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Education, quel modèle lui proposer ?

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Education, quel modèle lui proposer ? Empty Education, quel modèle lui proposer ?

Message  Christine Ven 16 Oct - 17:35

Prendre conscience qu'un chiot n'est pas un petit d'homme, qu'il réagit à nos conduites et attitudes humaines avec ses propres codes canins, doit nous faire nous poser deux questions essentielles:
suis-je sûr de bien comprendre ses comportement, besoins et réactions ?
suis-je sûr de bien me faire comprendre de lui ?
Si la famille ou l'élevage où le chiot est né, lui a offert les meilleures conditions d'une bonne socialisation (voir éthologie: socialisation), le chiot est prêt en entrant dans la famille humaine qui l'accueille à faire l'apprentissage de la vie avec elle.
Il est fort déjà, de tout ce que lui ont appris sa mère et ses jeux avec sa fratrie, pendant ses 8 premières semaines.
Il lui reste à adapter ce qu'il sait déjà, au mode de vie d'une famille humaine; mais pour cela il a besoin de l'aide de chacun des membres de cette famille, pour lui faire comprendre ce que l'on attend de lui, avec patiente et clémence.


Mettre en place dès l'arrivée du chiot à la maison, une relation basée à la fois sur la générosité, la patiente et la constance, fera un jeune animal confiant et équilibré pour apprendre et grandir.

Mais pour vivre en harmonie avec un chien... quel modèle relationnel lui proposer ?
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Education, quel modèle lui proposer ? Empty Re: Education, quel modèle lui proposer ?

Message  Christine Ven 16 Oct - 17:35

Pour un chien équilibré dans une cohabitation harmonieuse
Quel modèle relationnel lui proposer ?


La cohabitation avec un être vivant qui n’est pas de notre espèce, ne devrait jamais s’envisager sans une réflexion préalable à propos de tout ce qu’elle implique, pour chacun des individus concernés et même leur entourage. Pourtant, nombre d’entre nous se proposent un jour de cohabiter avec un animal familier (en grande promiscuité parfois) sans se poser vraiment toutes les questions essentielles.

Pour s’aventurer par exemple dans une cohabitation avec un chien (ou un chat), suffira-t-il d‘en avoir côtoyé de plus ou moins près au préalable, pour penser bien les connaître ? La vie avec ce compagnon à 4 pattes ne restera-t-elle pas alors basée sur l’empirisme, nourrie de croyances et idées reçues ?
Si l’empirisme est bien une source de connaissance, il ne serait pas raisonnable d’en rester à cette première étape pour d’harmonieuses cohabitations avec un animal. Une approche scientifique des divers aspects de la biologie du chien -ou du chat- (et spécialement leurs particularités éthologiques* et écologiques) devrait être la 2ème étape à aborder, pour ajuster de meilleures conditions de relations avec l’une ou l’autre espèce animale, et préserver ainsi le bon équilibre de chacun des cohabitants

Quel modèle relationnel?

Une large diffusion de connaissances à propos du chien (livres et articles, sites et forums sur l’Internet) continuent de laisser peu de place à un autre regard que celui d’une culture cynophile de type "dominant-dominé", sur nos relations avec cet animal. Pourtant, nombreux sont les propriétaires de chien à vouloir entretenir des relations d’égalité et fraternité avec ce compagnon à 4 pattes.

Alors, autant la culture du "dominant-dominé" est caricaturale (et sûrement pouvait-on s’en contenter jusqu’au 19ème siècle), autant celle de "l’égalité-fraternité" est utopique, concernant les relations possibles entre l’Homme et le chien.
Aucune des ces 2 approches ne tient compte de ce que qu’est la singulière réalité de situations d’étroites cohabitations des 2 espèces, humaine et canine, en présence.

L’une affirme à qui veut l’entendre, que le chien doit se situer au bas d’une échelle hiérarchique familiale, avec pour consigne de se comporter en "dominant" vis-à-vis de lui. Pour cela, Il faudrait par exemple, passer les portes avant lui, manger avant lui, reléguer son panier hors tout lieu dit stratégique, et lui interdire toute occupation de lit-fauteuil-canapé. Si le chien venait à désobéir (ex : aboyer, détruire ou souiller de ses déjections, ou pire : agresser !) on doit le punir avec des prises par la peau du cou, placages, secousses vigoureuses, et autres mise en cage ou usage de colliers électriques.
Derrière ces démonstrations, l’idée serait d’appliquer à nos relations avec cet animal, ce qu’il nous a semblé voir s’exercer au sein des meutes de loups et autres chiens sauvages. L’application des consignes simplistes (citées plus haut) devant donc conduire le chien à se repérer comme le "dominé" au sein d’un groupe appelé "famille-meute" !
Mais voilà, nous ne sommes pas des chiens et demandons-nous plutôt ce que soulèvent en eux tous ces comportements destinés à nous faire évaluer comme leurs "dominants"… Nos observations de meutes de canidés sauvages (en partie interprétées sous un angle bien anthropocentriste) peuvent-elles nous conduire raisonnablement à déduire que ce qui s’exerce (ou ce que nous croyons voir s’exercer) en leurs seins, peut s’appliquer à des situations n’ayant strictement rien de commun… ex : celles d’étroites cohabitations de 2 espèces différentes.

L’autre culture (à total contre courant de la précédente) voit s’évertuer des humains qui veulent cohabiter en "égalité-fraternité" avec leur chien (égal, mais captif !) attendant de lui qu’il produise ce que seul un être humain pourrait produire à sa place, comme par exemple : comprendre tout ce qu’on lui dit ! (Faut-il préciser ici, que le chien n’a pas accès à la sémantique).

Alors que faire ?

On observe que le premier besoin du chien est sans doute bien celui de vivre au sein d’une organisation structurant les rapports entre lui et chacun des individus d’un groupe constitué. On observe également que nier ou caricaturer l’existence de ce besoin propre à son espèce, ne conduit pas à des échanges épanouissants avec lui, dans des relations interspécifiques**.
On peut par contre remarquer que la mise en place d’une circulation précise des échanges (qui seront uniquement à l’initiative des humains) revient à respecter le chien dans son besoin de règles régissant les rapports de vie en groupe. Il devient alors facile d’avoir la coopération d’un chien qui sait ce qu’il peut faire puisqu’il attendra les propositions qu’on lui fera (et ce qu’il ne peut pas faire, puisqu’on ne lui a pas encore demandé !) Il n’est pas "obéissant" il se rend juste disponible, et lui proposer alors de dormir dans notre chambre n’en fera pas un délinquant, comme de manger avant nous non plus.
Sans une aide éclairée, une si fine gestion des rapports avec le chien n’est cependant pas évidente à mettre en oeuvre dans le quotidien d’une cohabitation, surtout si l’on veut basculer d’un ancien mode relationnel à l’autre. Le comportementaliste est là pour aider à ces bascules si le besoin s’en fait sentir dans une famille (si l'animal déploie des comportements gênants et inexpliqués), et son travail relève toujours d’une individualisation des conseils, principalement en consultation à domicile. Toute cohabitation est unique par la personnalité et la sensibilité des divers individus la constituant (humains et chiens) et les conseils d’organisation pratique valables pour les uns, ne le seront pas forcément pour d’autres. Cela reviendrait encore à caricaturer cette infinie complexité (et richesse) des liens que peuvent tisser et entretenir des êtres vivants respectueux de l’autre.

Avec un chien, la véritable harmonie d’une cohabitation supposera donc d’abord d’abandonner croyances, idées reçues, valeurs dépassées (le tout sans fondement scientifique) et puis d’instaurer une règle interactionnelle précise régissant le quotidien. Pour cela, il y aura nécessité de s’ajuster à la sensibilité propre de l’animal (déjà façonnée lors de son développement précoce à l’élevage ou dans sa famille de naissance) pour lui faciliter l’adaptation à une vie sociale parmi des humains.

*Éthologie : science de l’étude du comportement animal dans son environnement naturel
**Interspécifique : qualifie toute relation qui s'établit entre individus d’espèces différentes
Danièle Mirat
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