Un animal en cadeau : Bonne ou mauvaise idée?
Celtic Oak - Staffordshire Bull terrier - Fila Brasileiro - Cane Corso :: Knightwood Oak :: Santé - Education
Page 1 sur 1
Un animal en cadeau : Bonne ou mauvaise idée?
Texte publié dans le magazine "Santé Pratique Animaux" n°9 de Décembre 2003.
Un animal en cadeau : Bonne ou mauvaise idée?
(Texte co-rédigé en collaboration avec Françoise Gaudron comportementaliste)
Que vous pensiez offrir un chiot, un chaton, un adulte de l’une ou l’autre de ces 2 espèces, ou bien un autre petit animal, ce geste d’amour doit être organisé pour le bien- être de celui qui va le recevoir enfant ou adulte, autant que pour celui de son petit compagnon.
….Noël 1984 en Amérique, le père de Billy lui offre en cadeau un adorable et gentil Mogwaï nommé Gizmo.
Le jeune garçon doit respecter trois règles de vie pour que l’étonnant animal reste en vie et n’engendre aucun problème.
Bien sûr la négligence de Billy qui ne respecte pas les consignes, produit les conséquences que nous avons vues dans « les Gremlins »* !
Ce film, conte fantastico-comique pour enfants illustre bien les suites que peuvent produire un tel cadeau…
* GREMLINS - Film américain de Joë DANTE, 1984
Si comme dans le film vous prévoyez un chiot ou un chaton en cadeau pour un enfant, cette arrivée dans la famille doit être bien organisée.
La « petite boulle de poils » que vous déciderez d’offrir à votre bambin qui l’a tant attendue n’est pas une peluche, et c’est tout de suite que vous devrez initier chez l’enfant le respect du petit animal.
En débarquant dans un monde qui lui est étranger, le chiot ou le chaton aura peut-être peur et besoin de se familiariser calmement avec sa nouvelle vie ; vous devrez donc pour son bon équilibre, le laisser arriver en évitant trop d’effusions bruyantes. C’est mieux si les grands-parents, les voisins et les petits amis ne sont pas là le premier jour !
Tout le monde aura la possibilité de le voir et le câliner plus tard et des années durant !
Et bien sûr, il vous incombera entièrement de vous occuper du petit animal, parce que cette responsabilité ne peut pas être confiée à un enfant, même si selon son âge il peut aider parfois à quelques tâches. Quant aux jeux que vous déciderez de faire partager aux enfants avec le chiot ou le chaton, ils devront se dérouler en votre présence et sous votre contrôle, toujours en vue de développer chez chacun le respect de l’autre. (Voir: le chien et l'enfant)
Votre mamie ou votre papy est resté seul depuis la mort de son conjoint, et vous pensez qu’un petit compagnon pourrait l’aider dans sa solitude.
Mais êtes-vous sûr que votre mamie souhaite prendre encore en charge un animal, même si elle en a déjà eu un ?
Quelle personne seule, âgée ou non, malade, dépressive ou convalescente n’a pas vu son entourage familial ou amical se poser la question de savoir si un petit animal ne serait pas un secours dans l’épreuve qu’elle traverse ? Même chose pour celui ou celle qui vient de perdre son animal chéri.
La personne dépressive, ou sortant de dépression ou de maladie grave et qui vous semble ne plus bien avoir goût à la vie, n’a peut-être pas encore la force d’envisager de s’occuper d’un animal et d’en assumer les contraintes inévitables.
Il faudra le nourrir, assurer son hygiène, sa santé, si c’est un chiot l’éduquer, le sortir… ce sont des frais, des obligations, des soucis qu’elle n’a peut être plus (ou pas encore) envie de supporter.
Offrir un animal, c’est « donner la vie » à peu de frais car la loi fait peu de cas du droit des animaux. Pourtant voici bien un acte qui mérite réflexion car trop souvent confondu avec « une bonne action ».
« Oh comme il est mignon et attendrissant ! Il paraît si triste derrière la vitrine de l’animalerie ! »
Il est très courant d’offrir aux autres ce que l’on aimerait soi-même se voir offrir.
Mais parce que c’est l’équilibre psychique et physique de l’animal (l’un n’allant pas sans l’autre) qui en dépend,
le chien ou le chat doit être désiré par la personne qui l'accueille.
Le cadeau vivant correspondant certainement à un besoin de marquer durablement le destinataire, vous croyez faire une bonne surprise qui peut ne pas être appréciée comme vous le pensez.
L’arrivée inattendue de ce petit être vivant va désorganiser la vie de celui ou ceux qui le reçoivent. Leurs projets étaient peut-être de partir à la montagne, de passer les fêtes en famille, etc.
Même si cette personne avait projeté elle-même de faire cette acquisition, ce n’est peut-être pas pour elle le moment idéal de l’accueillir ? Et qu’en pense l’entourage ? Le conjoint, la compagne, les parents sont–ils eux aussi attirés par les animaux ?
Quand il est prêt psychologiquement et matériellement à le faire entrer dans sa vie, le futur maître aime choisir lui-même son compagnon à 4 pattes.
Dans sa réflexion cette personne envisageait-elle de choisir une espèce (chien, chat, rongeur), une race très précise qui l’attire et un individu mâle ou femelle au caractère qui corresponde à ses attentes ?
Alors en offrant le corniaud très affectueux que vous êtes allé chercher au refuge, ne risquez-vous pas de la décevoir énormément. Vous pensiez faire plaisir par exemple avec un chat placide et pot de colle alors que votre ami(e) ne rêve que d’un chat actif et indépendant !
Imposer un animal à quelqu’un peut avoir des répercussions graves sur l’un comme sur l’autre.
Les chiots et les chatons surtout, ressentent la déception de leur maître, leur manque d’enthousiasme envers eux. Ces ressentis perturbent la relation qui s’établit et va jusqu’à freiner le développement.
Pour se construire et faire les premiers apprentissages de la vie près des humains, il faut d’abord à ces chiots et chatons la tranquillité émotionnelle. Ils peuvent ainsi reporter sur leurs nouveaux propriétaires l’attachement qu’ils avaient pour leur mère et leur fratrie, desquels ils viennent d’être arrachés brutalement. Ayant perdu tous leurs anciens repères de vie, c’est de toute l’attention bienveillante de personnes disponibles dont ils ont surtout besoin.
Il n’y a que l’ardent désir d’avoir un petit compagnon, de l’avoir choisi et attendu qui nous fasse l’accueillir avec la spontanéité, la tendresse, la douceur et la clémence qui éveilleront son attachement.
A partir de là seulement, le chiot ou le chaton pourra développer la confiance qui le fera aimer et vouloir suivre ses nouveaux maîtres.
Sans attachement pas de confiance, et sans confiance comment faire aisément la découverte du monde inconnu dans lequel il vient d’être propulsé ?
Pour un chien, c’est tout le long de ses 6 premiers mois qu’il a besoin de toute la disponibilité, l’attention, la patience, l’indulgence mais aussi la fermeté de ses maîtres, pour le familiariser à la diversité de son environnement ainsi qu’à toute situation qu’il sera amené à rencontrer plus tard. Les mille apprentissages que chiots ou chatons ont à faire avec leurs nouveaux maîtres ne peuvent pas être fait dans l’improvisation et la hâte.
Prenons l’exemple d’un chiot qui sentirait son maître tendu, impatient et vite fâché. Incapable de s’adapter assez vite, le chiot deviendrait rapidement décevant et son maître de moins en moins indulgent. Les voilà tous deux engagés dans la spirale infernale de l’animal non désiré qui ne parvient pas à s’ajuster et venant rapidement faire penser à son maître « qu’il n’est décidément pas un cadeau ! »
Cette grande disponibilité est justement la qualité d’une personne ou d’une famille qui ne s’est pas vue obligée d’accueillir un petit être vivant qu’elle ne peut alors ressentir que comme une charge.
C’est pourquoi offrir un animal ne peut se faire sans mûre réflexion.
Si votre entourage a la sagesse de vous prévenir de son idée/cadeau d’un animal pour Noël, ayez le bon sens et la force de refuser en lui en exposant gentiment les raisons. En refusant, vous montrerez votre amour des animaux et le respect que vous leur portez.
Si vraiment c’est le cadeau que l’on veut vous faire à tout prix, alors prévoyez longtemps à l’avance le choix de l’animal, informez-vous du bon élevage et des bonnes conditions de socialisation des petits.
Et pourquoi ne pas proposer à celui ou celle qui veut vous être agréable, de choisir avec vous l’animal dont vous rêvez et d’aller le chercher ensemble le moment venu ?
Un être vivant quelque soit son espèce, n’est ni un jouet ni un gadget que l'on jette lorsqu'il ne plaît plus ou dérange. Entièrement dépendant sa vie durant, il mérite le respect dans son individualité et ses particularités d’être sensible, qui éprouve et exprime des émotions.
Danièle Mirat et Françoise Gaudron, comportementalistes
Un animal en cadeau : Bonne ou mauvaise idée?
(Texte co-rédigé en collaboration avec Françoise Gaudron comportementaliste)
Que vous pensiez offrir un chiot, un chaton, un adulte de l’une ou l’autre de ces 2 espèces, ou bien un autre petit animal, ce geste d’amour doit être organisé pour le bien- être de celui qui va le recevoir enfant ou adulte, autant que pour celui de son petit compagnon.
….Noël 1984 en Amérique, le père de Billy lui offre en cadeau un adorable et gentil Mogwaï nommé Gizmo.
Le jeune garçon doit respecter trois règles de vie pour que l’étonnant animal reste en vie et n’engendre aucun problème.
Bien sûr la négligence de Billy qui ne respecte pas les consignes, produit les conséquences que nous avons vues dans « les Gremlins »* !
Ce film, conte fantastico-comique pour enfants illustre bien les suites que peuvent produire un tel cadeau…
* GREMLINS - Film américain de Joë DANTE, 1984
Si comme dans le film vous prévoyez un chiot ou un chaton en cadeau pour un enfant, cette arrivée dans la famille doit être bien organisée.
La « petite boulle de poils » que vous déciderez d’offrir à votre bambin qui l’a tant attendue n’est pas une peluche, et c’est tout de suite que vous devrez initier chez l’enfant le respect du petit animal.
En débarquant dans un monde qui lui est étranger, le chiot ou le chaton aura peut-être peur et besoin de se familiariser calmement avec sa nouvelle vie ; vous devrez donc pour son bon équilibre, le laisser arriver en évitant trop d’effusions bruyantes. C’est mieux si les grands-parents, les voisins et les petits amis ne sont pas là le premier jour !
Tout le monde aura la possibilité de le voir et le câliner plus tard et des années durant !
Et bien sûr, il vous incombera entièrement de vous occuper du petit animal, parce que cette responsabilité ne peut pas être confiée à un enfant, même si selon son âge il peut aider parfois à quelques tâches. Quant aux jeux que vous déciderez de faire partager aux enfants avec le chiot ou le chaton, ils devront se dérouler en votre présence et sous votre contrôle, toujours en vue de développer chez chacun le respect de l’autre. (Voir: le chien et l'enfant)
Votre mamie ou votre papy est resté seul depuis la mort de son conjoint, et vous pensez qu’un petit compagnon pourrait l’aider dans sa solitude.
Mais êtes-vous sûr que votre mamie souhaite prendre encore en charge un animal, même si elle en a déjà eu un ?
Quelle personne seule, âgée ou non, malade, dépressive ou convalescente n’a pas vu son entourage familial ou amical se poser la question de savoir si un petit animal ne serait pas un secours dans l’épreuve qu’elle traverse ? Même chose pour celui ou celle qui vient de perdre son animal chéri.
La personne dépressive, ou sortant de dépression ou de maladie grave et qui vous semble ne plus bien avoir goût à la vie, n’a peut-être pas encore la force d’envisager de s’occuper d’un animal et d’en assumer les contraintes inévitables.
Il faudra le nourrir, assurer son hygiène, sa santé, si c’est un chiot l’éduquer, le sortir… ce sont des frais, des obligations, des soucis qu’elle n’a peut être plus (ou pas encore) envie de supporter.
Offrir un animal, c’est « donner la vie » à peu de frais car la loi fait peu de cas du droit des animaux. Pourtant voici bien un acte qui mérite réflexion car trop souvent confondu avec « une bonne action ».
« Oh comme il est mignon et attendrissant ! Il paraît si triste derrière la vitrine de l’animalerie ! »
Il est très courant d’offrir aux autres ce que l’on aimerait soi-même se voir offrir.
Mais parce que c’est l’équilibre psychique et physique de l’animal (l’un n’allant pas sans l’autre) qui en dépend,
le chien ou le chat doit être désiré par la personne qui l'accueille.
Le cadeau vivant correspondant certainement à un besoin de marquer durablement le destinataire, vous croyez faire une bonne surprise qui peut ne pas être appréciée comme vous le pensez.
L’arrivée inattendue de ce petit être vivant va désorganiser la vie de celui ou ceux qui le reçoivent. Leurs projets étaient peut-être de partir à la montagne, de passer les fêtes en famille, etc.
Même si cette personne avait projeté elle-même de faire cette acquisition, ce n’est peut-être pas pour elle le moment idéal de l’accueillir ? Et qu’en pense l’entourage ? Le conjoint, la compagne, les parents sont–ils eux aussi attirés par les animaux ?
Quand il est prêt psychologiquement et matériellement à le faire entrer dans sa vie, le futur maître aime choisir lui-même son compagnon à 4 pattes.
Dans sa réflexion cette personne envisageait-elle de choisir une espèce (chien, chat, rongeur), une race très précise qui l’attire et un individu mâle ou femelle au caractère qui corresponde à ses attentes ?
Alors en offrant le corniaud très affectueux que vous êtes allé chercher au refuge, ne risquez-vous pas de la décevoir énormément. Vous pensiez faire plaisir par exemple avec un chat placide et pot de colle alors que votre ami(e) ne rêve que d’un chat actif et indépendant !
Imposer un animal à quelqu’un peut avoir des répercussions graves sur l’un comme sur l’autre.
Les chiots et les chatons surtout, ressentent la déception de leur maître, leur manque d’enthousiasme envers eux. Ces ressentis perturbent la relation qui s’établit et va jusqu’à freiner le développement.
Pour se construire et faire les premiers apprentissages de la vie près des humains, il faut d’abord à ces chiots et chatons la tranquillité émotionnelle. Ils peuvent ainsi reporter sur leurs nouveaux propriétaires l’attachement qu’ils avaient pour leur mère et leur fratrie, desquels ils viennent d’être arrachés brutalement. Ayant perdu tous leurs anciens repères de vie, c’est de toute l’attention bienveillante de personnes disponibles dont ils ont surtout besoin.
Il n’y a que l’ardent désir d’avoir un petit compagnon, de l’avoir choisi et attendu qui nous fasse l’accueillir avec la spontanéité, la tendresse, la douceur et la clémence qui éveilleront son attachement.
A partir de là seulement, le chiot ou le chaton pourra développer la confiance qui le fera aimer et vouloir suivre ses nouveaux maîtres.
Sans attachement pas de confiance, et sans confiance comment faire aisément la découverte du monde inconnu dans lequel il vient d’être propulsé ?
Pour un chien, c’est tout le long de ses 6 premiers mois qu’il a besoin de toute la disponibilité, l’attention, la patience, l’indulgence mais aussi la fermeté de ses maîtres, pour le familiariser à la diversité de son environnement ainsi qu’à toute situation qu’il sera amené à rencontrer plus tard. Les mille apprentissages que chiots ou chatons ont à faire avec leurs nouveaux maîtres ne peuvent pas être fait dans l’improvisation et la hâte.
Prenons l’exemple d’un chiot qui sentirait son maître tendu, impatient et vite fâché. Incapable de s’adapter assez vite, le chiot deviendrait rapidement décevant et son maître de moins en moins indulgent. Les voilà tous deux engagés dans la spirale infernale de l’animal non désiré qui ne parvient pas à s’ajuster et venant rapidement faire penser à son maître « qu’il n’est décidément pas un cadeau ! »
Cette grande disponibilité est justement la qualité d’une personne ou d’une famille qui ne s’est pas vue obligée d’accueillir un petit être vivant qu’elle ne peut alors ressentir que comme une charge.
C’est pourquoi offrir un animal ne peut se faire sans mûre réflexion.
Si votre entourage a la sagesse de vous prévenir de son idée/cadeau d’un animal pour Noël, ayez le bon sens et la force de refuser en lui en exposant gentiment les raisons. En refusant, vous montrerez votre amour des animaux et le respect que vous leur portez.
Si vraiment c’est le cadeau que l’on veut vous faire à tout prix, alors prévoyez longtemps à l’avance le choix de l’animal, informez-vous du bon élevage et des bonnes conditions de socialisation des petits.
Et pourquoi ne pas proposer à celui ou celle qui veut vous être agréable, de choisir avec vous l’animal dont vous rêvez et d’aller le chercher ensemble le moment venu ?
Un être vivant quelque soit son espèce, n’est ni un jouet ni un gadget que l'on jette lorsqu'il ne plaît plus ou dérange. Entièrement dépendant sa vie durant, il mérite le respect dans son individualité et ses particularités d’être sensible, qui éprouve et exprime des émotions.
Danièle Mirat et Françoise Gaudron, comportementalistes
Sujets similaires
» Un animal en cadeau : Bonne ou mauvaise idée?
» LE DEUIL D'UN ANIMAL CHERI
» Recettes Naturelles - Mauvaise odeur
» Le chien, animal social
» animal genetic
» LE DEUIL D'UN ANIMAL CHERI
» Recettes Naturelles - Mauvaise odeur
» Le chien, animal social
» animal genetic
Celtic Oak - Staffordshire Bull terrier - Fila Brasileiro - Cane Corso :: Knightwood Oak :: Santé - Education
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum