La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique.
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La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique.
Le Stress d'Effort et ses Conséquences chez le Chien
1/ Les clés de la performance
Durant les vingt dernières années la connaissance des phénomènes biologiques en cause durant l’effort physique et/ou mental chez le chien a grandement progressé. Accumulés au fil des ans, ces données ont permis de faire évoluer l’ensemble des méthodes de préparation de l’animal d’un empirisme parfois éclairé vers une approche concrète de plus en plus rationnelle et fondée, tout en conservant au chien cette variabilité comportementale qui le rend si attachant et passionnant.
La connaissance des bases physiologiques très différentes qui régissent l’effort bref et intense ou l’exercice de stricte endurance, ainsi que celle des leviers organiques qui président à la réunion de qualité aussi opposées que force, résistance, endurance, vitesse, motivation, psychisme ou proprioception, permettent aujourd’hui de mieux définir ce que sont les clefs biologiques d’une performance de travail optimale chez le chien.
Quatre éléments constituent la base de la réussite :
- la sélection génétique qui, à l’opposé des autres grandes espèces animales domestiques, n’a pas encore chez le chien de travail connu sa révolution des méthodes et techniques d’amélioration génétique. Si elle porte sur certaines aptitudes physiques ou comportementales, entraînant la divergence typologique « beauté-travail » bien connue, elle se doit d’affiner son approche scientifique de l’héritabilité des caractères utilitaires, peut-être par le biais de véritables index de performance.
- la motivation du chien pour son travail, élément fondamental dont on ne connaît malheureusement pas encore les parts qui reviennent à l’inné et à l’acquis, mais qui passe indéniablement par une meilleure prise en compte de la relation homme-chien.
- l’entraînement physique et spécifique, car outre la répétition et l’appréhension des gestes de ce que sera son travail (olfaction, garde, aide…), le chien de travail doit être considéré comme un véritable athlète. Dans sa définition de base « entraînement » signifie « préparation physique, technico-tactique, intellectuelle et morale de l’athlète à l’aide d’exercices physiques ». Appliquée au chien, cette définition doit amener à décrire des suites d’exercices qui seront demandés par le maître à son ou ses chiens, dans un climat psychologique de confiance qui veillera à préserver l’approche ludique afin d’entretenir la motivation du chien.
- la nutrition, qui devra permettre à l’organisme du chien de faire face à une dépense énergétique accrue, modifiée qualitativement, et à un stress biologique à la fois organique et psychologique lui-même inducteur de besoins nutritionnels très spécifiques.
Ainsi conduit et préparé, l’effort demandé au chien pourra en certaines conditions être la clause d’affections pathologiques spécifiques qu’il convient de connaître : si le vétérinaire se devra de pouvoir les traiter, autant que faire se peut, sans compromettre la performance future de l’animal, il incombe au conducteur cynotechnique de les prévenir de la manière la plus efficace qui soit. Envisagée ainsi, la prévention devient le seul moyen non pas d’améliorer la performance du chien, mais bien de maintenir celle-ci à un niveau opérationnel qui garantisse la carrière de ce dernier dans une espérance de vie active accrue.
2/ Bases physiologiques de l’effort physique
Le travail physique ou la compétition sportive sont, pour le chien, inducteurs de modifications du fonctionnement physiologique de son organisme qui sont importantes à comprendre pour son utilisateur, mais très difficiles à résumer en quelques lignes. Cette meilleure compréhension doit permettre à ce dernier de mieux préparer son ou ses chiens à une compétition ou aux phases de travail, en prévenant de manière optimale les éventuelles affections pathologiques qui pourraient survenir.
Métabolisme de l’effort
On appelle métabolisme l’ensemble des réactions chimiques et biologiques qui permettent aux éléments de base d’un organe ou d’un organisme, les cellules, de fonctionner. Dans ce domaine, le travail musculaire requiert avant tout de l’énergie, laquelle lui sera fournie par l’alimentation et par les réserves que l’animal constitue au niveau de son tissu adipeux (masse grasse). Mais en fonction du type d’effort demandé, la source d’énergie utilisée va varier (glucides stockés dans les muscles et le foie pour les efforts très courts et très intenses, lipides –matières grasses- pour les efforts moins intenses et dits « longs »- de fait dès que le travail demandé dépasse quelques dizaines de secondes-). Très schématiquement, seul l’effort long (dit d’endurance, même si ce métabolisme si efficace pour le chien au bout de 30 secondes de travail) va nécessiter un apport d’oxygène, via la respiration, pour permettre l’oxydation des graisses dans les cellules musculaires (on parle d’aérobiose). A l’inverse, l’effort bref et intense ne demande pas d’oxygène, mais génère l’accumulation dans le muscle d’acide lactique, facteur de fatigue ; après l’exercice, ce denier est lui-même oxydé, nécessitant un afflux d’oxygène qui explique pour partie le halètement du chien post effort (on parle de « dette d’oxygène »).
Mais le travail musculaire, s’il influence très directement la nature et la grandeur du besoin énergétique, retentit également grandement sur l’équilibre global de l’animal par l’intermédiaire du stress physiologique induit.
Notion de rendement énergétique
Au plan énergétique, on pourrait comparer le muscle qui travaille au moteur à explosion de n’importe quel véhicule : de l’énergie chimique y est transformée en énergie mécanique, le plus souvent avec nécessité d’un apport d’oxygène ! Mais le rendement de cette transformation est très faible : de 17 à 18 p100 pour un chien sédentaire, il passera aux environs de 25 p100 seulement chez un chien parfaitement entraîné physiquement ! L’énergie restante est alors transformée en chaleur perdue, qui s’accumule dans le corps de l’animal et doit impérativement être évacuée par celui-ci. Le chien ne transpirant pas, il va s’acquitter de cette tâche vitale (il mourrait en quelques minutes sinon) grâce au halètement, ses cornets nasaux jouant alors le rôle d’un radiateur : le sang y est refroidi par l’air inspiré, et l’air expiré est de ce fait plus chaud. La production accrue de salive participe également à cette nécessaire thermorégulation. Ces phénomènes expliquent :
- le haut risque de coup de chaleur qui existe chez un chien lorsqu’il travaille par temps chaud ;
- l’importance vitale d’une bonne hydratation / réhydratation avant et après effort ;
- la recherche permanente des nutritionnistes vis-à-vis de nutriments capables d’améliorer ces rendements énergétiques, afin en particulier de réduire cette accumulation de chaleur (L. carnitine, acides gras courts, vitamines du groupe B, etc) ;
Adaptations cardiovasculaires et respiratoires
Les adaptations cardiovasculaires et respiratoires à l’effort ont pour objectifs, d’une part, d’assurer l’apport en oxygène et en nutriments nécessaires à l’activité musculaire et, d’autre part, de permettre l’élimination des déchets en particulier le gaz carbonique et la chaleur produites par le métabolisme musculaire. Ces adaptations sont indispensables non seulement à la réalisation d’un travail spécifique dans de bonnes conditions, mais également à la poursuite de l’effort au-delà des premiers instants.
L’organisme va ainsi durant l’effort augmenter son débit cardiaque, lequel peut s’élever de manière considérable et atteindre dix fois son niveau de repos ; la fréquence des battements du cœur pourra monter jusqu’à 200 lors d’un effort long, voire 300 chez un lévrier de course ! On observe également une redistribution de la masse sanguine vers les zones en activité au détriment des zones au repos, ce qui fragilise ces dernières. Les muscles qui travaillent, enfin, sont le siège d’une intense dilatation des vaisseaux sanguins qui les rend plus vulnérables à la constitution d’hématomes lors de traumatismes par choc.
Au plus long terme, après un entraînement quotidien de quatre à cinq semaines, l’organisme du chien va présenter des modifications importantes de son système cardio-vasculaire et respiratoire. Ainsi, ces dernière vont permettre au fil du temps de minimiser l’énergie nécessaire au travail cardiaque, ainsi qu’à développer les capacités de pompe du cœur. Chez des chiens entraînés, la fréquence cardiaque au repos est inférieur à celle des chiens sédentaires et l’arythmie respiratoire plus marquée ; leur volume sanguin est augmenté, ce qui permet une meilleure oxygénation musculaire (augmentation de la fameuse « VO2max », consommation maximale d’oxygène durant l’effort) et accroît la capacité d’endurance. Un entraînement intensif conduit parfois à une hypertrophie du cœur (on parle de syndrome du « cœur de sportif ») qui peut, à terme, fragiliser ce dernier.
Prévention environnementale
Dès lors qu’un chien est sujet à des épisodes diarrhéiques aigus récurrents liés à l’exercice physique, tout doit être mis en œuvre dans son environnement pour réduire autant que faire se peut les sources de stress psychologique ou physique. Mauvaise conception du chenil, comportements humains (conducteur nerveux, stressé, agressif…), entraînements irréguliers et mal conçus, bruits permanents, etc… seront autant d’éléments à proscrire. Enfin, quel que soit le travail demandé, échauffement (sous forme de détente) avant effort et retour au calme après exercice devront être systématiques.
3/ Stress de l’organisme canin au travail
Chez le chien de travail, les stress induits par l’effort physique, la concentration mentale, et les conditions d’environnement sont d’autant plus nuisibles qu’ils se cumulent au niveau de l’organisme de l’animal pour finir par générer des problèmes comportementaux ou pathologiques très spécifiques (modifications neurovégétatives, troubles digestifs, anémie dite « du sportif », perturbations endocriniennes,…).
Qu’est-ce que le stress ?
Des facteurs d’agression très divers, provenant pour la plupart de l’environnement de l’animal, peuvent générer des réactions nuisibles pour lui, dans la mesure où elles dépassent en intensité et/ou fréquence ses réactions biologiques visant à maintenir son équilibre vital. Cette notion peut se résumer par la définition générale suivante : « le stress est le processus par lequel les facteurs de l’environnement surchargent les systèmes de régulation d’un individu et perturbent son état d’adaptation ».
Dans le cas du chien de travail, ces agressions peuvent se situer :
- hors effort : transport, immobilisation trop longue, chenil mal conçu, conducteur trop stressé lui-même, interactions entre congénères, bagarres, etc
- durant le travail : variations thermiques, sensations de douleur, épuisement, milieux hostiles, etc
Des facteurs purement psychiques, tels que l’angoisse pour l’animal de se retrouver devant un public nombreux, ou celle du conducteur cynotechnique responsable direct du travail de son chien, peuvent conduire, par les répétitions de ces situations stressantes, soit à une accoutumance, soit à un accroissement des phénomènes nocifs induits.
Notion de stress oxydatif cellulaire
Lors de l’effort, aux éléments évoqués ci-dessus s’ajoute un phénomène biologique que l’on appelle « stress oxydatif cellulaire » : dans des conditions d’exercice physique intense, en environnement stressant, l’oxygène, ce gaz pourtant indispensable à la vie et au fonctionnement de l’organisme, se met à générer des composés toxiques dénommés radicaux libres. Sortes de micro-météorites disposant d’une très faible durée de vie (quelques millisecondes), ces derniers sont alors responsables de destructions cellulaires qui peuvent se révéler très intenses, et même conduire à la mort sans symptôme du chien (« syndrome mort subite » du chien de traîneau) en l’absence de supplémentation nutritionnelle antioxydante adaptée. Les recherches conduites durant ces dernières années ont clairement démontré que ces radicaux libres étaient impliqués dans de nombreuses affections touchant le chien de travail (pathologies musculaires, articulaires, digestives, voire cardiaques…).
Conséquences du stress induit
Dès lors que le chien est placé dans ces conditions de stress, plusieurs catégories de réactions peuvent se produire ou se cumuler au niveau de son organisme :
- des réactions strictement nerveuses responsables de modifications comportementales ;
- des réactions à la fois nerveuses et hormonales (décharges d’adrénaline) responsables de manifestations organiques (accroissement de la fréquence cardiaque) ;
- des réactions cellulaires (stress oxydatif cellulaire) qui conduisent à une gamme de maladies spécifiques plus large.
Le chien qui subit un phénomène de stress cumulatif va souvent acquérir un comportement d’angoisse qui se manifeste, même en chenil, par des réactions bien connues d’élimination (mictions, défécations répétées), de vocalisation (aboiements, hurlements), et d’autres comportements dont la répétition peut évoquer de véritables stéréotypies (morsure des objets, de la cage de transport, creusement du sol, syndrome de courette, etc).
Outre des maladies spécifiques du stress (syndromes) envisagées par ailleurs (troubles digestifs ou musculaires), le chien peut également réagir d’une manière moins spécifique par des manifestations cliniques telles que tachycardie (élévation de la fréquence cardiaque), polypnée (élévation de la fréquence respiratoire), mydriase (dilatation de la pupille), sialorrhée (hypersalivation) ou élévation de la tension artérielle.
Toujours dans ce cadre aspécifique, un stress cumulatif marqué peut également apparaître chez le chien comme responsable de toux de chenil persistantes, en première analyse imputables à une dépression des défenses immunitaires prédisposant aux infections. Il en va de même de pertes de poils ou d’une diminution de la qualité du pelage, ainsi que de phénomènes chroniques d’hyperconsommation d’eau de boisson au chenil associés à une augmentation des mictions (phénomène qui peut conduire à une maladie grave dénommée « diabète insipide d’effort »).
Prévention du stress
La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique. Elle commence au chenil (architecture, propreté, respect des contraintes comportementales des chiens), et se poursuit par le comportement de l’homme, qui devra s’adapter au caractère du chien et non l’inverse. Un entraînement physique trop intense conduira à des syndromes de surentraînement assimilable aux situations de stress décrites ici. Modalités et moyens de transports, isolation thermique seront également soignés. La nutrition, enfin, revêt un rôle préventif fondamental, en devant apporter au chien en suffisance les protéines de qualité et les nutriments antioxydants nécessaires.
1/ Les clés de la performance
Durant les vingt dernières années la connaissance des phénomènes biologiques en cause durant l’effort physique et/ou mental chez le chien a grandement progressé. Accumulés au fil des ans, ces données ont permis de faire évoluer l’ensemble des méthodes de préparation de l’animal d’un empirisme parfois éclairé vers une approche concrète de plus en plus rationnelle et fondée, tout en conservant au chien cette variabilité comportementale qui le rend si attachant et passionnant.
La connaissance des bases physiologiques très différentes qui régissent l’effort bref et intense ou l’exercice de stricte endurance, ainsi que celle des leviers organiques qui président à la réunion de qualité aussi opposées que force, résistance, endurance, vitesse, motivation, psychisme ou proprioception, permettent aujourd’hui de mieux définir ce que sont les clefs biologiques d’une performance de travail optimale chez le chien.
Quatre éléments constituent la base de la réussite :
- la sélection génétique qui, à l’opposé des autres grandes espèces animales domestiques, n’a pas encore chez le chien de travail connu sa révolution des méthodes et techniques d’amélioration génétique. Si elle porte sur certaines aptitudes physiques ou comportementales, entraînant la divergence typologique « beauté-travail » bien connue, elle se doit d’affiner son approche scientifique de l’héritabilité des caractères utilitaires, peut-être par le biais de véritables index de performance.
- la motivation du chien pour son travail, élément fondamental dont on ne connaît malheureusement pas encore les parts qui reviennent à l’inné et à l’acquis, mais qui passe indéniablement par une meilleure prise en compte de la relation homme-chien.
- l’entraînement physique et spécifique, car outre la répétition et l’appréhension des gestes de ce que sera son travail (olfaction, garde, aide…), le chien de travail doit être considéré comme un véritable athlète. Dans sa définition de base « entraînement » signifie « préparation physique, technico-tactique, intellectuelle et morale de l’athlète à l’aide d’exercices physiques ». Appliquée au chien, cette définition doit amener à décrire des suites d’exercices qui seront demandés par le maître à son ou ses chiens, dans un climat psychologique de confiance qui veillera à préserver l’approche ludique afin d’entretenir la motivation du chien.
- la nutrition, qui devra permettre à l’organisme du chien de faire face à une dépense énergétique accrue, modifiée qualitativement, et à un stress biologique à la fois organique et psychologique lui-même inducteur de besoins nutritionnels très spécifiques.
Ainsi conduit et préparé, l’effort demandé au chien pourra en certaines conditions être la clause d’affections pathologiques spécifiques qu’il convient de connaître : si le vétérinaire se devra de pouvoir les traiter, autant que faire se peut, sans compromettre la performance future de l’animal, il incombe au conducteur cynotechnique de les prévenir de la manière la plus efficace qui soit. Envisagée ainsi, la prévention devient le seul moyen non pas d’améliorer la performance du chien, mais bien de maintenir celle-ci à un niveau opérationnel qui garantisse la carrière de ce dernier dans une espérance de vie active accrue.
2/ Bases physiologiques de l’effort physique
Le travail physique ou la compétition sportive sont, pour le chien, inducteurs de modifications du fonctionnement physiologique de son organisme qui sont importantes à comprendre pour son utilisateur, mais très difficiles à résumer en quelques lignes. Cette meilleure compréhension doit permettre à ce dernier de mieux préparer son ou ses chiens à une compétition ou aux phases de travail, en prévenant de manière optimale les éventuelles affections pathologiques qui pourraient survenir.
Métabolisme de l’effort
On appelle métabolisme l’ensemble des réactions chimiques et biologiques qui permettent aux éléments de base d’un organe ou d’un organisme, les cellules, de fonctionner. Dans ce domaine, le travail musculaire requiert avant tout de l’énergie, laquelle lui sera fournie par l’alimentation et par les réserves que l’animal constitue au niveau de son tissu adipeux (masse grasse). Mais en fonction du type d’effort demandé, la source d’énergie utilisée va varier (glucides stockés dans les muscles et le foie pour les efforts très courts et très intenses, lipides –matières grasses- pour les efforts moins intenses et dits « longs »- de fait dès que le travail demandé dépasse quelques dizaines de secondes-). Très schématiquement, seul l’effort long (dit d’endurance, même si ce métabolisme si efficace pour le chien au bout de 30 secondes de travail) va nécessiter un apport d’oxygène, via la respiration, pour permettre l’oxydation des graisses dans les cellules musculaires (on parle d’aérobiose). A l’inverse, l’effort bref et intense ne demande pas d’oxygène, mais génère l’accumulation dans le muscle d’acide lactique, facteur de fatigue ; après l’exercice, ce denier est lui-même oxydé, nécessitant un afflux d’oxygène qui explique pour partie le halètement du chien post effort (on parle de « dette d’oxygène »).
Mais le travail musculaire, s’il influence très directement la nature et la grandeur du besoin énergétique, retentit également grandement sur l’équilibre global de l’animal par l’intermédiaire du stress physiologique induit.
Notion de rendement énergétique
Au plan énergétique, on pourrait comparer le muscle qui travaille au moteur à explosion de n’importe quel véhicule : de l’énergie chimique y est transformée en énergie mécanique, le plus souvent avec nécessité d’un apport d’oxygène ! Mais le rendement de cette transformation est très faible : de 17 à 18 p100 pour un chien sédentaire, il passera aux environs de 25 p100 seulement chez un chien parfaitement entraîné physiquement ! L’énergie restante est alors transformée en chaleur perdue, qui s’accumule dans le corps de l’animal et doit impérativement être évacuée par celui-ci. Le chien ne transpirant pas, il va s’acquitter de cette tâche vitale (il mourrait en quelques minutes sinon) grâce au halètement, ses cornets nasaux jouant alors le rôle d’un radiateur : le sang y est refroidi par l’air inspiré, et l’air expiré est de ce fait plus chaud. La production accrue de salive participe également à cette nécessaire thermorégulation. Ces phénomènes expliquent :
- le haut risque de coup de chaleur qui existe chez un chien lorsqu’il travaille par temps chaud ;
- l’importance vitale d’une bonne hydratation / réhydratation avant et après effort ;
- la recherche permanente des nutritionnistes vis-à-vis de nutriments capables d’améliorer ces rendements énergétiques, afin en particulier de réduire cette accumulation de chaleur (L. carnitine, acides gras courts, vitamines du groupe B, etc) ;
Adaptations cardiovasculaires et respiratoires
Les adaptations cardiovasculaires et respiratoires à l’effort ont pour objectifs, d’une part, d’assurer l’apport en oxygène et en nutriments nécessaires à l’activité musculaire et, d’autre part, de permettre l’élimination des déchets en particulier le gaz carbonique et la chaleur produites par le métabolisme musculaire. Ces adaptations sont indispensables non seulement à la réalisation d’un travail spécifique dans de bonnes conditions, mais également à la poursuite de l’effort au-delà des premiers instants.
L’organisme va ainsi durant l’effort augmenter son débit cardiaque, lequel peut s’élever de manière considérable et atteindre dix fois son niveau de repos ; la fréquence des battements du cœur pourra monter jusqu’à 200 lors d’un effort long, voire 300 chez un lévrier de course ! On observe également une redistribution de la masse sanguine vers les zones en activité au détriment des zones au repos, ce qui fragilise ces dernières. Les muscles qui travaillent, enfin, sont le siège d’une intense dilatation des vaisseaux sanguins qui les rend plus vulnérables à la constitution d’hématomes lors de traumatismes par choc.
Au plus long terme, après un entraînement quotidien de quatre à cinq semaines, l’organisme du chien va présenter des modifications importantes de son système cardio-vasculaire et respiratoire. Ainsi, ces dernière vont permettre au fil du temps de minimiser l’énergie nécessaire au travail cardiaque, ainsi qu’à développer les capacités de pompe du cœur. Chez des chiens entraînés, la fréquence cardiaque au repos est inférieur à celle des chiens sédentaires et l’arythmie respiratoire plus marquée ; leur volume sanguin est augmenté, ce qui permet une meilleure oxygénation musculaire (augmentation de la fameuse « VO2max », consommation maximale d’oxygène durant l’effort) et accroît la capacité d’endurance. Un entraînement intensif conduit parfois à une hypertrophie du cœur (on parle de syndrome du « cœur de sportif ») qui peut, à terme, fragiliser ce dernier.
Prévention environnementale
Dès lors qu’un chien est sujet à des épisodes diarrhéiques aigus récurrents liés à l’exercice physique, tout doit être mis en œuvre dans son environnement pour réduire autant que faire se peut les sources de stress psychologique ou physique. Mauvaise conception du chenil, comportements humains (conducteur nerveux, stressé, agressif…), entraînements irréguliers et mal conçus, bruits permanents, etc… seront autant d’éléments à proscrire. Enfin, quel que soit le travail demandé, échauffement (sous forme de détente) avant effort et retour au calme après exercice devront être systématiques.
3/ Stress de l’organisme canin au travail
Chez le chien de travail, les stress induits par l’effort physique, la concentration mentale, et les conditions d’environnement sont d’autant plus nuisibles qu’ils se cumulent au niveau de l’organisme de l’animal pour finir par générer des problèmes comportementaux ou pathologiques très spécifiques (modifications neurovégétatives, troubles digestifs, anémie dite « du sportif », perturbations endocriniennes,…).
Qu’est-ce que le stress ?
Des facteurs d’agression très divers, provenant pour la plupart de l’environnement de l’animal, peuvent générer des réactions nuisibles pour lui, dans la mesure où elles dépassent en intensité et/ou fréquence ses réactions biologiques visant à maintenir son équilibre vital. Cette notion peut se résumer par la définition générale suivante : « le stress est le processus par lequel les facteurs de l’environnement surchargent les systèmes de régulation d’un individu et perturbent son état d’adaptation ».
Dans le cas du chien de travail, ces agressions peuvent se situer :
- hors effort : transport, immobilisation trop longue, chenil mal conçu, conducteur trop stressé lui-même, interactions entre congénères, bagarres, etc
- durant le travail : variations thermiques, sensations de douleur, épuisement, milieux hostiles, etc
Des facteurs purement psychiques, tels que l’angoisse pour l’animal de se retrouver devant un public nombreux, ou celle du conducteur cynotechnique responsable direct du travail de son chien, peuvent conduire, par les répétitions de ces situations stressantes, soit à une accoutumance, soit à un accroissement des phénomènes nocifs induits.
Notion de stress oxydatif cellulaire
Lors de l’effort, aux éléments évoqués ci-dessus s’ajoute un phénomène biologique que l’on appelle « stress oxydatif cellulaire » : dans des conditions d’exercice physique intense, en environnement stressant, l’oxygène, ce gaz pourtant indispensable à la vie et au fonctionnement de l’organisme, se met à générer des composés toxiques dénommés radicaux libres. Sortes de micro-météorites disposant d’une très faible durée de vie (quelques millisecondes), ces derniers sont alors responsables de destructions cellulaires qui peuvent se révéler très intenses, et même conduire à la mort sans symptôme du chien (« syndrome mort subite » du chien de traîneau) en l’absence de supplémentation nutritionnelle antioxydante adaptée. Les recherches conduites durant ces dernières années ont clairement démontré que ces radicaux libres étaient impliqués dans de nombreuses affections touchant le chien de travail (pathologies musculaires, articulaires, digestives, voire cardiaques…).
Conséquences du stress induit
Dès lors que le chien est placé dans ces conditions de stress, plusieurs catégories de réactions peuvent se produire ou se cumuler au niveau de son organisme :
- des réactions strictement nerveuses responsables de modifications comportementales ;
- des réactions à la fois nerveuses et hormonales (décharges d’adrénaline) responsables de manifestations organiques (accroissement de la fréquence cardiaque) ;
- des réactions cellulaires (stress oxydatif cellulaire) qui conduisent à une gamme de maladies spécifiques plus large.
Le chien qui subit un phénomène de stress cumulatif va souvent acquérir un comportement d’angoisse qui se manifeste, même en chenil, par des réactions bien connues d’élimination (mictions, défécations répétées), de vocalisation (aboiements, hurlements), et d’autres comportements dont la répétition peut évoquer de véritables stéréotypies (morsure des objets, de la cage de transport, creusement du sol, syndrome de courette, etc).
Outre des maladies spécifiques du stress (syndromes) envisagées par ailleurs (troubles digestifs ou musculaires), le chien peut également réagir d’une manière moins spécifique par des manifestations cliniques telles que tachycardie (élévation de la fréquence cardiaque), polypnée (élévation de la fréquence respiratoire), mydriase (dilatation de la pupille), sialorrhée (hypersalivation) ou élévation de la tension artérielle.
Toujours dans ce cadre aspécifique, un stress cumulatif marqué peut également apparaître chez le chien comme responsable de toux de chenil persistantes, en première analyse imputables à une dépression des défenses immunitaires prédisposant aux infections. Il en va de même de pertes de poils ou d’une diminution de la qualité du pelage, ainsi que de phénomènes chroniques d’hyperconsommation d’eau de boisson au chenil associés à une augmentation des mictions (phénomène qui peut conduire à une maladie grave dénommée « diabète insipide d’effort »).
Prévention du stress
La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique. Elle commence au chenil (architecture, propreté, respect des contraintes comportementales des chiens), et se poursuit par le comportement de l’homme, qui devra s’adapter au caractère du chien et non l’inverse. Un entraînement physique trop intense conduira à des syndromes de surentraînement assimilable aux situations de stress décrites ici. Modalités et moyens de transports, isolation thermique seront également soignés. La nutrition, enfin, revêt un rôle préventif fondamental, en devant apporter au chien en suffisance les protéines de qualité et les nutriments antioxydants nécessaires.
Re: La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique.
Brian a dit : "Watch it doesn't get too rough, your the referee, for the moment, gentle walks on the lead; natation; patience ".
Un juste équilibre ...
La patience que vous aurez eu avec votre chiot lors de sa croissance, s'avèrera payante durant toute sa vie.
L'impatience malheureusement, ce sera encore lui qui la payera ... Responsabilité et équilibre, les premières qualités d'un bon maître.
Un juste équilibre ...
La patience que vous aurez eu avec votre chiot lors de sa croissance, s'avèrera payante durant toute sa vie.
L'impatience malheureusement, ce sera encore lui qui la payera ... Responsabilité et équilibre, les premières qualités d'un bon maître.
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