte moteur, attitude, émission chimique ou sonore venant signifier: «le monde qui m'entoure et les êtres qui le peuplent, m'intéressent, m'attirent mais me font peur, cela modifie ma biologie, alors je cherche à agir sur cet environnement en vue de maintenir mon équilibre intérieur». Tout comportement est donc toujours une réponse adaptative devant ce qui est vécu par un individu.
On distingue deux grands groupes de comportements: les comportements instinctifs (innés), et les comportements d'adaptation qui eux sont acquis par apprentissage.
Les comportements instinctifs sont très peu nombreux et concernent la survie de l'individu et de son espèce; ils s'organisent autour des besoins primordiaux: faim, soif, reproduction.
Ex:) Pour le loup, la faim va déclencher le comportement alimentaire d'un prédateur, c'est à dire chasser, tuer, manger. L'instinct de reproduction va déclencher la recherche de partenaire sexuel, l'accouplement et la mise bas.
Pour le chien de la famille que son environnement humain a modelé à ses manières de vivre, la faim va plutôt déclencher maintenant un comportement de quémande. Quant à son instinct de reproduction, il sera soit exploité, voire surexploité dans le cas de l'élevage, soit réprimé ou carrément condamné.
Tous les autres comportements, les comportements sociaux propres à chaque espèce, devront être appris au contact des parents et de la fratrie. De même pour les comportements sociaux entre espèces différentes (ex: l'espèce humaine, l'espèce féline, etc.) qui nécessitent d'en faire l'apprentissage par des contacts précoces.
Une espèce est dite sociale, si la rencontre de plusieurs individus dans un espace donné est un événement régulier et non fortuit, c’est à dire si ces individus vivent durablement en couple, en famille, en groupes structurés; groupes se caractérisant par l'existence d'une hiérarchie sociale entre leurs membres et interagissant essentiellement entre eux.
C’est le cas de l’espèce humaine, ainsi que des deux représentants de l'espèce des canidés qui nous intéressent ici: le loup et ses descendants, nos chiens familiers; chacun pouvant former des groupes sociaux dont les membres sont capables de se reconnaître individuellement.
Voilà un point commun qui leur offre dès le départ, la possibilité de vivre ensemble.
Encore faut-il pour ces deux espèces, acquérir les bonnes manières sociales par des contacts précoces et spécifiques au cours de tranches de la vie, appelées phases de socialisation.
Dès sa naissance, pour l'animal comme pour l'homme, le premier objet à construire est l'individu lui-même.
A ce stade, le cerveau toujours en développement, est immature et d'une grande plasticité. Hormis des cellules nerveuses (neurones) à l'activité autonome, et d'autres transitoires (utiles pour assurer les réflexes des nouveaux nés) une majorité de neurones se trouveront mis en activité par les stimulations de l'environnement, reçues de tous les organes des sens. Des contacts corporels, de la lumière, des bruits, des odeurs, puis des interactions avec les congénères, et autres espèces vont forger, sculpter et programmer richement ce cerveau.
Pas de stimuli extérieurs à lui-même, résultat: pas de capacités motrices, tactiles, visuelles, auditives, olfactives, performantes; pas de capacité à connaître et ensuite reconnaître les siens, non plus que de capacités à communiquer aisément et efficacement.
Ainsi, par exemple, pour le bébé, le sourire pour devenir un moyen de communication nécessite un apprentissage (la réaction de la maman)
Pour tout animal, il y a un "âge critique de socialisation"; période pendant laquelle la richesse des stimulations de tous ordres va façonner le cerveau (+ de sollicitations et stimulations conduisant à + de connexions neuronales), et préparer le jeune animal, au fur et à mesure du perfectionnement de ses capacités sensorielles et motrices, à se familiariser avec son monde, c'est à dire à l'apprendre.
C'est la période dite de l'empreinte - ou imprégnation- où tout acquis sera très durable et quasi irréversible. C'est cette irréversibilité de l'empreinte qui peut faire par exemple, qu'un jeune d'une espèce élevé par des parents adoptifs d'une autre espèce, ne reconnaisse plus ensuite les siens, jusque dans ses préférences sexuelles futures.
Dès après la naissance, cette période dite sensible, ne dure que quelques heures, quelques semaines, ou quelques mois suivant l'espèce animale, deux à trois ans chez l'homme. Ce sont comme des fenêtres qui s'ouvrent à ce moment pour faciliter un apprentissage, une fois les fenêtres refermées il est presque toujours trop tard.
C'est ce phénomène de l'empreinte, étudié par Konrad Lorenz sur ses oies et canetons, qui fit connaître au grand public, ce célèbre éthologiste.
Danièle Mirat
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Dernière édition par Christine le Lun 22 Aoû - 17:00, édité 1 fois
Re: L'éthologie
Éthologie du chien familier
Au commencement est l'attachement.
Comme on va le voir, le rôle de l'éleveur ou de la famille de naissance d'un chiot, est fondamental.
La tâche d'élever des chiots ne s'improvise pas et la connaissance de ce qui se joue dans leurs 8 premières semaines de vie, prépare à comprendre comment, par ignorance ou négligence, on peut produire de jeunes animaux mal socialisés, et mal préparés à vivre dans leur future famille (craintifs, réactifs..)
Le premier objet d'attachement du chiot est sa mère
Dès sa naissance le chiot est senti et touché par sa mère, il la sent et la touche, il se familiarise avec elle.
Son absence prolongée entraîne la détresse du chiot.
Là est le commencement de l'attachement réciproque, où se tisse ce lien privilégié apaisant, qui permet la construction de l'être ; c’est pour le chiot, de même nécessité pour vivre que boire et manger.
Sans attachement il dépérirait puis mourrait.
Première phase de socialisation: les premières acquisitions
Bientôt le chiot voit sa mère (entre le 10ème et le 14ème jour), il l'entend (entre le 14ème et le 21ème jour) et commence à la percevoir comme un être distinct.
Au cours de cette période une interaction spontanée entre le chiot et sa mère, concourt à mettre en place ce qui sera plus tard la posture de soumission, acquisition indispensable pour la vie sociale future.
Jusqu’à l’âge d’environ 4 semaines, le chiot ne peut faire ses besoins seul car les voies nerveuses correspondantes ne sont pas encore fonctionnelles. En attendant que ce réflexe périnéal se mette en place, c’est la chienne qui provoque l’élimination des urines et excréments. Pour cela, d’un coup de nez elle fait se retourner son chiot sur le côté, stimule en la léchant, la région périnéale (entre l’anus et l’appareil génital) obtient et nettoie les produits d’élimination.
Vers la 5ème semaine, la tétée devenant trop douloureuse, la mère grogne et repousse ses chiots à coups de dents maîtrisés; le chiot tente de l'apaiser en se mettant sur le dos, reprenant la posture qui la faisait le lécher pour obtenir l'élimination, alors que pourtant il peut faire seul ses besoins.
Plus tard, le chiot adopte cette posture devant un congénère adulte menaçant, et devenu adulte à son tour, il l’adopte en émettant parfois un peu d’urine, devant un être humain très en colère.
"Simuler" le comportement infantile de posture de stimulation périnéale, va donc servir à tenter d’apaiser un adulte (qui jamais n’attaque un petit) et devient un rituel (le rituel dit: "de soumission"), élément capital dans la communication chez le chien.
Rassuré par la proximité de son premier objet d’attachement (sa mère), le chiot peut, maintenant qu’il voit et entend, commencer l’exploration du monde alentour du nid, et s’essayer aux jeux avec sa fratrie.
C’est la période de l’empreinte ou de l’imprégnation.
Privé d’interactions multiples avec des congénères à ce moment, le chiot risque plus tard d’être mal socialisé aux autres chiens et en conséquence, de les craindre et mal communiquer avec eux.
Les jeux permettent de structurer des comportements sociaux, et de préparer à la future vie sociale du chiot.
Il apprend le contrôle et l’interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats.
Les petites dents de lait pointues infligent des morsures douloureuses qui font crier les assaillis. Ils enseignent aux assaillants à se contrôler et modérer leur ardeur, quand de position d’assaillants ils passent à celle d’assaillis à leur tour.
De même, quand ils se disputent un jouet, les chiots font la découverte et expérimentent ce qu'est la réaction de l'autre. La mère intervient au besoin et participe à ces premiers apprentissages de la vie en groupe. Tout congénère adulte qui se prête de bonne grâce aux jeux du chiot, lui apprend à maîtriser son agressivité en fixant des limites, et là le petit découvre encore un rituel.
En mordillant les babines de l'adulte fâché par son trop d'ardeur, une nouvelle fois il utilise, à des fins d'apaisement, un comportement archaïque: celui de demande de régurgitation de nourriture à la mère.
Plus tard devenu adulte, il pourra utiliser encore ce comportement face à un congénère courroucé, ou transformé en léchage actif et mordillements modérés sur les mains d'un maître irrité.
Pendant ces jeux innocents, comme on le voit, se mettent en place les mécanismes très importants de l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure, et se fait l'apprentissage de la ritualisation des contacts. Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal «tornade» que rien ne sait arrêter.
Les agressions de la mère qui éloigne ses chiots, permettent leur sevrage (vers la 5ème semaine). A un moment donné, quand elle cesse de répondre à toutes leurs sollicitations et prend ses distances, elle force leur détachement, et leur ouvre la possibilité d'étendre leur champ d'exploration.
Au moment du changement alimentaire, si le chiot a la chance de vivre avec d'autres chiens, il découvre que face à la nourriture il y a des règles. Les adultes y compris la mère, mangent d'abord, et font savoir aux chiots, en grognant ou les repoussant qu'ils passeront après.
Seconde phase de socialisation: le chiot fait la découverte du vaste monde, et "apprend les êtres" qui le peuplent.
Fort de ses premières acquisitions, le chiot peut, pour une bonne suite de son développement et de sa socialisation, aborder l'étape nécessaire de la familiarisation à d’autres espèces animales et surtout aux êtres humains , car plus tard il devra vivre et interagir avec eux.
D’où la nécessité (chez l'éleveur ou la famille de naissance), très tôt de manipuler, toucher, caresser le chiot, dans le respect de sa fragilité bien sûr, ainsi que de ses longues périodes de sommeil.
Puis progressivement, entre sa 3ème et 7ème semaine, lui offrir de côtoyer l’environnement humain le plus varié et stimulant possible, sera le gage d’une bonne familiarisation aux formes, bruits et comportements humains.
Ne pas lui permettre de faire ainsi mille découvertes d'humains jeunes, vieux, blancs, noirs, d'animaux, de voitures, de vélos etc.., exposerait au plus grand stress, le chiot qui en ferait l' expérience trop tardive.
Durant cette période de forte attraction sociale pour lui, il apprend en l’expérimentant à catégoriser le monde: le familier, en figures et objets que plus tard il ne craindra pas ; ou à l’inverse, le non familier, en formes non connues et redoutées, auxquelles, devenu adulte, il peinera à s’accoutumer, ou voudra éviter, fuyant toute situation nouvelle.
En bref, cette période de socialisation est capitale pour le chiot, et plus les expériences seront pour lui riches et multiples, plus l’animal sera bien équilibré à l’âge adulte.
Se déplacer en voiture, frôler l’aspirateur, ou le lave-linge à la maison, fréquenter le chien ou le chat du voisin, voir fondre sur soi un bambin à vélo ou en rollers, ne seront pas des épreuves, mais le banal quotidien d’un chien moyen.
Au long de ces quelques semaines, le chiot a découvert que tout comportement, les siens comme ceux des autres, sont éléments de communication. Cela en faisant l'expérience de l'état émotionnel de l'autre, en apprenant à discerner ces différents états, et à influer dessus par une adaptation de ses propres comportements.
Il est prêt pour la grande aventure de la communication.
Danièle Mirat
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Au commencement est l'attachement.
Comme on va le voir, le rôle de l'éleveur ou de la famille de naissance d'un chiot, est fondamental.
La tâche d'élever des chiots ne s'improvise pas et la connaissance de ce qui se joue dans leurs 8 premières semaines de vie, prépare à comprendre comment, par ignorance ou négligence, on peut produire de jeunes animaux mal socialisés, et mal préparés à vivre dans leur future famille (craintifs, réactifs..)
Le premier objet d'attachement du chiot est sa mère
Dès sa naissance le chiot est senti et touché par sa mère, il la sent et la touche, il se familiarise avec elle.
Son absence prolongée entraîne la détresse du chiot.
Là est le commencement de l'attachement réciproque, où se tisse ce lien privilégié apaisant, qui permet la construction de l'être ; c’est pour le chiot, de même nécessité pour vivre que boire et manger.
Sans attachement il dépérirait puis mourrait.
Première phase de socialisation: les premières acquisitions
Bientôt le chiot voit sa mère (entre le 10ème et le 14ème jour), il l'entend (entre le 14ème et le 21ème jour) et commence à la percevoir comme un être distinct.
Au cours de cette période une interaction spontanée entre le chiot et sa mère, concourt à mettre en place ce qui sera plus tard la posture de soumission, acquisition indispensable pour la vie sociale future.
Jusqu’à l’âge d’environ 4 semaines, le chiot ne peut faire ses besoins seul car les voies nerveuses correspondantes ne sont pas encore fonctionnelles. En attendant que ce réflexe périnéal se mette en place, c’est la chienne qui provoque l’élimination des urines et excréments. Pour cela, d’un coup de nez elle fait se retourner son chiot sur le côté, stimule en la léchant, la région périnéale (entre l’anus et l’appareil génital) obtient et nettoie les produits d’élimination.
Vers la 5ème semaine, la tétée devenant trop douloureuse, la mère grogne et repousse ses chiots à coups de dents maîtrisés; le chiot tente de l'apaiser en se mettant sur le dos, reprenant la posture qui la faisait le lécher pour obtenir l'élimination, alors que pourtant il peut faire seul ses besoins.
Plus tard, le chiot adopte cette posture devant un congénère adulte menaçant, et devenu adulte à son tour, il l’adopte en émettant parfois un peu d’urine, devant un être humain très en colère.
"Simuler" le comportement infantile de posture de stimulation périnéale, va donc servir à tenter d’apaiser un adulte (qui jamais n’attaque un petit) et devient un rituel (le rituel dit: "de soumission"), élément capital dans la communication chez le chien.
Rassuré par la proximité de son premier objet d’attachement (sa mère), le chiot peut, maintenant qu’il voit et entend, commencer l’exploration du monde alentour du nid, et s’essayer aux jeux avec sa fratrie.
C’est la période de l’empreinte ou de l’imprégnation.
Privé d’interactions multiples avec des congénères à ce moment, le chiot risque plus tard d’être mal socialisé aux autres chiens et en conséquence, de les craindre et mal communiquer avec eux.
Les jeux permettent de structurer des comportements sociaux, et de préparer à la future vie sociale du chiot.
Il apprend le contrôle et l’interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats.
Les petites dents de lait pointues infligent des morsures douloureuses qui font crier les assaillis. Ils enseignent aux assaillants à se contrôler et modérer leur ardeur, quand de position d’assaillants ils passent à celle d’assaillis à leur tour.
De même, quand ils se disputent un jouet, les chiots font la découverte et expérimentent ce qu'est la réaction de l'autre. La mère intervient au besoin et participe à ces premiers apprentissages de la vie en groupe. Tout congénère adulte qui se prête de bonne grâce aux jeux du chiot, lui apprend à maîtriser son agressivité en fixant des limites, et là le petit découvre encore un rituel.
En mordillant les babines de l'adulte fâché par son trop d'ardeur, une nouvelle fois il utilise, à des fins d'apaisement, un comportement archaïque: celui de demande de régurgitation de nourriture à la mère.
Plus tard devenu adulte, il pourra utiliser encore ce comportement face à un congénère courroucé, ou transformé en léchage actif et mordillements modérés sur les mains d'un maître irrité.
Pendant ces jeux innocents, comme on le voit, se mettent en place les mécanismes très importants de l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure, et se fait l'apprentissage de la ritualisation des contacts. Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal «tornade» que rien ne sait arrêter.
Les agressions de la mère qui éloigne ses chiots, permettent leur sevrage (vers la 5ème semaine). A un moment donné, quand elle cesse de répondre à toutes leurs sollicitations et prend ses distances, elle force leur détachement, et leur ouvre la possibilité d'étendre leur champ d'exploration.
Au moment du changement alimentaire, si le chiot a la chance de vivre avec d'autres chiens, il découvre que face à la nourriture il y a des règles. Les adultes y compris la mère, mangent d'abord, et font savoir aux chiots, en grognant ou les repoussant qu'ils passeront après.
Seconde phase de socialisation: le chiot fait la découverte du vaste monde, et "apprend les êtres" qui le peuplent.
Fort de ses premières acquisitions, le chiot peut, pour une bonne suite de son développement et de sa socialisation, aborder l'étape nécessaire de la familiarisation à d’autres espèces animales et surtout aux êtres humains , car plus tard il devra vivre et interagir avec eux.
D’où la nécessité (chez l'éleveur ou la famille de naissance), très tôt de manipuler, toucher, caresser le chiot, dans le respect de sa fragilité bien sûr, ainsi que de ses longues périodes de sommeil.
Puis progressivement, entre sa 3ème et 7ème semaine, lui offrir de côtoyer l’environnement humain le plus varié et stimulant possible, sera le gage d’une bonne familiarisation aux formes, bruits et comportements humains.
Ne pas lui permettre de faire ainsi mille découvertes d'humains jeunes, vieux, blancs, noirs, d'animaux, de voitures, de vélos etc.., exposerait au plus grand stress, le chiot qui en ferait l' expérience trop tardive.
Durant cette période de forte attraction sociale pour lui, il apprend en l’expérimentant à catégoriser le monde: le familier, en figures et objets que plus tard il ne craindra pas ; ou à l’inverse, le non familier, en formes non connues et redoutées, auxquelles, devenu adulte, il peinera à s’accoutumer, ou voudra éviter, fuyant toute situation nouvelle.
En bref, cette période de socialisation est capitale pour le chiot, et plus les expériences seront pour lui riches et multiples, plus l’animal sera bien équilibré à l’âge adulte.
Se déplacer en voiture, frôler l’aspirateur, ou le lave-linge à la maison, fréquenter le chien ou le chat du voisin, voir fondre sur soi un bambin à vélo ou en rollers, ne seront pas des épreuves, mais le banal quotidien d’un chien moyen.
Au long de ces quelques semaines, le chiot a découvert que tout comportement, les siens comme ceux des autres, sont éléments de communication. Cela en faisant l'expérience de l'état émotionnel de l'autre, en apprenant à discerner ces différents états, et à influer dessus par une adaptation de ses propres comportements.
Il est prêt pour la grande aventure de la communication.
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